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Le Bd de l'ANP fermé à la circulation depuis trois jours: Les sinistrés de Sananes dans l'expectative

par D. B.

Au troisième jour de la contestation, les familles sinistrées de Sananes bloquent toujours le Bd de l'ANP et la voie du tramway, à la circulation. Dans la matinée d'hier, les familles, toujours dans la rue, attendaient la visite d'un responsable. « Cela fait trois jours que femmes et enfants sont à la rue, et aucun responsable n'a daigné se déplacer pour s'enquérir de notre situation », déclare un habitant des lieux, très en colère. Les sinistrés ont affirmé qu'ils n'ouvriront la voie à la circulation qu'une fois leurs doléances prises en charge par les autorités. Parmi les protestataires, bon nombre de femmes et d'enfants qui ont littéralement bloqué la circulation sur le Boulevard, obligeant les automobilistes à faire un grand détour pour rejoindre leur destination. Cette manifestation des mal- logés, dans ce quartier, n'est pas la première et ne sera pas la dernière quand on sait comment est géré et pris en charge ce dossier du vieux bâti qui gangrène l'état des lieux du tissu urbain oranais, depuis des décennies. D'autres familles, occupant des immeubles vétustes mitoyens, redoutent un effondrement de mur ou de toiture pouvant avoir des conséquences tragiques, surtout en cette période de fortes chutes de pluie. Il est vrai que dans ce quartier, la majorité des immeubles ont été déclarés « structure à risques » par les Services techniques compétents de la wilaya. Et pourtant, chaque année, des occupants d'immeubles se rassemblent régulièrement, bloquant la route, ou parfois le tramway, pour réclamer un logement neuf. Ainsi depuis trois jours, des familles sinistrées du quartier Sananes ont bloquent le Bd de l'ANP et le tramway à la circulation automobile. Les familles ont installé une grande tente au milieu de la route. Selon les protestataires le recours à la protestation fait suite a l'effondrement d'une grande partie de leurs habitations suite à des travaux d'excavation dans un chantier mitoyen qui a provoqué un affaissement. Une dizaine d'habitations ont été touchées par le sinistre. « Toutes les familles sont à la rue depuis samedi. Une grande partie de nos habitations s'est effondrée. Nous ne pouvons y retourner », assure une vieille dame. Sur place nous avons pu constater les dégâts importants causés aux habitations. Le spectre de la mort est omniprésent, vu l'ampleur du désastre. Des objets personnels, des vêtements, du mobilier et autres objets étaient sous les décombres. Ils ont presque tout perdu ! C'est le cas de ce quinquagénaire qui, encore sous le choc, rôdait autour de sa maison en ruine. Les familles sinistrées assurent qu'outre leurs maisons, un immeuble mitoyen de plusieurs étages, menace de s'effondrer à tout moment. Les protestataires ont lancé un appel au wali d'Oran pour les reloger, en toute urgence.

Il y a lieu de signaler que ces mêmes familles avaient bloqué dans l'après-midi, ce même axe routier, pour inciter les responsables locaux à se pencher sur leur cas. « Nous ne quitterons les lieux qu'après avoir reçu des assurances quant à la prise en charge de notre cas », affirment les contestataires. La fermeture d'une partie de cet axe très fréquenté a obligé les services de police à dévier les automobilistes vers d'autres artères ce qui a créé de nombreux embouteillages. « Nous avons été recensés, à maintes reprises, par la commission et depuis, ils nous ont classés dans la catégorie ?Rouge' des immeubles en danger. Des promesses nous ont été faites pour notre relogement mais en vain, ajoutent-ils. En échappant de justesse à la mort, les sinistrés ont lancé, hier, un appel pressant au wali d'Oran pour que des mesures urgentes soient prises pour les reloger. Nous n'avons pas où aller et nous attendons l'aide de la wilaya pour nous éviter le pire.