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Education : La prime Covid-19 «bloquée»

par M. Aziza

  La Commission nationale des ?uvres sociales (CNOS) du secteur de l'Education est, aujourd'hui, gelée suite à l'expiration, le 31 décembre dernier de son mandat. La commission est aujourd'hui dans l'incapacité de verser les primes du Covid-19 destinées aux enseignants et au personnel de l'Education infectés ayant déjà déposé leur dossier, pour bénéficier de la prime du risque estimée à 50.000 DA. Ainsi que d'autres primes relatives aux aides sociales et aux interventions chirurgicales. Sur une valeur de fonds de 10 milliards de DA de l'année 2020, seuls 2 milliards de DA ont été consommés et les 8 milliards de DA restants sont ainsi bloqués avec l'expiration du mandat de ladite commission. C'est ce qu'a révélé à notre journal, le président de la CNOS, M. Benouis Mustapha. D'où l'urgence, dit-il, de prolonger le mandat de la commission jusqu'au mois de mars, le temps de débloquer les fonds financiers de l'année 2020.

Le président de la commission des ?uvres sociales a affirmé que 20.000 dossiers d'enseignants et de personnel de l'Education, infectés par le Covid -19 ont été déposés auprès des commissions de wilayas des ?uvres sociales. En précisant que le versement de la prime de risque est tributaire du prolongement du délai du mandat de la commission jusqu'au mois de mars prochain. Car dit-il, le retard du ministère de l'Éducation nationale à verser des fonds pour 34 commissions de wilaya, a mis la commission nationale dans la gêne avec l'impossibilité de décaisser ladite prime, notamment avec la fin de son mandat. C'est aussi le cas pour non versement des aides sociales dont les demandes ont atteint 100.000, ainsi que la prime accordée, en cas d'interventions chirurgicales - pas moins de 60.000 dossiers sont déjà déposés-. Et de préciser que les demandes de crédits sont en nombre de 15.000.

Le président de la commission a affirmé que son instance avait déjà saisi le ministère de l'Education avant l'expiration du mandat de la commission. D'ailleurs dit-il, même les syndicats ont interpellé, à travers les médias, les responsables du département de Ouadjaout pour la prolongation du mandat de la commission et le déblocage des fonds, mais en vain. Justement, l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef) a appelé, par la voix de son porte-parole, Abdelwahab Lamri Zegar, à prolonger le mandat des commissions des ?uvres sociales jusqu'en mars prochain.

L'Union a également appelé au versement urgent des fonds financiers pour l'année 2020. En déplorant le fait que seulement quelques commissions de wilaya ont bénéficié à ce jour, de ces fonds. «Ce qui est intolérable, notamment pour le personnel vulnérable du secteur de l'Education», selon l'UNPEF.

Le Conseil des lycées d'Algérie (CELA) s'est dit quant à lui contre la prolongation du mandat de la commission des ?uvres sociales. Dans un communiqué rendu public, le 29 décembre dernier, le syndicat avait appelé à la nécessité de mettre fin à ce genre de «mascarade» qui porte atteinte à la dignité des enseignants et du personnel de l'Education. Et de s'interroger : «comment expliquer le fait que la commission des ?uvres sociales signe des contrats avec des cliniques privées et exige des enseignants et des travailleurs qu'ils apportent des ordonnances des institutions publiques? Pourquoi cette campagne médiatique sur la prime du Covid-19 et sur son montant pour parler ensuite de blocage des fonds ?». «Cette question qui n'a rien à voir avec l'aspect solidarité ou l'éthique», selon le CELA. Enfin, le même syndicat plaide toujours pour la décentralisation de la gestion des ?uvres sociales en refusant l'ingérence de la tutelle dans la gestion des fonds qui sont propres aux enseignants et autre personnel de l'Education.