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Débrayage de deux jours: Malaise dans l'administration du Commerce

par Khaled Boumediene

Des centaines de fonctionnaires et agents souvent inquiets et démotivés, un statut particulier inadéquat, des inspecteurs rétrogradés, un système indemnitaire dépassé : c'est la tourmente dans le secteur du Commerce. En effet, à l'appel du Syndicat national des travailleurs du secteur du Commerce (SNTC), les fonctionnaires et agents des directions de Commerce, observent depuis hier, une grève pour revendiquer « l'amélioration des conditions socioprofessionnelles de tous les fonctionnaires et agents et exiger la prime du Covid-19 ». Dans une déclaration au ?Le Quotidien d'Oran', un membre du conseil national du SNTC, Berrahil Kouider, a indiqué que cette grève de 2 jours a pour objectif de « réitérer les revendications des fonctionnaires et agents du secteur du Commerce, déjà portées à la connaissance du ministère du Commerce mais qui, hélas, n'ont pas été prises en charge ni réglées », précisant qu'« un grand nombre d'inspecteurs de la Répression des fraudes et contrôle de la qualité, totalisant plus de 35 ans d'ancienneté, n'ont pas encore bénéficié de leur promotion. Pire, ces fonctionnaires ont été rétrogradés de la catégorie 13 à la 9. Cette injustice touche également les inspecteurs des Prix et des pratiques commerciales qui ont été eux aussi, déclassés de la catégorie 12 à la 9. Ces inspecteurs qui ont suivi leur formation dans des écoles administratives doivent être réhabilités dans leur droit surtout qu'ils se retrouvent en fin de carrière et s'apprêtent à partir en retraite mais avec des salaires dérisoires et injustes ».

M. Berrahil a en outre évoqué plusieurs autres points de revendication, à savoir : « une dérogation exceptionnelle auprès de la Fonction publique permettant à tous les fonctionnaires et agents de recouvrer leur droit, la promotion automatique des agents détenant plus de 10 ans d'ancienneté dans le secteur, l'attribution de la prime de protection de l'Economie nationale et de l'indemnité d'obligation de service, la révision du statut particulier de 2009, qui a ruiné la carrière de tous les fonctionnaires et agents et brisé leur espoir et aussi la révision du système indemnitaire et ce, à l'instar des fonctionnaires et agents des Impôts et des Finances et la révision du montant de la prime des recettes ». M. Berrahil a affirmé que « si le ministère du Commerce ne répond pas à nos revendications légitimes, la grève sera maintenue et reconduite les 10, 11, 12 et 13 janvier prochains».

Le ministère du Commerce avait indiqué samedi, dans un communiqué, les personnels du secteur affiliés à l'UGTA et au SNAPAP que la grève prévue les 3 et 4 et du 10 au 13 janvier "est temporairement suspendue sur décision de Justice", affirmant que "les portes du dialogue sont ouvertes à tous les partenaires sociaux".

"Le ministère du Commerce informe tous les personnels du secteur affiliés à l'UGTA et au SNAPAP que suite aux appels de grève, deux décisions de justice ont été rendues sous le n 20/807 et 20/806 du 31 décembre 2020 par le tribunal administratif de Bir Mourad Rais portant suspension temporaire de la grève qui avait été annoncée par les deux préavis de grève desdits syndicats pour les 3 et 4 et du 10 au 13 janvier 2021", lit-on dans un communiqué publié sur la page Facebook du ministère.

A cet égard, le ministère a assuré que la majorité des revendications étaient prises en charge à travers le dialogue avec tous les personnels, mais aussi par les directeurs de wilayas ayant organisé plusieurs réunions périodiques avec le personnel du secteur afin d'écouter et de prendre en charge leurs différentes préoccupations.