Que va-t-il
changer en matière de tarifs de l'assurance automobile en 2021 ? A part la
certitude qu'il y aura des changements importants sur ce plan, si l'on se
réfère à la signature par tous les assureurs d'un protocole d'accord
multilatéral relatif à la gestion et la régulation de la branche assurance
automobile, visant à mettre fin aux disparités des tarifs, et qui entrera en
vigueur le 1er janvier 2021, on reste plongé dans l'expectative face à ce
remue-ménage chez les assureurs. L'Union algérienne des sociétés d'assurance et
de réassurance (UAR), qui a rendu public un communiqué à ce propos, ne
mentionne aucune précision sur ces prochains tarifs. On apprend, ou on
comprend, auprès de la même source que le protocole d'accord, auquel adhère
l'ensemble des dirigeants des sociétés d'assurance agréées et habilitées à
pratiquer l'assurance automobile, vise à mettre fin aux disparités des tarifs
et à la concurrence effrénée entre assureurs. En d'autres termes, les tarifs de
l'assurance automobile seront les mêmes chez les tous les assureurs. Mais, on
ne sait pas comment seront établis les tarifs d'assurance auto. Va-t-on
procéder à un alignement sur les polices d'assurance de moindre valeur,
jusque-là proposées sur le marché, ou sur la valeur maximum, ou encore choisir
une moyenne entre tous les tarifs fournis par les assureurs ? Même si on ne le
signale pas clairement, les termes du communiqué laissent deviner qu'un
alignement sur l'assurance de moindre valeur est loin d'être imaginé, car
l'objectif de l'accord est de «réguler le marché et mettre fin à la disparité
des tarifs et la concurrence effrénée entre elles». Une disparité des tarifs et
une concurrence effrénée qui «portent préjudice aux intérêts du client en
premier lieu» sur le plan d'une altération de la qualité de la prestation de
services et les retards dans l'indemnisation, ainsi qu'une atteinte aux
équilibres techniques et financiers de la branche assurance automobile qui se
répercuterait sur la durée des traitements et des niveaux de remboursements des
dossiers sinistres. Fini, donc, le tarif d'assurance de moindre valeur, refuge
des petites bourses, et qui sert uniquement de faire-valoir lors des contrôles
par les agents de la sécurité de la voie publique ? Désormais, contrairement à
une règle capitale du marché, les tarifs d'assurance auto ne sont plus libres.
Et la concurrence entre assureurs, qui a jusque-là arrangé les assurés, ne sera
plus de mise à partir du début de l'année 2021. On aurait mieux accepté que la
cotisation d'assurance ne soit plus uniforme pour tous les automobilistes à
travers l'application de majoration des tarifs pour les assurés responsables
d'accidents alors qu'ils conduisaient sous l'emprise de l'alcool ou autres
motifs ayant entraîné le retrait du permis de conduire, ou tout simplement,
l'assuré qui enregistre une fréquence d'accidents anormale par rapport à une
moyenne à définir. Et, en contrepartie, consentir des réductions de tarifs au
bénéfice des assurés qui ne sont responsables d'aucun accident durant un temps
à déterminer, et qui ne reviennent vers leurs assureurs que pour le
renouvellement de leur police d'assurance. Les textes réglementaires concernant
l'assurance auto devraient être étoffés en fonction de plusieurs critères de
cadrage des tarifs, dont la bonne et la mauvaise conduite, car des changements
de tarifs au gré des humeurs ou de circonstances pourraient ne pas cadrer avec
le droit du consommateur.