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Marché de fruits et légumes de Aïn El Turck: Toutes les artères squattées par l'informel malgré la pandémie

par Rachid Boutlelis

Avec un mélange de sidération, de sarcasme et d'exaspération des commerçants du marché de fruits et légumes communal du chef-lieu de la daïra d'Aïn El Turck ont exprimé au Quotidien d'Oran leur ras-le-bol face à la répugnante situation de déliquescence où l'informel, identifiable à travers une nuée de tréteaux de fortune, règne en maître absolu et ce, avec tous les risques en ces temps de pandémie du Covid-19. Nos interlocuteurs ont évoqué avec amertume que «ce marché trop exigu pour prétendre au respect des gestes barrière et de la distanciation devait être évacué dix (10) ans auparavant mais malheureusement l'opération a buté et bute toujours lamentablement, depuis, sur d'absurdes impondérables.

Le groupe de commerçants mécontents (des bouchers, des légumiers, des poissonniers, entre autres) ont confié qu'ils «ont adressé près d'une année auparavant une requête (copie en notre possession) au directeur de l'EPIC des marchés couverts d'El Kerma, dans laquelle ils dénoncent l'exécrable insalubrité régnant au sein des lieux en question, tout en s'interrogeant sur les raisons qui bloquent le transfert vers le marché couvert de proximité du quartier Nakhil, réceptionné en 2012 et livré depuis aux actes de vandalisme et aux mignardises de la nature», avant d'ajouter avec amertume et répulsion : «Nous vivons au rythme des reports successifs de l'ouverture du marché de proximité qui ont été annoncés après les multiples confections des listes de bénéficiaires. Finalement, c'est en 2017 que l'ultime liste, agréée par une commission de la daïra, a été retenue par l'ex-Apc et ce, à la fin de son mandat. Puis plus rien, à part évidemment des chicaneries pour faire perdurer l'amalgame autour de l'opération de transfert, synonyme de l'évacuation du morbide marché communal, envahi dès la tombée du soir par des meutes de rats, qui gambadent sous et sur les étalages, notamment ceux des revendeurs de viande provenant de l'abattage clandestin. Un constat morbide en ces temps de crise sanitaire». Les rédacteurs de cette requête ont également fait remarquer le navrant sort des ex-propriétaires des kiosques, ayant été démolis dix ans (10) auparavant pour les besoins de projets d'utilité publique, qui se sont retrouvés du jour au lendemain dans une stupide et pénible expectative. Ces derniers ont été, notons-le, indemnisés à travers leur inscription dans la liste des bénéficiaires, qui leur ouvrent le droit d'exploiter des stands dans le marché de proximité. «Ils ont démoli nos kiosques, qui étaient construits sur l'esplanade du 5-Juillet pour un projet mort-né relatif à un aménagement urbain.

Une absurde utopie. Et comme le ridicule ne tue point, nous sommes astreints à nous acquitter d'une mensualité relative au loyer du stand, alors que le marché demeure toujours fermé. Nous avons l'impression que les responsables chargés de ce volet s'en carrent royalement l'oignon au sujet de notre sordide situation, qui perdure dans le temps avec toutes les conséquences négatives», ont déploré sur un ton laborieusement sarcastique nos interlocuteurs.