Les forces combinées des corps de sécurité
(Gendarmerie nationale et Sûreté nationale) ont organisé dernièrement des
opérations «coup de poing» sur divers sites de territoire de la wilaya de
Guelma, ciblant les foyers réputés pour leur excès de violences. Ces descentes
furtives et inopinées mises au point conjointement, avaient pour objectif de
contenir les violences de bandes organisées, menaçant la sérénité des
populations, par l'usage intimidant d'armes blanches ainsi que l'abus dans
l'usage des produits pyrotechniques et leur commercialisation, dans le circuit
informel. Cette action mixte qui a été accomplie avec son effet dissuasif,
s'est soldée par l'arrestation de 2 individus recherchés qui ont été identifiés
et signalés par le dispositif numérique mobile d'identification à distance, la
saisie d'une quantité de kif traité, fruits d'une fouille au corps sur certaines
personnes contrôlées, un lot important d'armes blanches prohibés de divers
calibres, le contrôle de 21 locaux commerciaux, 609 vérifications d'identité de
personnes et 514 contrôles de conformité sur 830 véhicules roulants.
Les grandes mutations ayant marqué le pays sur
différents vecteurs socio-économiques avaient, notamment, accéléré ces
dernières décades, le développement urbain et les « nouvelles villes » qui
foisonnent aux périphéries des petites et des grandes agglomérations, dans le
but de répondre aux besoins pressants des populations, en matière d'habitat.
Cette mise en oeuvre gigantesque érigeant, à
l'infini, des grands ensembles immobiliers sans âme, n'a pas été soutenue par
des actions intelligentes d'intégration des facteurs de cohérence et
d'homogénéité des couches populaires et une politique adaptée d'insertion
graduelle de la notion de communion dans un mode de vie approprié aux nouvelles
dimensions des nouveaux paysages, prévenant les frictions génératrices de
plusieurs aspects de violences intrinsèques et extrinsèques déstabilisant les
grands équilibres sociétaux. Les nouvelles cités qui ont été occupées à la
hussarde n'étaient pas dotées d'une soupape respiratoire, ont couvé les
phénomènes de violences accumulées antérieurement et liées à la mal-vie,
surgissant sporadiquement pour livrer des images d'embrasement protestataire
collectif, pour marquer des territoires et y exprimer la domination dans le
rejet de l'autre. A travers les nouvelles dispositions
légales, réprimant les atteintes aux personnes et aux biens, les pouvoirs
publics tentent de dresser des palissades dissuasives pour contenir les
différentes formes de criminalité exponentielle, ciblant notamment « le fauteur
de troubles new look » qui a initié une nouvelle
génération de violences urbaines, usant des armes blanches à outrance, en
bandes organisées et animant parfois des scènes de rivalités sur des espaces et
des présumés pouvoirs contestés, perturbant au passage la sérénité de toute la
collectivité. La délinquance naissante élabore son schéma renfermant les
incivilités primaires, les agressions physiques, les vols, les viols et autres
dépassements, pour édifier un régime de « désordre établi », dominé par la peur
et la terreur de l'omerta qui impose les lois du silence dans leur
environnement. Les facteurs exogènes sont liés à la précarité sociale,
l'urbanisme en haillons, l'intégration ratée, la déperdition scolaire, les
passerelles ouvertes sur le réceptacle de l'informel, sans oublier le trafic de
la drogue dure et douce ou les recrutements faciles dans la bande organisant la
délinquance du coin. La lutte continuelle contre ces phénomènes récurrents de
la petite et grande délinquance, doit aller au-delà de sa phase répressive en
innovant judicieusement une plate-forme qui aura à traiter à égalité « l'urbain
et l'humain », sous l'impulsion de la solidarité participative citoyenne,
altruiste et active, en vue d'aider, accompagner, soutenir, informer, former et
enfin partager les réminiscences d'espoir avec ceux durement affectés et
éprouvés par les accidents de la vie et qui ne peuvent pas s'en sortir seuls.