Le Premier
ministre libanais désigné a annoncé samedi renoncer à former un nouveau
gouvernement alors que la pression internationale augmente pour remplacer celui
qui a démissionné après la gigantesque explosion meurtrière au port de Beyrouth
il y a bientôt deux mois. Nommé le 31 août, M. Adib
était sous pression pour former un gouvernement au plus vite, de façon à lancer
les réformes réclamées par la communauté internationale pour débloquer des
milliards de dollars d'aide. Ses efforts ont toutefois été entravés par un
système de partage communautaire du pouvoir, en vigueur depuis l'indépendance,
et plus spécifiquement par les revendications de deux formations chiites, le
Hezbollah, poids lourd de la politique libanaise, et son allié Amal, dirigé par
le chef du Parlement Nabih Berri, qui réclamaient le portefeuille des Finances.
Selon des observateurs, l'obstination du tandem chiite est liée aux récentes
sanctions américaines contre un ministre du parti Amal et deux compagnies
affiliées au Hezbollah. De son côté, le président Michel Aoun a «accepté»
samedi le renoncement de M. Adib, affirmant qu'il
«prendra (it) les mesures appropriées conformément
aux exigences de la Constitution» pour désigner un nouveau Premier ministre.