Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Attaque au hachoir à Paris : le suspect «assume son acte»

par R.N.

Au lendemain de l'attaque au hachoir qui a fait deux blessés graves à Paris, près des anciens locaux de Charlie Hebdo, le principal suspect a «assumé son acte», le liant à la republication des caricatures du prophète Mahomet par l'hebdomadaire satirique, selon des sources proches de l'enquête. Interpellé par la police peu après l'attaque, cet homme de 18 ans qui se présente comme né au Pakistan, «assume son acte qu'il situe dans le contexte de la republication des caricatures qu'il n'a pas supporté», a indiqué samedi une source proche de l'enquête. L'attaque a eu lieu devant l'agence de presse Premières Lignes dont l'immeuble, situé dans l'est parisien, est le même que celui qui abritait les locaux de Charlie Hebdo, lorsque la rédaction avait été visée par un attentat meurtrier en 2015. «Un homme est arrivé et a attaqué avec un hachoir deux salariés qui fumaient devant l'immeuble, un homme et une femme», a expliqué à l'AFP Paul Moreira, co-dirigeant de Premières Lignes. Ils ont été blessés «au niveau du haut du corps», l'un à la tête, a-t-il ajouté. Leur vie n'est cependant pas en danger, a assuré dès vendredi le Premier ministre français Jean Castex, qui s'est rendu sur les lieux.

Le principal suspect, arrivé en France il y a trois ans alors qu'il était mineur, avait déjà été arrêté en juin en possession d'une arme blanche, «un tournevis». Pris en charge par l'aide sociale à l'enfance en région parisienne, à son arrivée en France, il ne présentait «aucun signe de radicalisation» jusqu'à sa majorité, en août dernier, Présenté comme «itinérant» de sources concordantes, deux de ses domiciles présumés ont été perquisitionnés vendredi, un hôtel social à Cergy et un à Pantin, dans la banlieue nord de Paris.

Cinq hommes qui se trouvaient dans ce dernier domicile présumé ont été placés en garde à vue vendredi après-midi et un sixième vendredi dans la soirée, un «ancien colocataire du principal suspect quand il résidait dans l'hôtel social» à Cergy, ce qui portait à sept le nombre de gardes à vue samedi matin. Un Algérien de 33 ans, rapidement interpellé près des lieux de l'attaque a été quant à lui relâché vendredi soir.