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St-Germain (Aïn El Turck) : Les ex-propriétaires des kiosques démolis en attente d'une indemnisation

par Rachid Boutlelis

Constatant l'état de délabrement des locaux commerciaux réalisés il y a plus de deux années et laissés à l'abandon ou squattés, les ex-propriétaires des kiosques démolis à Cap Falcon ont lancé hier un appel en direction des responsables concernés pour leur indemnisation qu'ils attendent depuis plus d'une décennie. En effet, d'ex-propriétaires des kiosques démolis, plus d'une décennie auparavant, pour le besoin de projets d'aménagement, dont certains n'ont à ce jour pas encore été réalisés, se sont rapprochés du Quotidien d'Oran pour exprimer leur exaspération. Courroucés, nos interlocuteurs ne sont pas allés du dos de la cuillère pour qualifier ce dossier « de honte imbue, qui contribue lamentablement à faire perdurer le règne de la criarde incapacité des uns et des autres dans la gestion des projets d'utilité publique et ce, depuis plus de dix années » avant de marteler avec dépit : « Nous nous estimons avoir été lésés mais nous ne baisserons pas les bras jusqu'à satisfaction de nos légitimes revendications. Pourquoi nos kiosques, qui étaient installés sur l'esplanade du 5 juillet à St-Germain, ont été donc démolis ? L'assiette, qui abritait nos activités commerciales que nous exercions conformément à la loi en vigueur, était prétendument destinée à accueillir un projet d'aménagement urbain. Aujourd'hui, elle est hélas livrée à l'abandon et fait office d'un lieu de beuverie, sordidement réputé à Aïn El Turck », avant de faire remarquer sans cheviller sur les vers « pour des raisons que nous devinons aisément, seulement cinq (5) sur les vingt deux (22) ex-propriétaires des kiosques ont bénéficié d'un stand dans le marché couvert du quartier Nakhil et ce, en dépit d'une attestation d'indemnisation, rédigée en bonne et due forme, qui nous a été délivrée pour chacun de nous autres en 2010 par l'APC de l'époque et qui nous ouvre le droit au bénéfice d'une table dans le nouveau marché de proximité en question mais dont l'ouverture ne semble pas encore pour demain. Nous revendiquons ce qui nous revient de droit ». Notons que nos interlocuteurs ont exhibé au Quotidien d'Oran des documents attestant leur indemnisation, délivrés en 2010 (copie en notre possession) par l'APC d'Aïn El Turck de l'époque et ce, suite à la démolition de leurs kiosques. Il est nécessaire de souligner sur ce sensible volet que plus d'une décennie après l'opération de démolition d'une demi-douzaine de kiosques, qui étaient installés et en activité à l'époque au niveau de l'esplanade du 5 Juillet, sise dans la localité de St-Germain, pour les besoins d'un grand aménagement urbain, rien n'a vu encore le jour, hormis une vulgaire volée d'une douzaine d'escaliers, réalisés par l'entreprise chargée des travaux ayant subitement plié bagage sans crier gare une année après le lancement des travaux. La réalisation de ces escaliers, avenant y compris, a coûté la bagatelle de 4,2 milliards de centimes. « Cette esplanade constituait le lieu privilégié de rencontres pour les familles dans une ambiance conviviale. Nous avions beaucoup investi à l'époque pour offrir un cadre agréable à nos clients, ils auraient pu nous laisser travailler au lieu de démolir nos kiosques pour finalement abandonner ce lieu public aux adeptes du Bacchus en plein air », se sont indignés ces ex-propriétaires de kiosques avant d'ajouter : « Et comme le ridicule ne tue point, les 5 bénéficiaires de box dans le marché de proximité, sur le 22 dont les kiosques ont été démolis, s'acquittent mensuellement de 6.000 dinars pour leurs droits de location alors qu'il demeure toujours fermé ». A priori, la balle se trouve dans le camp des autorités locales, qui sont ainsi astreintes à démêler ce morbide écheveau, synonyme d'un terme définitif à cette pernicieuse situation de déliquescence.