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MC Alger: De gros objectifs à concilier

par Adjal Lahouari

Le classement publié fin août par la LFP a pro voqué une levée de boucliers de plusieurs clubs lesquels n'ont pas accepté l'application de l'indice de performance. Les dirigeants de l'ESS, encouragés par la victoire de l'USMA, ont même menacé d'introduire un appel au TAS de Lausanne « pour être rétablis dans leurs droits », selon leur argumentation. C'est, en quelque sorte, le feuilleton de l'été auquel nous assistons. Il fut un temps où le Doyen était le club le mieux nanti du fait d'être parrainé par la Sonatrach, suscitant des jalousies et des rancœurs sans atteindre les objectifs assignés, en inadéquation avec les moyens consentis et les effectifs souvent composés de joueurs connus et expérimentés. En principe, et sauf un possible rebondissement, le MCA disputera la Ligue des champions en compagnie du CRB, ce qui est une sacrée mission avec les longs déplacements, les 38 journées de la Ligue 1, sans oublier la Coupe d'Algérie, un trophée toujours très apprécié par les supporters. En outre, et à titre de club à forte assise populaire, le MCA sera peut-être invité à disputer la Coupe Arabe. Cela fait, sans aucun doute, beaucoup de matches à caser dans un calendrier réduit par la pandémie du coronavirus.

Or, les dirigeants veulent satisfaire les nombreux fans du Doyen qui va boucler ses 100 ans d'existence.

Qui dit anniversaire dit réjouissances qui ne peuvent rimer qu'avec des titres et des trophées. Aussi, les dirigeants s'activent à engager le maximum de bons joueurs pour renforcer l'effectif. Mais, comme tout le monde le sait, les bons joueurs reviennent très cher et les caisses des clubs sonnent très souvent creux par les temps qui courent. A qui la faute ? Aux dirigeants qui ont participé à une surenchère effrénée, ce dont ont largement tiré profit les joueurs surcotés.

Ce qui revient à dire que les dirigeants n'ont pas à se plaindre d'une situation qu'eux-mêmes ont créée. Selon les derniers échos à propos de la gestion et du recrutement, le temps de la prospérité financière au MCA semble révolu.

En effet, la décision de réduire les salaires de façon drastique est un signe très significatif. On prendra comme exemple le problème survenu à propos du salaire mensuel d'un défenseur (300 millions de centimes). Si ce joueur refuse la réduction de son salaire, les dirigeants, ligotés par le contrat d'une année, seront contraints de verser trois milliards de centimes, ce qui met à nu le manque de prévoyance des gestionnaires. Et cela concerne également les joueurs moins cotés sur le marché.

Or, la marge de manœuvre des dirigeants mouloudéens est réduite dans la mesure où l'entraîneur Neghiz, désireux d'atteindre les objectifs assignés en cette année du centenaire, entend avoir sous la main le meilleur effectif possible. De toute évidence, les joueurs sûrs de leur notoriété et confortés par les offres venues d'autres horizons, seront peu enclins à accepter cette réduction. Actuellement, c'est le principal problème qui se pose pour les dirigeants du MCA, qui se trouvent entre le marteau et l'enclume. Comment composer une équipe apte à répondre à leurs vœux et limiter les dépenses ? Converger des objectifs forcément contraires, tel est le dilemme des responsables du Doyen en cette saison du centenaire que les supporters espèrent la plus prolifique possible.