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Syndicat des enseignants et chercheurs universitaires: «Nous sommes abandonnés et lassés par les promesses»

par Z. Mehdaoui

«L'amélioration de la qualité des soins passe, au préalable, par l'établissement d'un système de prévention et de dépistages fiable des maladies mais également par une éducation des citoyens. Des aspects qui auraient dû être encadrés par la Loi sanitaire instituée, en 2018, mais qui, depuis, n'a jamais été appliquée», a déclaré hier, Rachid Belhadj, le président du Syndicat national des enseignants et chercheurs universitaires.

S'exprimant sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale, le professeur dira qu'il devient urgent de se pencher sur tous ces problèmes, d'autant plus, affirme-t-il, que de nouvelles pathologies ont fait leur apparition et d'autres se sont développées à l'instar du cancer, des maladies cardiovasculaires et autres toxicomanies.

Rachid Belhadj considère que pour faire face à la situation épidémiologique actuelle les décideurs politiques doivent tenir leurs promesses en se penchant, sérieusement, sur le secteur de la Santé et faire appel à toutes les compétences. «Nous sommes abandonnés et lassés par les promesses», s'est-il insurgé, en rappelant que le système de Santé continue de fonctionner avec les structures de soins obsolètes, laissées par la colonisation.

L'invité de la radio, pointe clairement du doigt la qualité des soins prodigués, dans certains établissements hospitaliers algériens. « Je comprends pourquoi les nationaux préfèrent aller se faire soigner à l'étranger, notamment en Tunisie et se faire traiter par des médecins que nous avons formés durant les années 1970 », a-t-il déclaré en soulignant que le système de Santé en Algérie a continué de «végéter» et ce, depuis de longues années. Selon l'intervenant la qualité des soins laisse à désirer mais ce n'est pas pour autant qu'il faut baisser les bras, en appelant les décideurs à respecter leurs promesses et leurs engagements.

Par ailleurs, abordant la question du statut des médecins pratiquants dans le secteur public et celui des paramédicaux, le chef de service de médecine légale, à l'hôpital Mustapha Bacha juge légitime de revaloriser conséquemment leurs rémunérations, si on ne veut pas, dit-il, les voir aller offrir leurs services sous d'autres cieux.

Rachid Belhadj a tenu à dénoncer le manque de reconnaissance et de respect envers ces nombreux médecins spécialistes qui, dépités, empruntent le chemin de l'exil pour aller offrir leurs services dans des hôpitaux à l'étranger.

Il signale, à ce propos, que des médecins généralistes et des internes, sont contactés avant la fin de leur formation, pour se préparer à aller passer leurs concours en France, pour être recrutés dans des hôpitaux du Golfe ou bien en Allemagne ou au Canada. «Nous ne pouvons pas tenir, résume-t-il, avec un système de soins où tout le monde se plaint» et dont la dépendance, ajoute-t-il, est totale en matière d'équipements et de consommables, en particulier.