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CS Constantine: Abdelkader Amrani face à un grand chantier

par Adjal L.

Au 10 septembre, le point du mercato d'été était significatif. Hormis le NAHD qui a chamboulé son effectif avec l'arrivée de 12 éléments, c'est le CSC qui vient en seconde position avec 9 joueurs recrutés pour quatre départs. Ces changements sont coutumiers au sein du Chabab. On se souvient que, lors du mercato d'hiver de la saison écoulée, c'était une démarche inverse avec la libération de 8 joueurs et le renfort de quatre éléments.

Cette instabilité constitue un problème pour l'entraîneur, contraint d'accorder l'essentiel du temps aux automatismes indispensables. C'est ce qui avait freiné le travail du coach Karim Khouda au mois de janvier dernier lorsqu'il a succédé au Français Denis Lavagne. Si les dirigeants ont opté pour un large recrutement, c'est pour répondre aux doléances des supporters.

Le nouveau président du conseil d'administration de la SSPA/CSC, Lâala Yazid, s'efforce de mettre en place un projet sportif. Dans un premier temps, il entend évacuer les doutes concernant sa désignation. Il est vrai que des bourdes ont été commises au niveau de l'administration, et notamment l'affaire du gardien Ilyes Meziane qui a coûté cher au club. Du côté de la barre technique, on estime que personne n'a fait mieux qu'Abdelkader Amrani, qui a conquis le titre national 2017-2018 avant d'aller au CRB avec lequel il a remporté la Coupe d'Algérie 2018-2019. Ensuite, Amrani est allé driver le Difaâ Hassania d'Agadir mais son aventure a pris fin à cause de la crise sanitaire du Covid-19.

Fin juin, les dirigeants du CSC ont réussi à convaincre Amrani de retourner à la ville des ponts pour reprendre du service au sein d'un club qu'il connaît bien. Il est clair que les dirigeants fondent de gros espoirs avec l'arrivée d'Abdelkader Amrani, appelé à améliorer le rendement d'une équipe classée au cinquième rang au terme d'un championnat arrêté à la 22e journée. La lecture du classement atteste que l'attaque s'en est tirée honorablement (deuxième derrière celle de l'ES Sétif) alors que c'est la défense qui a été le maillon faible. En apparence, le recrutement semble équilibré afin de renforcer les trois compartiments.

C'est à Amrani de jauger les nouveaux et de prendre les meilleures décisions. Pour le moment, il y a la quantité. La qualité reste à déterminer avec justesse. La tâche ne s'annonce pas aisée, car il faudra compenser les départs des Belkacemi, Benayada, Limane et Chahrour, des joueurs qui ont fait leurs preuves la saison écoulée. D'ailleurs, il faut rappeler qu'avec ces joueurs, le CSC a effectué un parcours très honorable en Ligue des champions d'Afrique, tant en phase préliminaire qu'en phase de groupe, avec 6 victoires, 2 nuls et 2 défaites. En phase de groupe, les Constantinois avaient fait très bonne impression face aux grosses cylindrées du continent comme le Club Africain (Tunisie) le TP Mazembe (RD Congo) et Ismaily (Egypte). Ce n'est qu'en quarts de finale que les Clubistes ont cédé face au futur champion, l'ES Tunis.

Dans un premier temps, Abdelkader Amrani doit d'abord dégager le noyau sur lequel il va s'appuyer cette saison qui s'annonce très difficile au vu de la concurrence et du coup d'envoi tardif fixé finalement au 20 novembre. Ensuite, il s'efforcera de soigner cette « maladie » que demeure l'inconstance qui a valu des déboires à l'équipe la saison passée. C'est précisément cette inconstance qui a valu aux Sanafirs d'être éliminés en Coupe Arabe par le modeste club du Bahrein, Al-Muharraq. Autrement plus honorable aura été leur sortie en Coupe d'Algérie face à une Entente de Sétif spécialiste de cette compétition et revenue au premier plan avec l'arrivée à la barre technique de l'entraîneur tunisien Nabil Kouki. Voilà en gros le chantier qui attend Abdelkader Amrani, lequel devra faire appel à sa grande expérience pour répondre aux souhaits des supporters « Vert et Noir ». Il s'agit d'une mission difficile mais qui n'inquiète pas ce technicien qui a fait largement ses preuves depuis belle lurette.