La hantise des inondations refait surface à chaque début
de la saison des pluies. Dès que le ciel se charge de nuages menaçants, les
gens retiennent leur souffle de peur que leurs habitations et autres biens ne
soient envahis par les eaux, portant atteinte à des vies humaines. C'est le cas
de la localité de Bir El Ater,
110 mille âmes, située dans le sud de la wilaya de Tébessa. Ceux-ci sollicitent
les autorités de la wilaya de faire le nécessaire pour que leur ville ne
subisse pas les foudres des crues, d'autant que des milliers d'habitations sont
construites sur les rives de l'oued Kebir, traversant
la cité là où les risques d'inondations sont les plus importants. Un cours
d'oued qui avait bénéficié dans le passé d'un montant de 650 millions de
dinars, pour des travaux d'aménagement, correction des cours d'eau, curage et
éradication des constructions illicites érigées le long des oueds, entre
autres. Sauf que les travaux réalisés jusqu'ici n'ont pas empêché d'autres
inondations. Pour rappel, la wilaya de Tébessa avait bénéficié de quelque 100
projets, en cours de réalisation pour la protection des villes contre les
inondations, au titre de la stratégie nationale du programme contre les
catastrophes naturelles. Le phénomène des inondations dû aux perturbations
atmosphériques engendre une situation de panique chez les gens, en plus des
dégâts causés aux infrastructures de base. Et pour illustrer ce cas de «
vulnérabilité urbaine, face au risque d'inondation », retenant le travail
universitaire soutenu à l'université de Tébessa, un travail élaboré par Asma Bouguetof en 2016. «Comprendre pour mieux gérer»,
dira-t-elle en préambule. Comprendre les risques multiformes, naturels,
géophysiques, industriels, mais aussi de gestion des espaces et d'expansion
urbaine. Un travail qui mettait l'accent sur la maîtrise des inondations et
celle de l'urbanisation pour réduire la vulnérabilité. Tout en indiquant que
les inondations représentent à elles seules 80% des catastrophes naturelles
enregistrées dans le monde. Pour le cas de Tébessa, l'étude montre que
l'assiette sur laquelle est construite la ville s'étend dans un couloir
est-ouest, situé dans le bassin de l'oued Kebir,
lui-même alimenté par plusieurs oueds, qui s'insèrent dans le tissu urbain. Le
périmètre le plus menacé par les risques d'inondations est situé du nord-ouest,
sur l'axe de la RN 10, comprenant plusieurs types de constructions, habitat
individuel, collectif, équipements (voiries, espaces verts, aires de
stationnement), en sus du manque de réseaux d'assainissement, pour l'évacuation
des eaux pluviales, en cas de crues. L'étude de l'universitaire conclut à des
recommandations, qui ont pour objectif la sécurité des personnes exposées aux
risques des inondations. A commencer par la création d'un plan de prévention,
afin de réduire les dommages, un plan de secours, aménagement des rives des
oueds (murs de soutènement), respect des PDAU et POS, nécessité d'un système
d'alerte en cas de risques, aménagement du bassin versant et le pied de
montagnes. Enfin, former le citoyen pour mieux connaître les risques, ce qui
donne un citoyen partenaire dans la gestion des inondations. Le dossier des
inondations risque de s'inviter de nouveau, d'autres localités de la wilaya
sont elles aussi concernées, Chéria, Ouenza, Morsott. Les enquêtes menées par les services et
commissions compétents, ont à chaque fois averti les
autorités centrales et locales des dangers que pourraient entraîner les
intempéries, parfois aux retombées désastreuses, sur l'ensemble de la
population et des équipements sociaux.