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Mers El Kebir: Les habitants dénoncent la bidonvilisation de leur ville

par Rachid Boutlelis

  Un énième appel vient d'être lancé par les habitants de Mers El Kebir, en direction des responsables de la wilaya, pour mettre un terme à la bidonvilisation de leur ville. Le phénomène des constructions illicites a commencé à se manifester dans la zone surplombant la municipalité de Mers El Kébir, dès le début de l'année 2000 et ce, à la faveur d'une insolente indifférence des uns et des autres. Toujours est-il, qu'au fil du temps, la bidonvilisation a réussi, ainsi, à accaparer des hectares du domaine public et forestier, essaimés à travers le territoire de ladite municipalité.

Des parcelles de terre ont été ainsi détournées de leur vocation initiale pour abriter des bidonvilles, de plus en plus nombreux, et encore plus immenses. En effet, selon le constat établi sur le terrain, et en ce qui concerne les constructions illicites, nul n'ignore en réalité que, cette transgression à la loi a donné naissance à de véritables réseaux, qui se sont spécialisés dans les transactions illicites dans ce sordide domaine. Selon des sources concordantes, un lot de terrain est proposé à partir de 20 millions de centimes alors qu'une baraque est cédée à partir du triple, voire le quadruple prix, dans les bidonvilles de cette municipalité porte d'accès de la daïra d'Aïn El Turck. L'infraction relative au branchement illicite sur les réseaux de l'électricité et de l'AEP, par les occupants de ces masures, est devenue courante avec le temps et ce, avec tous les désagréments et autres graves dangers encourus.

Les décharges sauvages, qui ont fait leur apparition autour de ces groupements de baraques, résultant des amas d'ordures ménagères, déposées par leurs occupants, ajoutent encore une touche noire supplémentaire à ce triste tableau.

En réalité également, c'est un secret de polichinelle, pour tout un chacun, le fait que des familles venues de différentes contrées du pays, espèrent composter un ticket, qui leur ouvre le supposé droit de figurer sur la liste des bénéficiaires de logements sociaux et/ou de ceux de la résorption de l'habitat précaire. Ce trafic semble avoir encore de beaux jours en se référant à la prolifération vertigineuse de ces groupements de constructions illicites. Des habitants domiciliés dans les principaux quartiers, essaimés à travers la municipalité de Mers El Kébir, en l'occurrence Ouarsenis, Zohour, Ben Bouali, Hansali et Dadayoum, ont pris attache avec ?Le Quotidien d'Oran', pour dénoncer la dégradation de leur cadre de vie et notamment pour interpeler le wali d'Oran sur le déplorable état de fait de la bidonvilisation. Nos interlocuteurs ont signalé également «l'avancée insidieuse de la bidonvilisation, qui gangrène leurs quartiers notamment celui de Dadayoum, situé sur les hauteurs de cette municipalité où l'essentiel des abattoirs clandestins de volaille, une dizaine environ, sont répertoriés et ce, avec tous les désagréments néfastes à la santé, qui en découlent sur la population».

En effet, selon le même constat, les bas-côtés du chemin rural, non classé, menant du quartier Dadayoum au lieu-dit ?Santa Cruz', s'est transformé en une véritable décharge sauvage où sont déversés les déchets et autres abats de volailles, qui pourrissent sous le soleil, en dégageant des odeurs nauséabondes insupportables.