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Manque de balises de protection sur la route de la Corniche supérieure: La dernière chute d'un véhicule fait renaître la peur chez les usagers

par Rachid Boutlelis

L'énième chute d'un fourgon du haut de la falaise, survenue le 1er septembre dernier, sur la route de la Corniche supérieure, à hauteur du lieu-dit Aïn Khadija, a ressuscité le sentiment de crainte chez les usagers. Selon des témoignages recueillis par ?Le Quotidien d'Oran', les automobilistes amorcent désormais la peur au ventre, un virage à épingle à cheveu, accentué par l'inclinaison de la chaussée, répertoriée sur la double voie dans le sens Mers El Kébir/Aïn El Turck. Contrairement aux autres zones, pourtant pas pour autant exposées aux éventuelles chutes, l'absence d'une murette de sécurité sur une grande partie de ce virage, inquiète grandement les usagers, dont l'un d'eux a déploré sur un ton sarcastique «il suffit d'une ultime seconde d'inattention pour que votre véhicule fait une embardée, synonyme souvent d'un dérapage. Les travaux sur cette chaussée ont été très mal conçus, voire bâclés.

Elle est inclinée à plusieurs degrés. Il faudrait refaire tout le travail en urgence, à ce niveau de la route, avant que ne survienne l'irréparable». Il importe de noter qu'en dépit des nombreuses promesses formulées par les autorités locales, lors de leur visite d'inspection, beaucoup reste à faire sur cette route, baptisée à juste titre «l'axe de la mort» par les usagers. En effet, à l'instar des 8 années précédentes, la ruée estivale a été durement confrontée à l'obscurité ambiante, prévalant à la tombée du soir, sur cet axe routier, constitué essentiellement de virages, dépourvu d'éclairage public et dans certaines zones de murettes de protection, où une dizaine de véhicules ont chuté de la falaise causant la mort d'au moins une douzaine de personnes depuis sa mise en service en 2012 après son aménagement. La dernière chute d'une voiture, produite sur cette route sinueuse, remonte au début du mois en cours, non loin du lieu-dit Aïn Khadija. Le conducteur en est sorti, fort heureusement, indemne.

Des usagers ont fait remarquer à ce propos que «la sonnette d'alarme a été déjà tirée mais, cependant, sans susciter la réaction des responsables concernés». Le rush de visiteurs, habitués à ce tronçon routier, qui serpente au pied de la montagne Murdjadjo, a été, à l'instar des années précédentes, encore exposé à des périls dans l'obscurité. La brume épaisse, qui recouvre presque régulièrement une grande partie de cette route, additionnée à l'absence d'éclairage public, rend encore la visibilité, plus au moins nulle, à partir de quelques mètres, sur cet axe routier, qui a englouti plus de 150 milliards de centimes, avenant non compris, pour les besoins de son aménagement.

En dépit des revendications formulées à ce sujet par les usagers, rien n'a été entrepris 8 ans après l'achèvement de ce projet. «Nous attendons toujours que les responsables concernés honorent leurs engagements, mais nous n'en sommes pas pour autant sûrs et certains. Nous avons l'impression qu'ils s'en carnent royalement l'oignon» ont renchéri nos interlocuteurs. Toujours est-il que les fréquents éboulements de pierres, qui se détachent de la falaise notamment, avec les fortes rafales de vent et l'insuffisance de murettes de protection, ainsi que l'absence quasi-totale de l'éclairage public sur cette route sinueuse, continuent toujours de susciter l'inquiétude chez les automobilistes. «Nous évitons d'emprunter cette route à la tombée du soir, en raison de l'absence de l'éclairage public, en plus nous craignons d'être surpris dans l'obscurité par des sangliers, nombreux dans cette zone à la recherche de nourriture, qui surgissent souvent la nuit des fourrées ceinturant cet axe routier» ont ajouté nos interlocuteurs avec une humeur bilieuse.