Situées à quelques encablures au nord de la ville de Sebdou, les terres agricoles de la localité de Ghar Boumâaza reçoivent les eaux usées des petites agglomérations de Sehb, Merchiche et également de Kariat Ouled Bounoir de la commune de Mansourah, ainsi que les eaux de pluie qui ruissèlent sur les sols et se chargent de polluants. Il s'agit d'une vraie catastrophe sanitaire sur les cultures agricoles des parcelles exploitées par les fellahs et milieux naturels constitués de nombreuses sources, selon les fellahs des bourgs de Ghar Boumâaza et El Habalet qui lancent un cri de détresse à l'adresse des autorités locales de Mansourah et Sebdou.

«Des quantités énormes d'eaux usées provenant des douars avoisinants se répandent sur nos terres causant des contaminations de notre bétail. Même le cours d'eau d'oued de Ghar Boumâaza ainsi que les nappes phréatiques sont affectés par ces eaux usées qui se déversent directement de la conduite à l'égout public à cause des travaux de raccordement de ces eaux non achevés à la nouvelle station d'épuration réalisée à Aïn Berrad de Sebdou par les services des ressources en eau. La station d'épuration est totalement achevée mais l'entreprise chargée des travaux de raccordement de la conduite qui déverse les eaux usées dans terres à la station a abandonné le projet, ce qui fait que les eaux usées envahissent nos terres agricoles», déplorent ces petits fellahs. Les fellahs craignent aussi que les effluents auront un effet considérable sur les milieux naturels situés sur le lit naturel de l'oued Tafna qui déverse ses eaux dans le barrage de Béni-Bahdel, situé en bas de cette localité, à proximité de l'agglomération de Zahra (commune d'Azail).

La mauvaise qualité de ces eaux se déversant dans cet oued débouchant dans le barrage constitue une vraie menace pour les troupeaux de bovins et d'ovins qui s'abreuvent quotidiennement d'eau de l'oued Tafna. Il constitue plus particulièrement une menace écologique pour le grand barrage de Béni-Bahdel dont le niveau de ses réserves d'eau a connu une baisse sensible au cours de cet été. «Cette situation est alarmante ! Il faut agir très vite si l'on veut éviter la pollution des eaux du barrage de Béni-Bahdel et sauver l'activité biologique directement affectée par le manque d'oxygène dans l'eau pour les nombreux poissons», ajoutent ces fellahs.