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Tlemcen: La plage «B'hira» aspire à mieux

par Khaled Boumediene

La plage d'Ouled Benayad, plus communément appelée «B'hira», est l'une des plages les plus emblématiques du littoral ouest de la wilaya de Tlemcen.

Il y a deux façons d'atteindre la plage: prendre la très panoramique rocade côtière surplombant une mer transparente qui part de Ghazaouet et Souahlia (Tounane), ou suivre la descente Bab El Assa-Arbouz en traversant une étendue de collines dans les confins de la vaste région de M'sirda, qui envoûte les visiteurs par le charme du paysage et des vues extraordinaires.

Constituée de galets, la plage «B'hira» est un petit bijou qui se distingue par sa géographie spécifique, le long d'une rangée d'impressionnantes falaises surplombant le large méditerranéen. Il faut dire, qu'il y a à peine quelques années, cet endroit magique était encore à l'état sauvage où seuls quelque 400 familles autochtones y résidaient, mais aujourd'hui, de somptueuses résidences de vacances et habitations ont été construites à flanc de collines entourant cette plage offrant un spectacle exceptionnel par des gens originaires de la région mais aussi de plusieurs autres wilayas du pays. Cette transformation urbaine rapide qui tire bien des avantages pose également quelques inconvénients et dysfonctionnements écologiques et socioculturels, touchant généralement le tourisme durable et la valorisation de l'environnement du littoral algérien. Malgré quelques opérations d'aménagements effectuées, l'APC de Souk Tleta n'a pas les grands moyens et les stratégies nécessaires pouvant accompagner cette mutation accélérée et répondre aux besoins du présent de cette localité qui commence à drainer des dizaines d'estivants et visiteurs qui affluent de différentes régions (Kabylie, Alger, Oran, Sidi Bel Abbès, Batna, Nâama, Skikda, Adrar, Bayadh, Béchar, Saida, etc.), sans compromettre le milieu naturel, culturel et humain et en respectant l'équilibre environnemental fragile de cette agglomération dans le cadre d'un plan pluriannuel de développement touristique et durable. Les résidents du nouveau quartier de Sidi Abbou qui compte plus de 1.000 habitations sont confrontés, désormais, à la problématique de l'absence des réseaux d'assainissement, eau potable, gaz naturel ainsi que le manque de viabilisation, d'éclairage public et du téléphone filaire. Outre ces divers problèmes touchant directement le cadre de vie des citoyens, et le manque d'infrastructures sportives, de loisirs, de détente et de commerces de proximité compatibles avec une logique de tourisme durable que les autorités locales doivent à la fois développer, valoriser et préserver pour contribuer à l'attractivité de la plage, il reste beaucoup à faire sur le plan de l'entretien des ruelles, la prévention des inondations, l'aménagement et la restauration des cours d'eau et des ouvrages permettant de réduire le risque de crue et d'érosion au niveau de ces nouveaux espaces bâtis récemment.

Par ailleurs, à la plage, une image désolante règne après le départ des baigneurs. Les bouteilles et sachets en plastique remplis de détritus sont jetés un peu partout et les bacs et poubelles mis en place par la commune sont insuffisants, ce qui donne aux estivants et visiteurs un goût d'amertume. Cette plage est littéralement envahie des quantités de pierrailles qui gênent considérablement les baigneurs qui veulent bronzer sur le sable. Selon Rabah Soumer, Mohamed Boutaleb et Salah-Eddine Kermadi, des résidents, qui font tout pour faire de cette plage une des plus belles destinations balnéaires de la région, il y existe une possibilité de transformer la roche omniprésente sur les hauteurs de la plage en sable pour permettre aux estivants de retrouver un peu de confort sur cette plage. Selon le président de l'APC de Souk Tleta, Miloud Ziatenes, une machine neuve a été récemment acquise par les services de l'APC pour effectuer ce genre de travaux de concassage de sable de la région. De nombreuses installations (cabines, douches, toilettes) font également défaut sans oublier l'éclairage défaillant à cause de l'expérience échouée des panneaux photovoltaïques installés il y a quelque temps. Selon le P/APC, un appel d'offres a été lancé pour l'étude d'aménagement de cette plage.