Réputée notamment autrefois
pour ses luxuriantes rangées d'arbres fruitiers d'une large variété, qui
s'étendaient à perte de vue dans de prestigieux paysages, la municipalité d'El Ançor, nichée dans une zone frontalière délimitant la daïra
d'Aïn El Turck à celle de Boutlélis, perd insidieusement sa vocation initiale de
région agropastorale. Au début des années 1980, les autorités locales ont tenté
de la mettre sur les rails du secteur du tourisme, mais malheureusement et
probablement en raison de l'indigence des esprits sur le volet du tourisme
balnéaire, synonyme de création d'une multitude de postes d'emploi, cette
municipalité a cependant lamentablement sombré dans le sordide et l'exécrable
informel. L'entrave bureaucratique sur laquelle ont buté nombre
d'investissements, qui auraient été en mesure de relever la barre et sauver les
branlants meubles, qui restaient encore à l'époque en termes de promotion du
tourisme, a finalement contribué grandement à l'installation du morbide
informel avec son éventail de contraintes et de désagréments. Par contre et
entre-temps, la bidonvilisation a connu un grand et putride essor. En effet, selon le constat établi sur le terrain par Le Quotidien
d'Oran, c'est à la sortie nord-ouest de cette circonscription, non loin du
bas-côté de la route menant à la daïra de Boutlélis,
au pied du mont Murdjadjo, qu'est né, au début des
années 1990, l'un des premiers regroupements de constructions illicites,
communément appelé «bidonville plastique» en référence à cette matière, qui a
été utilisée pour recouvrir les toits des ces masures
dans le but de freiner l'infiltration des eaux de pluie. Ce bidonville
où ont élu domicile des dizaines de familles sinistrées, fuyant à l'époque les
actes de terrorisme qui prévalaient dans leurs lointaines contrées d'origine,
s'est étendu pernicieusement aussi rapidement qu'une traînée de poudre avant,
par la suite, de faire des émules à travers le subit foisonnement de
regroupements de masures ayant insidieusement envahi d'autres zones essaimées à
travers ladite municipalité à la faveur de l'insolente et impavide indifférence
des uns et des autres. L'ironie du sort veut encore que la population de cette
municipalité soit encore plus durement confrontée aux effets très néfastes sur
la santé des carrières d'agrégats, qui ont poussé sur les flancs de la falaise
ceinturant cette circonscription comme des ruches, particulièrement explosives,
plutôt que bourdonnantes. Cette activité vivement décriée par la population,
qui a rendu l'air presque irrespirable et constitue la cause directe d'un taux
très élevé de personnes souffrant de maladies respiratoires, a encore pris une
fulgurante ampleur ces dernières années et ce, en dépit des nombreux sit-in
observés pour revendiquer son arrêt pur et simple. La population a, en effet, à
maintes reprises, dénoncé ce malheureux et hautement dommageable état de fait
sur la santé publique et ses graves conséquences auxquelles sont exposés
notamment les enfants et les personnes âgées. Il importe de signaler sur le
sordide registre des constructions illicites, que même certaines terres
agricoles fertiles ont été malheureusement bidonvillisées dans nombre de zones
dépendantes administrativement de cette circonscription où la faune de
l'informel semble vraisemblablement avoir de beaux jours devant elle. «Les
responsables, qui se sont succédé depuis les années 1990, ont tout simplement
fait, chacun d'entre eux, preuve de pagnoterie face à
la montée du phénomène de l'anarchie, en tolérant l'illicite et ce, en faisant
semblant de regarder ailleurs, alors que, comble de l'ironie, notre
municipalité avait été désignée comme un tremplin pour l'essor du tourisme
balnéaire, qui avait le vent en poupe au cours de cette époque. Il est désolant
aujourd'hui d'assister à la vertigineuse décadence d'El Ançor,
qui ne cesse de dévaler la pente du gouffre de l'abîme», ont déploré sur un ton
sarcastique d'anciens habitants d'El Ançor.