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Conseil des ministres: Le médicament placé sous tutelle de l'Industrie pharmaceutique

par R. N.

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé, dimanche, un Conseil des ministres par visioconférence. La réunion était consacrée à l'examen de trois projets d'ordonnance relatifs aux secteurs de la Justice et de l'Industrie pharmaceutique, un projet de décret présidentiel relatif au secteur des Finances et un exposé sur le secteur de l'Environnement.

Deux projets d'ordonnance ont été présentés par le ministre de la Justice concernant la prévention et la lutte contre le phénomène de bandes de quartiers et l'amendement du code de procédure pénale pour la création de nouveaux pôles, l'amendement des dispositions relatives au privilège de juridiction dont bénéficient certaines catégories de hauts responsables de l'Etat et l'introduction de nouvelles dispositions inhérentes au recours à la visioconférence dans les procédures judiciaires. Le ministre de l'Industrie pharmaceutique a présenté un projet d'ordonnance amendant la loi 11-18 du 2 juillet 2018, relative à la santé. Alors que la ministre de l'Environnement a exposé la feuille de route de relance et de développement des activités de son secteur. Le ministre des Finances a, pour sa part, présenté un projet de décret présidentiel définissant les mesures adaptées aux procédures de conclusion des marchés publics dans le cadre de la lutte contre la propagation de la pandémie du Covid-19. Le ministre des Affaires étrangères a présenté un projet portant approbation de l'accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), conclu le 21 mars 2018 à Kigali.

Lutte contre les bandes criminelles de quartiers

Après débat, le président de la République a donné instructions, concernant le secteur de la justice, de «lutter sans relâche contre le phénomène de bandes criminelles de quartiers qui ont connu un pullulement ces dernières années, notamment dans les grandes villes à la faveur de la faiblesse de l'autorité de l'Etat», et de «renforcer les mesures coercitives en vue de protéger les citoyens et leurs biens, de ces bandes criminelles qui sèment le chaos, terrorisent les citoyens et s'adonnent au trafic de drogue en se servant de l'argent sale». Il est également question «d'interdire l'importation, la vente, la possession, l'utilisation ou la fabrication d'armes blanches, sabres et poignards, destinés aux bandes de quartiers», «d'exclure les personnes condamnées, membres de ces bandes, des procédures de grâce» et «d'instituer des mesures légales devant protéger les différents corps de sécurité, chargés de lutter contre ces bandes». Le président de la République a, également, chargé le ministre de la Justice, garde des Sceaux, d'élaborer une loi contre le kidnapping pour préserver la sécurité des citoyens et de leurs enfants.

Encourager la production nationale de médicaments

Par ailleurs, et concernant le secteur pharmaceutique, le Président Tebboune a affirmé que le marché du médicament en Algérie doit être adapté à la nouvelle approche économique, visant à encourager la production nationale. Il a ordonné «d'assurer à la société Saidal un accompagnement particulier pour lui permettre de récupérer sa part du marché national qui se situait à environ 30% avant d'être réduite à 10%, en raison des manipulations en faveur de l'importation. Il a également demandé «d'accorder la priorité à l'augmentation de la production nationale de médicaments et réduire la facture d'importation de 400 millions de dollars d'ici à la fin de l'année en cours» et «d'accorder à l'Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP) placée sous la tutelle du ministère de l'Industrie pharmaceutique, les prérogatives de réguler et d'organiser le marché et de développer l'industrie pharmaceutique». Il est également question sur le même sujet, «d'introduire un article dans le projet présenté au débat pour le contrôle du stock de médicaments, afin d'éviter l'importation anarchique observée dans la circulation des médicaments arrivés à expiration ou stockés au lieu d'être détruits» et de «lutter contre les laboratoires et lobbies impliqués dans des opérations d'importation clandestine de médicaments (...) et de transférer la devise illégalement». Concernant le secteur de l'environnement, le président de la République a ordonné de «relancer le projet du Barrage vert comme priorité pour lutter contre la désertification», de «coordonner les politiques de protection de l'environnement avec les différents programmes internationaux» et de «charger le ministre délégué chargé de l'Environnement saharien de se rendre au Sud pour mettre en place un plan d'urgence de lutte contre la pollution au niveau des sites archéologiques et touristiques».

Marchés publics : flexibilité, rapidité et transparence

Concernant la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), le président de la République a donné des orientations aux ministres concernés, sous la supervision du Premier ministre, à l'effet de tirer avantage des expériences de libre-échange qu'a connues l'Algérie avec les autres ensembles régionaux, en vue de s'assurer de l'origine africaine des biens et marchandises en circulation dans la zone de libre-échange et dont le taux d'intégration ne doit être inférieur à 50%. Il convient de souligner que cet accord, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2021, permettra aux opérateurs économiques d'accéder aux marchés africains et de tirer profit des efforts déployés par leurs pays en matière de renforcement de l'infrastructure de base du continent, aussi bien à travers la route transsaharienne que par la modernisation du réseau ferroviaire, mais également le projet du port de centre d'El Hamdania, ce qui devra augmenter le volume des échanges commerciaux hors hydrocarbures avec le continent africain, sachant qu'il ne dépasse pas actuellement les 3%/an.