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Les vacances, le coronavirus, la canicule d'été et la plage

par Houmi B.*

« Être en vacance, c'est n'avoir rien à faire et avoir toute la journée pour le faire » citation

Cette année l'été est arrivé pour la société algérienne un peut trop en retard, le Covid-19 a voulu ainsi, la canicule par contre s'est installée depuis bien longtemps, dans sa dimension atmosphérique et climatique, elle s'est s'emparée du contexte géographique et social; les personnes habitant hors champ du littoral méditerranéen pensaient trouver un espace plus qu'idéal pour se rafraîchir d'eau de mer un peu trop salée dans son goût et son coût. Les plages gardées, non gardées et sauvages sont envahies par des familles, des individus, par des barbues, par des jeunes, pas pour se reposer mais bien pour atténuer l'effet de la canicule en période estivale et dépasser le Covid-19. Avec une canicule de juillet-août, et les vacances d'été en supplément du Covid-19, beaucoup d'agitations se font découvrir et provoquent manifestement dans l'opinion publique des singularités et des particularités distinguées suivant un nouveau esprit égocentrique où tout est à moi en propriété privée dans son absolue.

Depuis des années déjà, l'été étant devenu une période spécifique de vacances scolaires, mais aussi une période de vacances préférées par les travailleurs de tout corps, l' été, cette tranche de temps de l'année amène en plus de la canicule, mais aussi le besoin pressant de se rafraîchir et se reposer sinon de vivre autrement, par tout moyen, surtout devant la mer que ce soit d'ici ou d'ailleurs, bien que la montagne est belle, comment peut-on s'imaginer en voyant l'eau de mer au lieu d'un vol d'hirondelle. Les gens pensent se baigner plus à la mer que dans des piscines fermées par le coronavirus oubliant le vol d'hirondelle.

«On s'étonne trop de ce qu'on voit rarement et pas assez de ce qu'on voit tous les jours»

Devant une telle situation trop spécifique, le côté environnemental ne rime plus avec la conception estivale, ni celle imposée par le coronavirus, ni encore vacancière car les dépotoirs de saleté se multiplient en fonction du nombre de visiteurs, de passagers d'ailleurs en voiture, des mouettes quittant la mer pour se sustenter au niveau des dépotoirs, un fait nouveau «by beach». Les mouettes occupaient les plages vides pendant que le Covid-19 empêchait les vacanciers d'y mettre leur package d'été.

Par ailleurs, des tenues de vacanciers, vacancières et des comportements insidieux des visiteurs et visiteuses font germer des polémiques perfides sur :

- Les tenues de bain au milieu de l'espace public très hostile même au milieu du champ de la plage que les parasols dissimulent en tentes interposées par un tissus sale, seules les yeux publics orchestrent sous le couvert des us et coutumes ou bien encore le rite religieux permet de faire jouer certaines cordes sensibles d'ordre social pour mieux «amalgamer» certaines conceptions de la tolérance commune vis-à-vis du style nouveau vestimentaire relevant d'une culture venue d'ailleurs virtuellement par voie de la TV satellitaire.

Ailleurs, ce sont les médias tendancieux à vinaigre politique, ils nous font connaître le style vestimentaire pour la baignade, l'ex-bikini du sexe féminin séparant les parties qui incitent la sensibilité des yeux au cœur du mâle dans des plages ou même dans les piscines, abstraction faite aux endroits du nudisme d'outre-mer, ou du monokini de Djerba, île en plage. Une nouvelle version aquatique vient de voir le jour c'est le «burkini» qui empêche les yeux de faire de la pénétration sentimentale. Ailleurs dans les contrées dites démocratiques, les «burkinis» se sont vu interdire l'entrée en piscine et même dans des plages, des lois ont été établies pour le port du «burkini» se rapportant au «burqa» autorisant le «nonokini» et le bikini se rapportant à la minijupe et à l'exhibition du corps féminin.

Quant à nous plus précisément sur les côtes algériennes, dans un passé très récent le règlement communal datant de la période coloniale ne permettait guère aux estivants de se balader en maillot de bain pour les hommes et femmes surtout en dehors des plages en bordure des cités, il y avait même des plaques de signalisation sur les rivages des plages indiquant cette interdiction formelle.

Avec le temps va, tout s'en va, l'ancien règlement ne fait plus partie des us et coutumes laissant la plage aux romantiques. Aujourd'hui, le maillot de bain et la culotte de bain pour homme, le maillot simple, le bikini, le «burkini» et un autre genre de «monokini», de «djaltita» mouillée (sous robe) elle devient transparente, font le nouveau décor lors des balades sur les rivages et sur les avenues commerçantes sans aucun scrupule, de peur de dénoncer dans cette intrusion au nouveau «droit de l' homme» par sa culotte et le «droit de la femme» par son bikini ou «monokini» au lieu de porter un maillot conforme aux règles de la société dans un cadre dimensionnel ou le respect se fait valoir.

Il est vrai que derrière l'ombre de cette image, il y a une idéologie menaçant nos valeurs à nous en tant que pays musulman, et les valeurs démocratiques d'ailleurs refusant la tradition d'autrui.

«J'aime la plage et j'aime le soleil»

Le vacancier, le touriste et le visiteur venu pour bénéficier dans un contexte de géographie spécifique pour détente de fraîcheur et surtout de plaisir par les bienfaits de la fraîcheur de l'eau de mer, du sport et du soleil se conjuguent au verbe de la vie sociétale temporairement sous une canicule explosant des comportements dépassant la logique du cadre du vivre ensemble dans le domaine de l'hygiène, du coronavirus, du respect, du commerce, de l'inflation exagérée due au plaisir de la plage où le «parkingueur» fixe son prix fort au soleil, le solarium ne te permet pas de disposer d'une place au milieu de la plage publique pour planter ton parasol personnel sans lui payer un bail de mauvaise propriété que l'Etat n'ose pas intervenir, chômage des jeunes exige...

Enfin personne n'est astreint de prendre la route vers la mer pour se baigner en période de chaleur ; on peut rester chez soi dans sa tenue de son choix, si l'on estime que se dénuder en public par le port d'un «nonokini», un bikini ou encore une «djaltita» transparente sinon une culotte d'homme transparente est immoral, de grâce que messieurs en culotte ou madame et mademoiselle en «nonokini» ou bikini ayez la décence de ne pas imposer vos critères de vertu à une société masculine qui de ces comportements leur est parfaitement étrangère «H'chouma» et celui qui narre devient rétro.

Le respect de l'un vient du respect de l'autre en général et la norme commune du vivre ensemble dans la quiétude ne permet pas d'exposer surtout le corps faible féminin à la lumière du jour car la santé publique coronavirus y compris repose sur le respect des valeurs issues des us et coutumes de notre société. Il a été fait en abstraction volontairement de beaucoup de circonstances relèvent du domaine de la collectivité locale pour mieux rentabiliser les effets et phénomènes sociaux pendant la période d'été dite estivale où les bonnes âmes font et s'exposent dans un marché de communion estival.

*Cadre retraité