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Football - Agents de joueurs: Entre affairisme et parfaite illégalité !

par M. Zeggai

Si l'affaire Halfaya - Saâdaoui n'a pas encore révélé tous ses secrets, celle de Merouani suscite déjà moult interrogations. Certains responsables du football, censés être neutres, veulent à tout prix étouffer cette affaire qui pourrait déboucher sur d'autres surprises en raison de la présence douteuse d'intermédiaires de joueurs « fantômes ». On n'en serait pas là si la LFP avait mis au départ des structures nécessaires pour maîtriser la situation et éviter de nombreux scandales. Le cas le plus édifiant reste celui de Nassim Saâdaoui qui a défrayé la chronique. Combien de milliards ont été dilapidés en raison d'une politique conçue et instaurée par l'ancien système ? Aujourd'hui, pour une Algérie nouvelle, la justice est appelée à frapper avec une main de fer pour, d'abord mettre fin à la dilapidation des deniers publics et, ensuite, gagner la confiance du public algérien qui assiste à la mort lente du sport-roi et la déperdition de nombreuses générations de footballeurs. L'un des problèmes les plus récurrents demeure le gaspillage des subventions l'Etat par cette nouvelle race de dirigeants et autres responsables des structures du football qui se permettent tout, en l'absence de contrôle. A titre d'exemple, on citera l'anarchie qui règne chez les intermédiaires ou agents de joueurs chez nous, un domaine qui rapporte gros. Des pseudo-managers signent de gros contrats sans rien verser au fisc. Aujourd'hui, il est temps d'instaurer des règles avec beaucoup de rigueur, dans un cadre juridique afin de protéger les intérêts de toutes les parties concernées et surtout limiter ces dépenses douteuses. En Algérie, cette profession n'est ni réglementée ni en conformité avec le professionnalisme. N'importe qui est devenu agent de joueurs : journalistes, dirigeants, présidents de clubs et même certains membres des structures de football et autres intrus. Dans ce contexte, la FIFA interdit formellement aux joueurs et aux clubs d'avoir recours aux services d'agents non agréés. Combien de joueurs ont-ils été victimes à cause de leur ignorance des règlements ? Gain facile oblige, c'est l'inverse qui se reproduit en Algérie où le nombre d'intermédiaires non agréés dépasse largement celui des agents agréés. Pourtant, pour devenir un agent de joueurs agréé par la FIFA, il faut se soumettre à une série d'examens portant sur la réglementation internationale et nationale.

Les anomalies sont nombreuses : aucun contrôle financier lié à la qualification des joueurs lors du dépôt du contrat de l'agent, absence d'investigation à propos des versements des commissions au profit des agents. On peut citer des exemples qui ont pollué le paysage footballistique. Naoufel Khacef, ancien joueur du NAHD et prêté à Bordeaux avec option d'achat, se trouve dans une impasse qui risque d'hypothéquer sa carrière professionnelle en raison d'un conflit entre deux intermédiaires, l'agent franco-algérien Mehdi Aït Ahmed, et l'Espagnol Raquel Herraiz del Moral. On voudrait bien savoir comment se sont opérées les dernières transactions des joueurs ayant fui vers la Tunisie.

Certains présidents de clubs sont devenus par la force des choses des serviteurs directs de leurs homologues tunisiens ou par l'intermédiaire de certains agents moyennant une commission. Lors de sa dernière sortie médiatique le président de la LFP, Abdelkrim Medouar a déclaré que la FAF avait récemment fermé la porte à de nombreux agents « fictifs et autres inactifs depuis des années ». Voilà qui explique la présence de ces conflits entre agents, qui portent un rude coup au football algérien, devenu par la force des choses un circuit mafieux.