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Sale temps pour les producteurs de cerises

par Khaled Boumediene

La récolte des cerises est catastrophique cette année à cause du mildiou, qui a causé des dégâts notables sur les cultures. «Nous avons d'habitude une production de 30 à 40 kilogrammes de cerises par arbre. Là, si on arrive à 4 ou 5 kg, on aura de la chance ! Ces dégâts sont dus au mildiou. On en a déjà eu avant, mais pas comme cette année. C'est un désastre, on n'a jamais vu ça !» déplore Belhadj Yousfi Ahmed, issu d'une famille d'arboriculteurs d'Attar à Mansourah.

Tous les agriculteurs de cette localité, renommée par la production du bigarreau noir, le dur noir et le bigarreau blanc, sont dans la tourmente. «C?est une année horrible pour les agriculteurs d'Attar, car aucun arbre n'a échappé au mildiou ! Les parcelles ont été toutes impactées par cette maladie à cause de la sécheresse et du manque de pluies, notamment lors de la période allant de janvier à avril. On ne sait vraiment quoi faire pour pallier les pertes colossales qu'on vient de subir cette année à cause des conditions climatiques hivernales sèches qui n'ont pas été favorables aux fruits et surtout à la cerise !» poursuit l'agriculteur du lieu-dit «Aïn Gassâa». D'autres espaces fruitiers des localités de Béni-Ghezli, Ouled Sid Hadj, Béni-Smaïel et Ouled Mimoun, souffrent eux aussi de cette maladie ravageuse qui se manifeste, selon un ingénieur agronome de Tlemcen, par des taches brunes ou une apparence de moisissures blanches et cotonneuses, suivies d'un flétrissement général de la feuille d'un rameau ou de toute la plante. «Le tubercule atteint pourrit rapidement, même au cours de la conservation. Cette maladie est provoquée par des microorganismes, parfois qualifiés de pseudo-champignons».

Pour cet ingénieur, la solution la plus efficace contre le mildiou reste la prévention par des méthodes prophylactiques. «Lorsque la plante est contaminée, il faut appliquer un traitement phytosanitaire curatif. Le rendement des plantes infectées est diminué. Les arboriculteurs peuvent prévenir le mildiou par la destruction des débris de culture et l'élimination des plants atteints. Ils peuvent aussi éviter une humidité excessive par des abris, un arrosage au sol, une circulation de l'air entre les plantes et en pulvérisant préventivement un fongicide», précise-t-il. De nombreux arboriculteurs de la localité d'Attar ont recouru tout seuls au traitement de leurs arbres. «Certes, nous avons réussi à sauver nos arbres pour les productions futures avec les traitements effectués régulièrement sur tous les arbres, mais pour cette année, c'est fichu !» souligne avec amertume Belhadj Yousfi Ahmed, qui indique aussi que «les chutes de grêle enregistrées récemment sur les champs de cette localité ont joué un mauvais tour à la production des cerises».

Selon nos informations, la récolte des cerises a été affectée partout à cause du climat qui a sévi cette année dans plusieurs régions du pays. «Les productions de cerises ont été partout impactées par le mildiou cette année», indique un marchand de fruits et légumes du marché couvert de Tlemcen, qui relève l'indisponibilité des quantités de cerises au marché de gros de légumes et fruits d'Abou Tachfine. Selon les producteurs de cerises, la traditionnelle fête qui se tient d'habitude chaque fin de printemps ne sera pas organisée cette année au parc national et au niveau du site historique du grand bassin de Tlemcen.