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En difficulté: Les entreprises demandent l'aide de l'Etat

par Z. Mehdaoui

  Le Forum des chefs d'entreprises (FCE) a appelé, hier, le gouvernement à porter secours aux entreprises en difficulté dans cette période de crise sanitaire (pandémie du coronavirus).

S'exprimant sur les ondes de la radio chaîne 3 de la radio nationale, le président du FCE Mohamed Sami Agly a déclaré que cette crise sanitaire est intervenue malheureusement après l'année blanche vécue par les entreprises algériennes du fait de l'instabilité politique en 2019 ce qui complique davantage la situation en 2020 aggravée par l'effondrement des prix du pétrole. «Cette situation révèle encore une fois la fragilité de notre économie caractérisée par la mauvaise gouvernance et les mauvaises décisions qui avaient été prises», a indiqué le président du FCE.

M. Mohamed Sami Agli estime que faute d'actions fortes de la part de l'Etat, des milliers d'entreprises risquent de cesser définitivement leurs activités et jeter à la rue des centaines de milliers d'employés, avec pour conséquences de sérieuses difficultés dans l'approvisionnement du pays. «Le Covid-19 est en train de tuer malheureusement des humains mais aussi des entreprises et des filières entières», a déclaré Mohamed Sami Agly qui souligne que cette crise va redessiner complètement la carte économique mondiale.

Pour le chef du FCE, il y aura certainement un «avant et après corona» et d'autres pôles économiques vont être constitués. «Je pense qu'il y aura une reconfiguration mondiale de ce que nous avons connu jusqu'ici en matière économique», a fait savoir M. Sami Agly qui note que le FCE va rester une force de propositions afin de trouver des solutions pour surmonter la crise actuelle.

Mohamed Sami Agli dira en outre que son organisation a préparé un moratoire contenant une série de propositions à même, selon lui, de permettre, après la crise, une relance des activités économiques. Il cite un rééchelonnement des prêts consentis aux unités économiques, un report du paiement de leurs impôts, voire une amnistie fiscale en leur faveur. Il estime, par ailleurs, comme décision de force majeure l'arrêt «sur une certaine période» de l'importation de certains produits. L'autre mesure qui pourrait permettre certainement à l'Algérie de se relever après coup des incidences de la pandémie serait de mener une lutte sans merci aux activités informelles et de récolter ainsi des fonds dont elle a tant besoin pour cela.

«Notre objectif suprême est de maintenir les emplois», a fait savoir le patron du FCE qui appelle à une amnistie fiscale pour surmonter cette crise comme cela a été décidé dans plusieurs pays durant une période de quelques mois. «Parler de moratoire et d'amnistie fiscale est aujourd'hui légitime, du moins au cas par cas pour sauver les emplois», a ajouté l'invité de la radio chaîne 3 qui évoque un cas de force majeure que traverse le pays. Le président du FCE a révélé que certaines entreprises ne peuvent pas tenir plus d'un mois sans activités d'où la nécessité de l'intervention de l'Etat, à travers des mécanismes de soutien, pour les aider à surmonter la crise.