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Chlef: Le directeur de la santé se défend après le licenciement d'un chirurgien

par Abbad Miloud

Une conférence de presse a été organisée ce samedi par le directeur de la santé et de la population, au siège de la wilaya, pour informer les médias de l'affaire de Youcef Achira chirurgien des artères à l'établissement hospitalier public des Sœurs Bedj de Chlef.

Le wali qui a assisté au début de la conférence a précisé qu'il a donné son accord pour sa tenue suite à la demande qui lui a été faite par le staff administratif ainsi que le staff médical. Il a ajouté devant un parterre de journalistes de différents médias : « Je jouis d'une grande estime de la population. Elle n'est pas fortuite, mais résulte de mes réalisations sur le terrain depuis mon installation. Ces réalisations qui ont eu un impact positif sur l'amélioration des conditions de vie des citoyens ont créé un climat de confiance nécessaire pour la paix et la stabilité du pays. Je vous donne quelques réalisations uniquement dans le secteur de la santé. Nous avons repris les travaux du centre anti-cancer (CAC) la fin de l'année 2018 qui étaient en cours depuis 12 ans. Aujourd'hui, ils sont à un taux d'avancement appréciable. Il en est de même pour les urgences médico-chirurgicales de l'EPH de Chorfa qui viennent d'être mises en service récemment. Elles étaient en cours de réalisation depuis 5 ans. Les travaux de l'hôpital de Ain Merane ont également repris et sont sur le point d'être achevés. Il ne reste que les travaux concernant la climatisation. Les travaux étaient en cours depuis 11 ans. Les UMC de l'EPH ont été mis en service le 11 décembre dernier. Les travaux ont été réalisés grâce à des actions de volontariat. Aucun centime n'a été payé par l'Etat? je vous laisse avec le DSP et son staff pour nous dire toutes les vérités relatives à l'affaire du médecin concerné.

Le directeur de la santé et de la population prit la parole et déclara : «Youcef Achira, chirurgien des artères à l'EPH des Sœurs Bedj, a dernièrement fait une déclaration sur une chaîne nationale de télévision, accusant le secteur par des propos infondés. Usant du droit de réponse, nous avons tenu cette conférence pour éclairer l'opinion publique. Je tiens à démentir formellement le licenciement abusif. Nous avons appliqué d'une manière stricte les procédures contenues dans les textes en vigueur. Il est passé en commission de discipline sur un dossier contenant plusieurs griefs. Nous lui avons donné la possibilité d'assister en commission de discipline afin de se défendre et apporter tous les éclaircissements qu'il juge nécessaires. Il ne s'est jamais présenté. Parmi les fautes retenues, je vous cite des insultes à l'égard du personnel. Les malades qu'il soigne sont issus d'autres wilayas à l'image de Bouira, Souk-Ahras, Tébessa et Annaba.

Certes, ce sont des Algériens mais pour nous la priorité est aux malades de Chlef. De plus, les malades sont admis sans respect de la procédure.

Il a déclaré à la même chaîne de télévision qu'il a assuré un taux de réussite de 99%. Je vous précise que même dans les pays développés, ce taux n'est jamais atteint. Il a déclaré qu'il a fait 700 opérations dans l'année. Je précise que dans sa spécialité il n'en a réalisé que 40. Nous détenons des preuves pour son non respect à l'éthique et la déontologie du métier. La commission de discipline a décidé de procéder à son licenciement en se basant sur un dossier bien ficelé. Ce même dossier a été transmis au ministère».

Zakaria, médecin et chargé de la communication à la DSP déclara : «Il n'était pas dans notre intention d'extérioriser le problème, mais suite à sa déclaration publique nous nous sommes trouvés dans l'obligation d'user du droit de réponse. Je précise qu'il a atteint l'honneur de certains médecins spécialistes et aussi généralistes. L'atteinte à l'honneur constitue une faute irréparable. Il dit que le service chirurgie des artères est négligé. Je précise qu'il dispose de tous les moyens. Le dernier montant qui lui a été consacré est de 1,5 milliard de centimes. Pour les malades hors wilaya dont a parlé le directeur, il leur fixe des rendez-vous d'admission sur facebook, ignorant totalement les procédures. Bref, il a commis plusieurs dépassements, c'est la raison pour laquelle il est passé deux fois en commission de discipline en une année. Je ne peux parler d'autres fautes qui relèvent du secteur professionnel. Normalement, en tant que médecin, je dois assurer sa défense, c'est un collègue. Dans ce cas, ma conscience ne me le permet pas ; il a dépassé la ligne rouge. Nous agissons dans le strict respect des lois de la république et notre objectif principal est la défense des intérêts du malade ; nous le plaçons au-dessus de toute autre considération. Le troisième à prendre la parole est le directeur de l'EPH des Sœurs Bedj qui abonda dans le même sens.