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Monde arabe, guerres au Moyen-Orient: Le prix du pétrole à 200 dollars à un proche avenir ? (3ème partie)

par Medjdoub Hamed*

5. La paix mondiale menacée par les deux Grands. L'islamisme radical, parade de l'Occident pour endiguer l'Union soviétique

Mais le concours des pays arabes à l'Occident ne s'arrêtera pas au seul domaine économique. De nouveau les maîtres à penser américains élaborent la stratégie qui a pour nom la «ceinture verte» dont l'objectif était de rendre étanche le Proche et le Moyen-Orient des menées subversives de l'Union soviétique, qui cherchait à s'implanter et donc partager le Moyen-Orient avec les États-Unis. Conjuguée à la poussée de construction de mosquées dans le monde, et l'Arabie saoudite y jouera un rôle central dans cette ceinture verte puisque, grâce aux pétrodollars ou «islamo-dollars» et à la bienveillance américaine et européenne dans la politique de construction de mosquées en Occident et dans le monde, s'élaborera progressivement l'idéologie de l'«islamisme radical» qui prônera la lutte contre l'idéologie communiste.

Là encore, l'islam radical deviendra le «bras armé» de l'Occident contre l'Union soviétique. Et on comprend que les États-Unis ont trouvé la parade à leur affaiblissement depuis le désastre au Viêtnam et la semi-défaite d'Israël en octobre 1973.

Certes, la stratégie américaine avec Israël était de provoquer, avec la guerre israélo-arabe de 1973, le relèvement drastique des cours du pétrole, et donc de justifier que ce sont les Arabes et non eux qui ont unilatéralement décrété l'embargo sur eux et quadruplé le prix du pétrole. Une stratégie américaine qui se défend par ses buts. Mais, avec l'affaiblissement suite au désastre au Viêtnam et à la semi-défaite d'Israël, les États-Unis ne s'arrêtent pas là. Ils poussent le monde arabe à un remous indescriptible, pour affaiblir les pays arabes progressistes, et leur mentor, l'Union soviétique. C'est ainsi que des guerres et conflits armés éclatent un peu partout, à partir de 1975. Guerre civile au Liban, au Sahara occidental, en Somalie, au Yémen du Sud...

Mais, parallèlement, après la semi-victoire de l'Égypte face à Israël, une urgence s'est posée pour les États-Unis de sortir à tout prix Israël du conflit avec l'Égypte. Ce pays devenait une puissance susceptible de mettre en péril l'État hébreu. C'est ainsi qu'une paix a été négociée entre l'Égypte et Israël sous la houlette des États-Unis. Le rapprochement entre l'Égypte et les États-Unis se concrétisant par la création d'un conseil égypto-américain en 1975 et le remplacement du matériel soviétique par des armes américaines vont mener aux accords de Camp David en 1978. Le traité de paix israélo-égyptien sera signé le 26 mars 1979 à Washington. L'Égypte sera le premier pays arabe à signer un traité de paix et à reconnaître Israël. La Jordanie ne le fera qu'en 1994, avec le traité israélo-jordanien.

Ironie de l'histoire, les États-Unis n'en sont pas pour autant sortis gagnants de leur politique de contenir tout péril qui remettrait en cause leur stratégie dominatrice sur le Moyen-Orient, et de protéger Israël. Puisque, la même année de la signature du traité de paix israélo-égyptien va éclater une révolution islamiste, en Iran. Une révolution islamiste paradoxalement sponsorisée par les États-Unis. Le référendum organisé le 1er avril 1979, soit cinq jours après le traité de paix israélo-égyptien de mars 1979, fait instaurer une république islamique, avec à la tête l'imam Rouhollah Khomeini qui devient le guide suprême. Dès son instauration, la république d'Iran soutient l'OLP. La perte de l'Égypte du front arabe est, en fin de compte, compensée par l'Iran, et va progressivement bouleverser les plans israélo-américains.

Évidemment, comme on l'a dit, il y a l'homme qui fait l'histoire, mais une force transcendante, herméneutique «qui est là, qui veille et rééquilibre» les forces comme on le voit dans le remplacement de l'Égypte par l'Iran dans le front du refus arabe contre le front israélo-américain. Ce qui donne sens à la marche du monde, surtout en ce XXe siècle, siècle pour ainsi dire de transition pour l'ensemble des peuples du monde.

Ce que l'on remarque, dans cette marche de l'histoire, c'est que, au moment où les tractations entre les États-Unis et l'Égypte s'opéraient, une guerre civile faisait rage au Liban depuis 1975, avec une invasion israélienne en 1982 pour écraser les Palestiniens qui combattaient les forces israéliennes occupantes. Des génocides inhumains que rappelle le massacre de Sabra et Chatila, des camps palestiniens, une horreur digne des crimes contre l'humanité de l'Allemagne nazie. Une guerre libanaise qui dura 15 ans. Deux autres guerres Iran-Irak et URSS-Afghanistan extrêmement destructrices. L'islamisme dopé par les pétrodollars saoudiens conjugué à la stratégie américaine fera de la ceinture verte un des maillons destructeurs du monde bipolaire.

Est-elle positive cette ceinture verte au regard de l'histoire, si elle vient participer à la destruction du monde bipolaire quand on sait que cette bipolarisation du monde, dans l'appétit insatiable de puissance des deux Grands, peut provoquer une Troisième Guerre mondiale ? Et donc une hécatombe pour l'humanité. La réponse est oui, cela va de soi. Et surtout que tout ce qui vient à exister dans l'histoire a un sens dans l'histoire. L'histoire de l'humanité n'est pas chaotique, elle semble chaotique, elle est en réalité logique et rationnelle. Sauf que l'homme ne peut pas tout appréhender dans l'histoire.

Les années 1980 seront déterminantes dans le changement des rapports des forces. Les pays arabo-musulmans devenaient surpuissants, compte tenu d'une guerre entre l'Iran et l'Irak extrêmement destructrice et meurtrière. Tous les types d'armements ont été utilisés, des armements lourds aux guerres des villes par l'usage de missiles balistiques et à l'usage des gaz de combat. De même, en Afghanistan, où la guerre faisait rage entre l'armée soviétique et les moudjahidines afghan et arabes, ces derniers venus en soutien à la cause afghane. Et puis, il y a les Occidentaux derrière cette guerre contre le communisme et, entre autres, les voyages de Bernard-Henri Lévy en Afghanistan prêcher la bonne parole des Européens en soutien aux combattants afghans et arabes qui combattaient pour la liberté mais aussi pour la liberté occidentale. Bien qu'elle soit un grain de sable cette bonne parole, elle compte pour les combattants afghans.

Dans ces années déterminantes, «l'affaire des euromissiles», en 1983, où la «gérontocratie soviétique au pouvoir», avec un régime socialiste finissant, voulait entraîner avec sa mort le monde n'était en fait que le pendant de la «crise des missiles de Cuba, en 1962» qui a tenu en haleine le monde. En Europe, des missiles soviétiques SS-20 et missiles nucléaires américains Pershing-2 s'affrontaient sans égard pour les peuples d'Europe qui seront les premiers à payer en millions de morts si les deux superpuissances en venaient à l'irréparable. L'Europe et le monde, de nouveau pris en otage, retenaient leur souffle, craignant une seconde fois un «dernier round? apocalyptique».

Les autorités britanniques ont rendu public le 1er août 2013, un discours solennel écrit en mars 1983 (en anglais) et destiné à être prononcé par la reine Elizabeth II en cas de Troisième Guerre mondiale. «Les dangers qui nous font face aujourd'hui sont plus importants, et de loin, qu'à n'importe quel autre moment de notre longue histoire», indique le discours de deux pages, déclassifié au terme du délai légal de trente ans. «La folie de la guerre se propage une fois de plus dans le monde et notre brave patrie doit de nouveau se préparer à survivre face à l'adversité». Londres estimait «33 millions de victimes» en Grande-Bretagne en cas d'attaque nucléaire de l'Union soviétique.

Qu'en est-il de la situation des peuples du reste du monde dans l'affrontement Est-Ouest ? Une guerre froide qui a généré une situation catastrophique pour les peuples d'Afrique, d'Asie et d'Amérique du Sud à tel point que la situation issue de la décolonisation, et donc des indépendances, a noyé les peuples dans des crises et guerres meurtrières à répétition. Les combats, les guerres et les génocides se déroulaient avec une banalité effarante. Partout s'installent des dictatures militaires, en Afrique, en Amérique du Sud, en Asie, sous l'œil bienveillant des deux superpuissances. Chaque camp veillant à soutenir les pays qui leur sont inféodés.

6. Pétrodollars et excédents commerciaux colossaux des pays arabes mis à la disposition des pays occidentaux pour financer leurs déficits extérieurs

Cependant, parallèlement aux guerres qui faisaient rage dans le monde arabo-musulman, un facteur essentiel va terminer cette stratégie de la «ceinture verte» et mettre fin au monde bipolaire.

Il faut se rappeler que l'avènement des «pétrodollars» n'a pas permis à la seule puissance économique américaine de répercuter ses déficits extérieurs de sa balance commerciale sur le reste du monde. Dans le sens que monétiser ses déficits, c'est-à-dire régler les pays qui exportaient des richesses vers les États-Unis par de l'argent créé ex nihilo (planche à billets) quitte à dévaluer sa monnaie sur les marchés monétaires, n'était pas l'apanage de la seule Amérique.

Les pays d'Europe faisaient autant. En effet, émetteurs de monnaies internationales, et bien qu'ils aient accepté de nouveau les dollars américains pour cause les «chocs pétroliers», les pays d'Europe monétisaient aussi leurs déficits extérieurs, en les finançant par de l'argent créé ex nihilo (planche à billets), quitte aussi à dévaluer leurs monnaies sur les marchés monétaires.

Mais comme les monnaies américaine, européennes et japonaise se dévaluaient les unes les autres sur les marchés, c'est-à-dire tour à tour au gré des émissions monétaires de chaque puissance monétaire, ce jeu monétaire en fin de compte était «à somme nulle». Tantôt c'est le dollar qui se dépréciait tantôt c'était les monnaies européennes qui se dépréciaient, mais le plus souvent c'est le dollar qui se dépréciait au regard des dépenses militaires stratégiques américaines dans le monde, et donc les monnaies européennes qui s'appréciaient. Et ce processus jouait aussi au sein même des monnaies européennes, malgré le garde-fou qu'a été le Serpent monétaire européen puisque lorsque les écarts augmentaient fortement entre les monnaies européennes, des accords entérinaient cette augmentation qui était néanmoins négociée entre les parties européennes.

Cette création monétaire ex nihilo par les pays occidentaux pour régler leurs déficits entre eux et vis-à-vis des pays du reste du monde était en fait légitime et naturelle d'autant plus qu'elle permettait de financiariser l'économie mondiale. Les pays hors-Occident (Afrique, monde arabe, Asie, Amérique latine...) ne sont pas émetteurs de monnaies internationales et ont donc besoin de liquidités accrues en monnaies internationales (dollars, deutschemark, franc français, livre sterling, etc.) pour leurs commerces extérieurs respectifs, leurs économies et leurs États.

D'autre part, le formidable transfert d'achat aux pays exportateurs de pétrole va mettre à la disposition des pays occidentaux des moyens financiers colossaux issus des excédents commerciaux pour les aider à financer leurs déficits. Il faut encore rappeler que, sans les pétrodollars, sans ces énormes excédents courants des pays arabes, l'activité mondiale aurait fortement chuté et plonger le monde dans la déflation, avec toutes les conséquences géopolitiques négatives qui pouvaient surgir.

Le Chancelier d'Autriche, Bruno Kreisky, interviewé par le Nouvel Observateur, en témoigne (2).

N.O. ? «Vous, Autrichiens, citoyens d'un petit pays neutre, quel intérêt avez-vous à vous mettre en flèche ? Vous recevez des coups de partout sans aucun profit. Les Autrichiens et les Français ne sont-ils pas en train de s'engager dans une querelle qui n'est pas la leur, entre Arabes partisans d'une Palestine palestinienne et les tenants d'une Palestine syrienne ?

B. Kreisky - Je ne m'immisce pas dans les affaires de personne. Mais, moralement, je trouve naturel de soutenir les Palestiniens et leur lutte pour l'évacuation des territoires occupés. De plus, je suis socialiste et dans un sens marxiste. Notre dépendance énergétique à l'égard du monde arabe est aveuglante. Je l'ai toujours dit. Les gens ne s'en sont aperçus qu'en 1973. Pour moi, c'est une leçon de marxisme primaire. Aujourd'hui, tous les Européens sont en déficit. Tous les déficits sont comblés par les pétrodollars, c'est-à-dire par les pays arabes. Croyez-vous qu'il se trouvera des gens pour soutenir Begin alors que leurs intérêts sont de l'autre côté ? Mitterrand, qui a toujours eu beaucoup de compréhension pour la cause juive, est en train de s'en rendre compte. Même Reagan y viendra un jour. Quatrième raison, la plus grave. Il n'y a pas de danger de guerre en Europe : par les accords d'Helsinki, le statu quo a été admis. Pas de danger parce que pas de cause de guerre. Des petits conflits par-ci par-là, mais une seule grande cause de guerre : le Proche-Orient.

Si demain Israël et la Syrie en arrivent au conflit armé, l'URSS interviendra aux côtés de Damas. Les États-Unis suivront de l'autre côté. Nous serions entraînés au désastre sans que personne ne l'ait voulu. Pour faire disparaître ce risque, il faut résoudre le problème palestinien...»

7. La fin de l'URSS et de la guerre froide, en décembre 1991. Un processus naturel, attendu et provoqué par les forces de l'histoire

Le seul inconvénient est que les émissions monétaires des pays occidentaux avec les chocs pétroliers liés aux déficits extérieurs récurrents de la première puissance du monde qui refusait de diminuer la voilure de son économie et les guerres qu'elle fomentait dans le monde, nécessitant un soutien financier considérable, conjugués aux émissions monétaires ex nihilo des autres puissances occidentales, ont fait que l'inflation n'a pas cessé d'augmenter. À la fin des années 1970, l'inflation désormais à deux chiffres, et qui a nécessité un deuxième choc pétrolier en 1979, puisque la hausse du prix de pétrole était censée absorber les masses de dollars en surplus sur les marchés monétaires, afin de diminuer la dépréciation de la monnaie US. Quant à l'inflation, elle n'était qu'un mécanisme conséquent aux émissions monétaires occidentales ex nihilo, elles-mêmes conséquentes à la hausse des prix du pétrole répétée, provoquant un processus monétaire s'autonourrissant, ne pouvant que faire croître une spirale inflationniste en Occident, se répercutant sur le monde. Ce qui ne peut que mettre en danger le système monétaire international et, bien sûr, mettre aussi en péril le «droit de seigneuriage » qu'ont les pays occidentaux sur le reste du monde. La réponse à l'inflation va venir de Paul Volcker, le président de la Banque centrale américaine ou Federal Reserve (Fed). Il relève brusquement le taux directeur à court terme de la Fed à plus de 18%, à partir de 1979. Au prix d'une récession aux États-Unis en 1982, il casse la spirale inflationniste et ramène l'inflation de 13,29% en décembre 1979 à 3,83 % en décembre 1982 (5).

Cette hausse sans précédent du taux d'intérêt américain qui a fait affluer vers les États-Unis tous les capitaux flottants des pays étrangers à la recherche de profit, et pour ainsi dire éponger le monde des dollars américains, a eu un résultat très négatif sur les monnaies européennes. Le renchérissement du cours du pétrole (2e choc pétrolier en 1979) et l'explosion du taux de change du dollar par la rareté du dollar sur les marchés ont plombé les monnaies européennes dans un cours baissier continu. Le taux de change dollar/franc français (moyenne mensuelle) est passé de 4,037885 Fr à 10,11169 Fr en mars 1985. La valeur du franc a été divisée par deux fois et demie passant de 0,25 dollar à 0,1 dollar de 1980 à 1985. Même évolution pour le deutschemark, la livre sterling... Le taux de change dollar/deutschemark passe de 1,723970 DEM en janvier 1980 à 3,308957 DEM en mars 1985. Le taux de change dollar/£ passe de 0,436602 GBP en février 1980 à 0,911996 GBP en février 1985. L'économie européenne est fortement touchée par les dévaluations ininterrompues durant la première moitié de la décennie 1980 jusqu'aux accords de Plaza, en 1985, à New York pour réajuster les parités de change des monnaies à leur retour initial de 1979. Si l'économie européenne s'en est sortie de cette lutte contre l'inflation, il faut dire qu'elle le devait surtout au reste du monde qui a payé le plus grand prix de ce processus déflationniste.

En effet, le formidable endettement des pays d'Amérique latine, d'Afrique, du bloc socialiste de l'Est et une partie de l'Asie a fait qu'une bonne partie des ressources, des richesses de ces pays est allée vers l'Europe et aussi vers les États-Unis via leur endettement. Là encore, force de dire que c'est un processus économique, financier et monétaire naturel quand bien même on pourrait dire que c'est un processus immoral de la part de l'Occident puisqu'il s'est basé, en réalité, sur une spoliation ni plus ni moins de richesses de pays pauvres vers des pays riches. La même question peut se poser pour les pays occidentaux, l'ont-ils voulu cet endettement puisque ce sont les pays du reste du monde qui l'ont contracté ? D'autre part, Paul Volcker, le président de la Federal Reserve était-il responsable de cet endettement inattendu et massif des pays du reste du monde ? Là encore, il n'a fait que lutter contre le danger de la spirale inflationniste qui menaçait le système monétaire international et, par conséquent, aussi l'ensemble des pays du monde.

Aussi peut-on dire que cela relève d'une évolution métaphysico-transcendante du monde puisque, dès le départ, avec l'avènement des pétrodollars ou islamo-dollars, il y a eu jonction de la puissance américaine et du monde arabe dans ce processus. Dès lors, l'endettement mondial était en puissance, naturel, et donc attendu, il devait servir à être le deuxième facteur avec l'islamisme radical pour détruire le monde bipolaire. Dans le sens de mettre fin à la superpuissance la moins viable dans la bipolarisation du monde.

Et c'est ce qui a résulté à la fin des années 1980. Malgré les réformes engagées par M. S. Gorbatchev, un des plus hauts responsables de l'URSS, devenu ensuite président de l'Union soviétique, la libéralisation économique, politique et culturelle par la pérestroïka (restructuration) et la glasnost (transparence) n'a pas produit ses effets et n'a pu sauver le régime soviétique. D'autant plus que les pays du bloc Est se sont trouvés tous endettés vis-à-vis de l'Occident.

A suivre...

Notes :

5. Inflation Etats-Unis 1979 et 1982.

https://fr.inflation.eu/taux-de-inflation/etats-unis/inflation-historique/ipc-inflation-etats-unis-1979.aspx

https://fr.inflation.eu/taux-de-inflation/etats-unis/inflation-historique/ipc-inflation-etats-unis-1982.aspx

*Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale, Relations internationales et Prospective