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Monde arabe, guerres au Moyen-Orient: Le prix du pétrole à 200 dollars à un proche avenir ? (2ème partie)

par Medjdoub Hamed*

Ni les Etats-Unis ni l'Union soviétique ne sauront ce qui va ressortir du monde arabe, et des conséquences politiques et géostratégiques liées à l'implantation de l'Etat d'Israël en Palestine. En effet, le monde arabe va devenir l'aire géopolitique la plus instable du monde. Pourquoi ? La raison est simple, c'est le plus grand réservoir énergétique du monde. Une grande part de la production pétrolière mondiale vient du monde arabe. D'autre part, depuis l'avènement des pétrodollars avec l'accord entre les Etats-Unis et l'Arabie saoudite, étendu par ce pays arabe allié au reste des pays arabes et aux pays du cartel pétrolier (OPEP), le dollar américain qui s'est libéré, en 1971, de l'étalon-or qu'impose le système de Bretton Woods (change fixe), et par ce libellé monétaire judicieux des transactions pétrolières arabes, est devenu de facto la «monnaie-centre» du système monétaire international.

On comprend dès lors que «toute puissance qui domine au triple plan économique, financier et monétaire cette région du monde domine le monde». Sauf que cette région ne se domine pas facilement, elle a sa propre spécificité, sa propre culture, sa propre religion.

Et tout commence en 1945 avec le pacte du Quincy, du nom du croiseur USS Quincy (CA-71) et de la rencontre à bord de ce bâtiment, le 14 février 1945, du roi Ibn Saoud, fondateur du royaume d'Arabie saoudite, et du président des Etats-Unis Franklin Roosevelt, de retour de la conférence de Yalta. Les Etats-Unis posaient déjà le nouvel ordre mondial. En juillet 1944, ils firent parapher par 44 nations alliées le système monétaire à Bretton Woods (Etats-Unis) qui va régir le système financier international. Le dollar devient après 1944 la seule monnaie convertible, au change fixe sur la base de 35 dollars l'once d'or. A Yalta, les Etats-Unis avec les pays alliés cherchaient à présenter un front uni face à l'Union soviétique, la défaite de l'Allemagne nazie étant très proche, ils voulaient conforter les bases d'un nouvel ordre mondial, au mieux avec leurs intérêts stratégiques.

3. Le Chancelier d'Autriche, Bruno Kreisky, qui corrobore un fait historique métaphysique vrai

Le deuxième élément qui va changer le cours de l'histoire en devenant le premier facteur dans l'ébranlement des assises de l'Union soviétique puis son effacement de la scène de l'histoire, portera sur les guerres entre les pays arabes et Israël. En réalité, ce ne sera pas tant l'implantation de l'État d'Israël en Palestine, en 1948, qui sera le facteur déstabilisateur de la marche de l'histoire puisque la création d'Israël entrait comme une donnée historique intangible, attendue. Donc la création de l'État d'Israël devait survenir, et elle est survenue, et fait partie d'un processus naturel et nécessaire dans la dynamique de l'histoire. Israël aurait pu ne pas exister si les conjonctures de l'histoire n'avaient pas été réunies pour la création d'un État Juif. Par exemple, si Hitler n'avait pas existé ou s'il n'avait pas pris le pouvoir en Allemagne, ou qu'il n'eut pas de crise économique de 1929 et donc pas d'explosion du chômage en Allemagne avec ses 6 millions de chômeurs, en 1933, en trois années. Et qu'il n'y eut pas de Deuxième Guerre mondiale. Il est évident que les Empires coloniaux européens seraient restés intacts, avec toute leur puissance militaire comme une épée de Damoclès sur les peuples colonisés. Non seulement « les Juifs seraient restés dans l'errance à travers monde qui a commencé il y a deux mille ans mais les pays arabes seraient restés sous tutelle coloniale». En clair, la Première Guerre mondiale n'aurait été qu'un avatar, un accident de l'histoire qui n'aurait pas duré.

Sauf que l'histoire de l'humanité ne l'a pas entendue ainsi, elle était pour ainsi dire programmée pour avancer. Et «programmée» par qui ? Une question très intéressante, tout en étant humaine, cette question est métaphysique. Pourquoi «métaphysique»? La réponse est celle-ci : «Ironie de l'histoire, la création de l'État d'Israël le doit à Hitler. L'homme qui fut le bourreau du peuple juif, qui a organisé la «solution finale de la question juive, ne savait pas qu'au fond, il n'était que l'instrument d'une histoire qui était déjà en marche, et par laquelle les humains n'ont fait que suivre ce qui devait s'accomplir».

Évidemment, de telles affirmations peuvent être réfutées par ceux qui ne seront pas d'accord avec cette lecture de l'histoire, mais en quoi elles seraient réfutées si l'auteur en fait un rapprochement métaphysique. Et ce terme métaphysique relève de la sémantique humaine. À moins que l'auteur ne soit aliéné de par sa propre conscience. Écoutons une autre conscience ce qu'elle a à dire et qui dit pratiquement la même chose. Une interview du Chancelier d'Autriche, Bruno Kreisky, par Le Nouvel Observateur, publiée en 1981. À moins que le Chancelier d'Autriche soit lui aussi aliéné.

«N.O. - Mais dîtes donc, vous êtes un peu juif, vous aussi...

B. Ktreisky - Mes parents sont juifs, je ne suis pas religieux. Je suis marxiste.

N.O. - Ah, oui ! Il paraît qu'il est très pauvre.

B. Kreisky - Complètement faux. Il est plus âgé que moi, un peu fatigué [...] Il reçoit trois pensions : une de l'État autrichien, l'autre d'Israël, la troisième de moi-même.

N.O. - A part lui, vous avez d'autres proches en Israël ?

B. Kreisky - Oui, bien sûr. Un cousin, commandant dans l'armée. Dans le civil, il est responsable d'un grand port. D'autres sont dans l'agriculture. Un autre dans l'enseignement.

N.O. - Vous êtes juif comme eux.

B. Kreisky - Non, je suis Autrichien ; ils sont Israéliens. Cette blague du peuple est un des grands mensonges de la vie. Prenez les juifs russes, ils ne ressemblent pas aux autres. Ils ont mis dans le sionisme cette formidable énergie qu'ils ont aussi employée à faire naître le communisme. Ben Gourion aurait pu être un chef communiste.

N.O. - Et Kreisky un chef sioniste...

B. Krisky - Non, puisque je vous dis que parler de peuple juif n'a pas de sens. Sans Hitler, Israël, comme pays, n'aurait jamais existé. Ç'aurait été une petite colonie en Palestine. Je ne veux pas qu'on m'oblige à être parent de tous les juifs du monde. Un capitaliste, c'est d'abord un capitaliste, je le combats. Un impérialiste juif qui opprime les Palestiniens est un impérialiste, je le combats aussi. Je n'ai rien de commun avec lui.

N.O. - Peut-être, mais, pour tout le monde, Kreisky est un juif.

B. Kreisky - Voilà encore une victoire posthume de Hitler, un effet de l'étoile jaune. On ne dit pas que les catholiques ou les protestants sont un peuple unique. Pourquoi les juifs ? [...]

B. Kreisky - Disraeli était Anglais avant d'être juif. Moi, je suis Autrichien et socialiste. [...]

N.O. - Des gens de votre famille sont morts dans les camps ?

B. Kreisky - Vingt-cinq personnes ou plus.

N.O. - Vous savez que, dans le monde, il y a deux chefs de gouvernement juifs : vous et Begin.

B. Kreisky - Le fondateur de notre parti, Otto Bauer, l'était aussi.

N.O. - Moi, j'ai l'impression que si vous n'étiez pas juif, l'Autriche n'aurait pas cette politique au Proche-Orient. Begin représente une tendance du monde juive, le nationalisme, et vous l'autre extrême : l'assimilation. Vous poursuivez avec lui un débat aussi ancien que le judaïsme.

B. Kreisky - Nous autres, socialistes, nous allons toujours au-delà de nos frontières. Olof Palme s'est intéressé au Viêtnam ; Willy Brandt, au dialogue Nord-Sud. Moi, c'est le monde arabe.

N.O. - Décidément, c'est vrai, Monsieur le Chancelier, vous n'avez pas l'esprit talmudique» (3)

Il est clair que ce que dit le Chancelier d'Autriche, Bruno Kreisky, est tout à fait sensé. Sauf que ce sensé ne fait pas bon ménage avec la pensée de l'homme qui trouvera toujours à redire. Cependant comme ce qui n'est pas accepté sert aussi la vérité, la guerre sert aussi la paix. Par conséquent l'avènement d'Israël en Palestine comme les guerres israélo-arabes ont été une nécessité dans l'histoire. Ce sont ces guerres qui ont réveillé les peuples arabes de leur léthargie historique. La guerre israélo-arabe, en 1948, se solda par les défaites des armées arabes, et une forte population arabe palestinienne a fui ou chassée de ses territoires qui sont devenus l'État d'Israël.

4. Des événements en cascade dans le monde arabe jusqu'au retournement géostratégique pour la première puissance du monde

La création de l'État d'Israël en Palestine marque un tournant majeur dans l'histoire du monde arabe. Des événements en cascade vont se produire dans le monde arabe. En Égypte, le Mouvement des officiers libres abolit la monarchie en juin 1953 et proclame la République. En Algérie, l'insurrection contre la France coloniale est déclenchée 1er novembre 1954.

En 1956, l'Égypte nationalise le canal de Suez. En riposte, la France, la Grande-Bretagne et Israël attaquent l'Égypte pour reconquérir le canal de Suez. L'expédition franco-anglo-israélienne tourne au désastre. L'URSS menace la France, le Royaume-Uni et Israël d'une riposte nucléaire. Si l'OTAN rappelle à l'URSS qu'il ripostera, les États-Unis ont compris qu'il était temps de désamorcer la crise et exigent le retrait des forces de leurs alliés. Sans le blanc-seing américain, la France comme l'Angleterre et Israël savaient que dans un monde bipolaire, ils ne constituaient plus une force militaire qui compte à l'échelle mondiale. Et certainement l'expédition tripartite occidentale en 1956 avait le feu vert des États-Unis, ne serait-ce que pour tester la réaction du deuxième Grand, l'URSS. La réponse ne s'est pas fait attendre. La guerre de 1956 montre que les puissances européennes sont désormais arrimées militairement à la puissance américaine. Et que l'URSS, par ses arsenaux nucléaires, constituait une épée de Damoclès sur l'Europe, et sur l'Occident tout entier, et réciproquement.

En 1956, le Maroc et la Tunisie sortent du protectorat français et deviennent indépendants. En juillet 1958, la monarchie en Irak est abolie et la République est proclamée. Le 5 juillet 1962, l'Algérie devient indépendante après 8 ans de guerre et 132 ans de présence coloniale française.

En 1967, la troisième guerre israélo-arabe s'est terminée par une défaite pour les armées arabes. Évidemment une défaite militaire est toujours une défaite, cependant ce qu'une défaite a de positif, c'est qu'elle éclaire que ce n'est pas qu'un petit pays comme Israël ait pu vaincre des armées de plusieurs pays arabes, mais simplement que, dans les guerres modernes, ce n'est pas le nombre des forces armées qui compte mais la tactique et les armements qui sont utilisés dans la guerre.

Pour ne donner que l'exemple de l'URSS qui a menacé la France, l'Angleterre et Israël, le fait simplement de dire qu'il va recourir à des missiles nucléaires sans besoin de déployer les unités de combats de l'armée rouge qui restent sages dans leurs casernes, et l'insistance résolue de l'URSS d'y recourir, les effets apocalyptiques qui résulteront des bombardements nucléaires dans leurs territoires sont suffisants pour « ordonner » aux puissances belligérantes de mettre fin à leur agression, et de procéder au retrait immédiat de leurs forces du territoire envahi.

Et, dans ce même ordre d'idées, qui aurait cru qu'un jour l'homme maîtrisera les forces du soleil comme l'a déclaré le président américain, Harry Truman, à la radio : « Sa force relève de la force élémentaire de l'univers, de celle qui alimente le soleil dans sa puissance. Cette force vient d'être lancée contre ceux qui ont déchaîné la guerre en Extrême-Orient » (4). Et que cette arme sans guerre, et que par son évocation comme l'a faite l'URSS en 1956, a imposé le retrait des puissances occidentales de l'Égypte. L'homme est désormais dépendant d'une arme plus forte que lui, que lui ont permis les desseins de la métaphysique-monde, c'est-à-dire les plans de la Providence divine.

Fermons la parenthèse sur le pouvoir absolu de la bombe A et la bombe H encore plus redoutable pour l'humanité et dont la puissance est plus de 1000 fois plus grande que la bombe A. Par conséquent, là encore le monde arabe, avec la guerre de 1956, s'est encore réveillé. Et il s'y préparera, et cette fois c'est l'Égypte qui prend, en 1973, par surprise Israël contrairement à la guerre de 1967 où c'est Israël qui a pris par surprise l'Égypte, en attaquant ses forces aériennes de combat (400 avions détruits au sol). Une semi-victoire pour l'Égypte qui a mis fin au mythe de l'invincibilité militaire d'Israël.

Il est certain que, sans la présence des grands gisements de pétrole du monde dans le monde arabe, ni les États-Unis ni l'Europe n'auraient eu d'intérêt stratégique pour cette région et donc le soutien des monarchies arabes du Golfe et la défense de l'État d'Israël seraient certainement très limités voire nuls. Et probablement l'État d'Israël n'aurait pas vu le jour, puisque les Juifs eux-mêmes n'auraient pu ou n'auraient pas eu d'intérêt à créer un État juif au sein d'un monde arabe pauvre qui ne produit rien et dont les ressources ne sont que l'agriculture, l'artisanat ou le tourisme, et qui leur serait hostile.

En 1973, la semi-défaite pour Israël contre l'Égypte est aussi à mettre au compte des États-Unis. Pour la première puissance du monde, elle n'est pas la seule, il y a aussi le désastre dans la guerre qu'elle a menée depuis une décennie au Viêtnam. Ce retournement géostratégique américain, avec le syndrome vietnamien et moyen-oriental, certes pour le second il n'est pas très franc, mais néanmoins un recul au Moyen-Orient, va mettre les États-Unis dans une situation difficile. Si on ajoute l'échec de l'endiguement du communisme en Asie et l'Union soviétique qui cherche à s'implanter au Moyen-Orient eu égard au recul des États-Unis dans l'affrontement Est-Ouest, la situation continue de se détériorer pour la superpuissance. Enfin un autre recul, c'est le clash entre les États-Unis avec l'Europe sur le plan économique, financier et monétaire.

Le monde arabe, au secours de l'économie mondiale ? Évitant une soviétisation à l'humanité ?

À la fin des Trente Glorieuses, les grands pays d'Europe étaient de plus en plus réticents à accepter des dollars américains. Les États-Unis qui avaient perdu beaucoup d'or, essentiellement au profit des pays d'Europe et le Japon, devenus très compétitifs dans le commerce international, furent obligés de recourir à la création monétaire ex nihilo (planche à billets) pour financer leurs déficits extérieurs. Ce qui a créé des tensions commerciales avec l'Europe, se retrouvant à exporter des richesses vers les États-Unis gratuitement. Puisque les dollars américains que les États-Unis leur remettent n'étaient pas convertibles en or.

Une situation qui amena les pays européens, au début des années 1970, à refuser d'absorber les dollars émis de la monétisation des déficits extérieurs américains et réclamer de l'or en échange des liquidités en dollars US que les pays d'Europe détenaient. La méfiance s'installant de part et d'autre de l'Atlantique et les faibles stocks d'or aux États-Unis ont entraîné le président Nixon à mettre fin à la convertibilité du dollar en or (15 août 1971). La fin du change fixe dans le système de Bretton Woods fait passer le système monétaire au change flottant des monnaies sur les marchés monétaires. Une situation qui vient encore compliquer la position des États-Unis déjà affaiblie sur l'échiquier géostratégique mondial.

On peut même dire que si la crise monétaire intra-occidentale ne trouvait pas de solution, elle serait extrêmement préjudiciable non seulement pour les États-Unis mais aussi pour l'Europe et le Japon. Bien entendu, le reste du monde en pâtirait aussi, puisque le commerce international aurait tendance à se contracter du fait que les États-Unis ne seraient plus la locomotive de l'économie mondiale. Les pays d'Europe refusant de financer les déficits commerciaux américains, et donc n'absorberaient pas des dollars américains non adossés à l'or.

Si le moteur de l'économie mondiale n'était pas remplacé par une autre puissance, le monde allait inévitablement s'acheminer vers une crise financière comparable à celle d'octobre 1929, puisque, pour masquer la décélération économique aux États-Unis, les investisseurs et les banques se lanceraient dans une spirale financière spéculative qui ferait monter le marché des actions dans la Bourse de Wall Street, à New York. Fictive, déconnectée de l'économie réelle, la spéculation, à la fin, comme en 1929, provoquerait un krach qui entraînerait des pertes financières considérables à l'ensemble des investisseurs américains et étrangers du monde. Forcément s'ensuivra une dépression économique mondiale comparable à celle des années 1930 et qui a amené la Deuxième Guerre mondiale.

Par conséquent, une telle situation si elle venait à se réaliser, ferait tomber tout l'édifice économique libéral occidental, libérant inévitablement la voie au communisme. Celui-ci prendra le pas sur le capitalisme qui serait incapable de sortir de la crise économique occidentale, devenue ensuite mondiale. Et ainsi commencera la soviétisation voire une marxisation du monde.

Alors d'où viendra le facteur qui sauvera l'économie mondiale ? Les forces herméneutiques dans le monde ne laissent pas apparaître le vrai facteur et pourtant le vrai facteur existe, et celui-ci n'en est conscient parce qu'il ne sait pas le processus qui se joue, et tout divisé qu'il est parce que la plupart des guerres dans le monde se jouent en son sein. Et ce facteur est le monde arabe.

En pleine guerre israélo-arabe, en octobre 1973, les pays arabes à leur tête l'Arabie saoudite décrètent l'embargo pétrolier contre les États-Unis et le quadruplement du prix du baril de pétrole. Et, à ce quadruplement du prix du pétrole, est ajoutée une clause centrale qui est de facturer toutes les ventes de pétrole des pays arabes en dollar US. Cette clause de facturer le pétrole arabe en dollar US devient une arme imparable pour les États-Unis puisqu'elle oblige les pays d'Europe de nouveau à acheter des dollars US pour régler leurs importations en provenance des pays arabes exportateurs de pétrole. Bien sûr, les pays arabes ne savaient pas qu'en augmentant fortement le prix du pétrole et en libellant leurs exportations pétrolières en dollars US, ils sauvaient en fait le monde d'une grave crise économique qui perdurera par une dépression mondiale. Provoquant une reconfiguration du monde à l'avantage des pays socialistes, puisque le socialisme apparaîtra le meilleur système de gouvernance pour les peuples.

Ce qu'il faut souligner, c'est que les maîtres à penser dans l'utilisation de l'arme pétrolière ne sont pas les pays arabes mais le pouvoir financier américain qui a une mainmise sur la finance mondiale, et que c'est lui qui pousse à la hausse ou à la baisse les prix du pétrole. D'autant plus que la monarchie saoudienne est protégée par le parapluie nucléaire américain. Il demeure cependant, au-delà des tractations saoudo-américaines, que, sans l'existence du monde arabe et des gisements de pétrole dans ses sous-sols, le monde aurait certainement pris une autre trajectoire qui aurait été très négative à la fois pour le camp occidental et pour le reste du monde.

D'autre part, l'augmentation du prix du pétrole n'a été au fond qu'un réajustement au vrai prix du pétrole puisque celui-ci était pratiquement bradé à 2 ou 3 dollars le baril et ce, par la politique pétrolière intéressée de l'Occident. Ce réajustement, il faut le dire, a sauvé des millions d'emplois en Occident et dans le monde. Le monde a encore en mémoire les dizaines millions de chômeurs aux États-Unis et en Europe dans les années 1930 qui ont ensuite amené la guerre.

Certes, les chocs pétroliers qui ont survenu en Europe ont provoqué des crises énergétiques mais qui ont vite été résorbées par un rééquilibrage monétaire avec les nouveaux prix. De nouveau la croissance économique mondiale est repartie avec, cette fois-ci, deux moteurs pour doper la demande mondiale. Au moteur américain s'est joint un deuxième moteur, les pays producteurs de pétrole dont les pays arabes et les pays d'OPEP. A suivre...

*Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale, Relations internationales et Prospective

Notes :

3. «Les vraies origines du terrorisme selon Bruno Kreisky», par Le Nouvel Observateur N° 879. Du 12 au 18 septembre 1981.

4. «Le 6 août 1945, la première bombe atomique pulvérise Hiroshima», par le journal La Croix. Le 06 juillet 2015. https://www.la-croix.com/Archives/Ce-Jour-la/Le-6-aout-1945-la-premiere-bombe-atomique-pulverise-Hiroshima-2015-07-06-1331819