C'est sous les cris de «Klitou leblad ya serraqin», «Pas d'élec     tions avec les gangs !», «Makach l'vote !» qu'une quarantaine de manifestants en furie, regroupés au niveau du palais d'El Méchouar, ont tenté de perturber le meeting du candidat à la présidentielle du 12 décembre 2019, Ali Benflis, qui s'est déroulé à la maison de la culture «Abdelkader-Alloula» de Tlemcen.     

Des renforts policiers ont été mobilisés au centre-ville pour veiller au grain et assurer la sécurité autour de la maison de la culture et près de l'hôtel qui hébergeait le président de Talai El Houryat. Entouré de ses accompagnateurs, Ali Benflis a été accueilli vers 11 heures du matin avec un air confiant, motivé par la foule qui se bousculait pour entrer dans la salle de meeting archicomble. Parmi eux, les présidents des partis d'El Fadjr El Djadid (Tahar Benbaïbèche), du Front national des libertés (Mohamed Zerrouki), de l'Union des forces démocratiques et sociales (Noureddine Bahbouh), des militants de la wilaya de Tlemcen, mais aussi d'autres sympathisants venus des wilayas environnantes.

Se conformant strictement à la Charte d'éthique des pratiques électorales qui vient d'être signée par les cinq candidats, Ali Benflis a prononcé un discours sans invective, sachant que Tlemcen est réputée pour être le fief d'Abdelaziz Bouteflika. «J'ai choisi de débuter ma campagne électorale, aujourd'hui, à partir de la wilaya de Tlemcen, qui constitue pour moi une région d'un grand nombre de révolutionnaires et de martyrs, comme Lotfi, Benzerdjeb et Faradj, qui ont sacrifié leur vie et donné à l'Algérie leur sang, comme d'ailleurs ce fut le cas dans d'autres régions de toute l'Algérie, sans oublier le regretté notre grand moudjahid Ben Bella.

Le colonel Lotfi vous regarde et vous observe ! Revenez à la longue lettre émouvante écrite à son épouse ! Et aussi un autre grand martyr Ferhat Abbas qui disait dans son testament que l'Algérie n'aura comme avenir politique certain que si des braves hommes conduiront sa destinée ! Ces valeureux martyrs et tous les martyrs héroïques de l'Algérie ont toujours rêvé de construire une Algérie démocratique, juste, égale et sociale ! Hélas, ce rêve n'a pas encore été concrétisé comme il le faut ou achevé ! Où est l'Algérie maintenant ? Et bien, elle vit une crise multidimensionnelle dangereuse à cause des méfaits du régime déchu ! Alors que doit-on faire ?

Quand l'Algérie brûle, il est de mon devoir et de votre devoir d'éteindre ses feux ! Je suis venu une nouvelle fois à l'Algérie qui vit dans la fitna mais que doit-on faire ? Doit-on se suffire de la regarder ? Doit-on attendre les solutions de je ne sais pas d'où ? Tout ça à cause de qui ? C'est à cause des gangs qui ont tout pillé et dilapidé les richesses de ce cher pays ! », a martelé Ali Benflis. L'orateur a ensuite invité toutes les franges de la société, notamment les jeunes, à une participation large, intense et active à cette élection présidentielle, qui constitue selon lui la seule solution aux problèmes et à la crise que vit le pays. «Ma candidature vise à concrétiser les vœux de nos valeureux martyrs, à sauver l'Algérie de la crise dans laquelle elle s'est plongée et surtout à obtenir une rupture radicale avec l'ancien régime et à l'avènement d'un nouveau système politique». Expliquant à l'assistance son programme politique, économique et social pour ces élections, Ali Benflis a souligné que «les grands objectifs tracés dans ce programme s'inscrivent en droite ligne avec les préoccupations légitimes du peuple algérien et les revendications de la jeunesse algérienne ainsi que la révolution pacifique et démocratique». Il a invité à la fin de son intervention tous les présents à prendre connaissance et à suivre son programme qui sera largement expliqué par les médias et la presse écrite et lors de ses meetings.