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Service d'observation et d'éducation en milieu ouvert SOEMO: 370 enfants impliqués dans diverses affaires de délinquance pris en charge

par J. Boukraâ

La délinquance juvénile est un phénomène social en constante expansion dans une société où l'autorité des familles est en déclin. La délinquance juvénile a pris des proportions alarmantes dans toutes les wilayas du pays. Oran et à l'instar des grandes villes ne fait pas l'exception.

Durant le 1er semestre de cette année, près 370 enfants impliqués dans diverses affaires de délinquance, ont été placés et suivis par le Service d'observation et d'éducation, en milieu ouvert (SOEMO), relevant de la direction de l'Action sociale de la wilaya d'Oran. Il y a de quoi tirer la sonnette d'alarme.

Les vols, la violence sur ascendants, les coups et blessures volontaires, le port d'armes prohibées et les stupéfiants viennent en tête de liste de ces affaires. Pour les vols, 133 enfants impliqués dans ces affaires ont été pris en charge par le SOEMO et 46 pour les coups et blessures. Le Service d'observation et d'éducation en milieu ouvert joue un rôle important dans l'éducation, la protection et la réadaptation de jeunes mineurs délinquants ou en danger moral. Etant d'essence préventive, la mission du SOEMO consiste à protéger les mineurs contre toutes sortes de déviations et délits, mais aussi à faciliter leur réinsertion sur les plans social, scolaire et professionnel. Le SOEMO a également pour rôle d'assurer la prise en charge des mineurs délictuels placés par le juge des mineurs sous liberté surveillée, en veillant au suivi des conditions de leur évolution et d'emploi de leur temps, tout en les maintenant au sein de leur famille.

Toutefois, le phénomène de délinquance juvénile nécessite des mesures préventives, des mesures répressives ainsi que des mesures de suivi. Selon les spécialistes, les conflits familiaux et les dangers moraux constituent le premier «pas» vers la délinquance juvénile. Les spécialistes évoquent la démission parentale et la dégradation des mœurs.

Ces derniers affirment que les enfants vivant dans un milieu où sévit la violence sont généralement présents lors des scènes, parfois eux-mêmes battus ou menacés. L'équilibre émotif de ces enfants et leur santé physique sont mis en péril par les scènes de violence et l'atmosphère tendue qui règnent à la maison, les sentiments d'insécurité, de vulnérabilité, de culpabilité, les troubles de comportement, les difficultés scolaires, sont omniprésents. Avec le temps, certains développent une détresse psychologique profonde qui peut se traduire par des fugues, des tentatives de suicide ou l'usage de l'alcool, des psychotropes et autres drogues. A long terme, ils développent un haut niveau de tolérance à la violence et acceptent ces comportements comme moyens normaux d'expression et de résolution des conflits. Ces enfants sont aussi la proie de toutes les formes d'exploitation et d'agression, surtout que de plus en plus de mineurs sont victimes de bandes organisées spécialisées soit dans le vol, la mendicité ou pire encore la prostitution. Pour faire face aux actes de délinquance, les services de la gendarmerie nationale se sont dotés de cellules de protection des mineurs dans des regroupements régionaux, pour la prise en charge de cette frange et leur réinsertion dans le milieu familial. Ces cellules orientent, également, les jeunes drogués vers les centres hospitaliers pour un suivi psychologique.