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Tébessa: Les localités du sud de la wilaya oubliées

par Ali Chabana

Les localités du sud de la wilaya de Tébessa connaissent depuis quelque temps déjà, un retard certain en matière des équipements sociaux.

Celles-ci continuent de vivre ce manque à gagner, tout en attendant des autorités de la wilaya le geste salvateur à même de faire renaitre chez eux une note d'espoir pour une vie décente sans trop de contraintes. Ainsi, les habitants de Ferkane soulèvent un problème récurrent, une réclamation souvent mise en avant dans leurs préoccupations quotidiennes, le manque d'une ambulance, tout simplement, un moyen de transport primordial, pour les services sanitaires, lorsqu'il s'agit d'évacuation des malades.

Le ton des autorités communales est plutôt rassurant, pour l'acquisition d'une ambulance, la réhabilitation de la polyclinique et le recrutement d'une sage-femme. D'autant plus que l'absence d'un service des urgences médicales se fait ressentir, pour une population exposée tout au long de l'année aux risques de morsures et piqures de serpents et de scorpions, ainsi qu'à la prolifération des insectes nocifs et autres rongeurs et la propagation de maladies infectieuses, dont la brucellose transmise par des animaux et la leishmaniose entre autres, encore présentes parmi les nomades. Autrement dit, un problème crucial de la disponibilité des soins de première nécessité, en cas d'accidents. Sinon ce sera le déplacement des malades vers les structures sanitaires de Negrine, 18 kilomètres plus au nord. Concernant les accouchements, c'est une autre histoire, puisque les parturientes se feront évacuer en urgence à destination des hôpitaux de Bir El Ater, Tébessa, voire El Oued. Une situation extrême qui parfois finira par des complications pour la patiente au cours du trajet.

A Negrine, la voisine du nord, c'est un autre problème qui se pose, cette fois-ci, concernant les agriculteurs activant dans la filière de la phoeniculture, des plantations des palmiers-dattiers, à savoir le déficit en eau destinée à l'irrigation, quelque 30 mille dattiers produisant une dizaine de variétés de ce fruit sont donc menacés par le manque d'eau, ainsi que de centaines d'autres arbres fruitiers.

L'irrigation se fait à une quantité insuffisante, depuis le tarissement de nombreuses sources naturelles. Quand on sait que les cultures céréalières, l'élevage et quelque peu l'arboriculture (oliveraies) constituent l'essentiel des activités des 12 mille habitants de la cité. Aussi les habitants de l'oasis, autrefois verdoyante, lancent un appel aux autorités de la wilaya pour sauver leur seule richesse, leur gagne-pain, dans un premier temps, la réhabilitation de certaines sources d'eau souterraine, abimées par les inondations, sur le cours d'eau Oued Milad. Sans l'aide des parties concernées, les jardins de palmiers-dattiers menacés aussi par les maladies risquent de disparaître du paysage de la région. Ils persévèrent dans leur pénible travail, en les fructifiant avec des moyens artisanaux et rudimentaires, depuis de la nuit des temps.

Si Ferkane, située aux portes du grand Sahara, est réputée par sa variété d'huile d'olive, le Ferkani, un label qui reste à promouvoir, à l'instar de nos voisins tunisiens, à Negrine, sa sœur du nord, c'est la datte de qualité qui trône, Deglet Nour en particulier dont une partie de la production est exportée. Pendant ce temps-là, les habitants du sud de la wilaya, piaffent d'impatience, en espérant recoller au train d'un développement local, qui tarde à prendre ses marques.