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Constantine - L'eau, la hantise des ménages durant le premier jour de l'Aïd

par A. Zerzouri

De tous les problèmes rencontrés par les citoyens durant cet Aïd El Adha, en matière d'approvisionnement en denrées alimentaires et autres matières ou produits de première nécessité, l'alimentation en eau potable des foyers constitue la plus grande hantise.

L'inquiétude des ménages a commencé bien avant l'Aïd El Adha, car disait-on, la fête religieuse célébrée l'an dernier a laissé des séquelles dans les esprits. L'an passé, l'eau de robinet qui a été coupée à travers plusieurs quartiers durant le premier jour de l'Aïd, a provoqué mécontentement et consternation au sein des ménages et l'on craignait une répétition du même scénario durant cet Aïd, célébré le dimanche 11 août 2019. Des appels ont été, ainsi, lancés sur les réseaux sociaux à la société chargée de la gestion du précieux liquide, la Seaco, pour ne pas priver les ménages de cette importante ressource durant l'Aïd El Adha, le premier jour de cette fête, particulièrement. C'est que l'eau de robinet est une exigence primordiale au moment du sacrifice du mouton.

Le sacrifice du mouton passé, la question reste sur toutes les lèvres, dans quel état étaient les robinets durant le premier jour de la fête de l'Aïd El Adha ? Les réactions des ménages restent mitigées, même si les insatisfaits restent très nombreux relativement aux sentiments de satisfaction exprimés par certains habitants épargnés par cette crise de l'eau. On parle de crise parce que tout le monde focalise sur cette ressource vitale qui fait défaut durant ces moments du sacrifice du mouton de l'Aïd. Le mécontentement est ainsi partagé par des milliers de foyers à travers la wilaya, passant par la nouvelle ville Ali Mendjeli, El Khroub, Aïn S'mara, Zighoud Youcef et les quartiers du centre-ville. Partout, les gens parlent de longues coupures d'eau durant cette journée du dimanche 11 août. L'eau a coulé dans les robinets dans la matinée du premier jour de l'Aïd, puis c'est la coupure brutale en milieu de journée, qui a laissé les foyers dans la soif et avec sur les bras des tas de travaux exigeant de l'eau en renfort, se plaignent des habitants de la nouvelle ville Ali Mendjeli. D'autres habitants des UV 16, 17, 18 et 19, n'ont pas vu l'eau couler dans leurs robinets jusque tard dans l'après-midi.

A Zouaghi, selon des témoignages des riverains, le lâcher d'eau a été opéré au milieu de la nuit, pour s'arrêter à 8h du matin, hier. Et la vague de mécontentement touche de nombreux autres quartiers à El Khroub, Zighoud Youcef et Aïn Smara, sans parler de foyers qui ont toujours les robinets à sec et des perturbations endémiques de la distribution d'eau potable, à l'enseigne du quartier de Békira. Au centre-ville, c'est la même complainte exprimée par de nombreux habitants à Bellevue, El Coudiat, les Ciloc et la cité Boudraa Salah, qui nous ont contactés à ce sujet, et qui affirment que l'eau est arrivé dans les robinets en début de soirée, tard dans la nuit et d'un faible débit qui n'arrive pas plus loin que les seconds étages. Reste, cependant, cet avis partagé par d'autres citoyens, qui estiment que le fait d'avoir eu l'eau dans les robinets durant cette première journée de l'Aïd, même pour quelques heures dans la journée ou la nuit, est une bonne chose. La Seaco avait un programme régulier de lâcher d'eau, mais durant l'Aïd, la société a tenté de satisfaire tous ses abonnés, en fixant des tranches horaires pour chaque zone, d'où les coupures ou les perturbations nombreuses enregistrées à travers la ville. Les pompes ne sont pas en mesure d'alimenter tous les foyers en même temps et cela a contraint les services concernés de procéder à des coupures par-ci et des lâcher d'eau par-là, l'essentiel était d'alimenter le plus grand nombre de foyers en eau potable et cela a été fait, nous confient des cadres de la société. Ajoutant que si on aurait laissé l'eau couler à flot et en continuité dans les robinets de certains quartiers, dans le respect du programme régulier, l'eau ne serait pas arrivée dans les robinets d'autres quartiers.

Il fallait, donc, recourir à un « partage de l'eau » qui s'assimile à un rationnement, afin de satisfaire le plus grand nombre possible. En conclusion, ce n'est pas plus qu'une affaire de moyens et d'une bonne gestion pour satisfaire tout le monde, ou presque. Constantine est au beau milieu d'au moins quatre grands barrages d'eau, dont celui de Beni Haroun, qui peut à lui seul alimenter plusieurs wilayas, et il n'y a pas d'autres raisons acceptables pour que les gens continuent à subir la crise de l'eau.