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A la faveur du dialogue national: FLN et RND veulent reprendre pied

par Yazid Alilat

  L'amorce d'un dialogue national de sortie de crise, les appels pour l'organisation d'élections présidentielles du chef d'état major de l'ANP et les sorties médiatiques de personnalités politiques semblent avoir fait sortir de leur mutisme les partis de l'ex-alliance présidentielle. Discrètes, sinon complètement absentes de la scène politique, ces formations politiques, à l'instar du FLN et du RND, qui ont changé de leaders après l'éviction de Mouad Bouchareb et l'incarcération d'Ahmed Ouyahia, veulent, aujourd'hui, rebondir et reprendre pied dans des circonstances politiques assez troubles. Autant le FLN, que le RND, qui ont fait des sorties médiatiques remarquées, veulent corriger leur visibilité politique au sein de l'opinion publique d'abord, ensuite pour se mettre en phase avec l'actualité politique, dont le thème principal est le dialogue devant permettre la tenue d'organisation d'élections présidentielles. Le FLN, même si son nouveau secrétaire général Mohamed Djemai est contesté par la base, veut revenir au devant de l'actualité politique du pays en soutenant l'option d'une élection présidentielle comme étant une priorité pour une sortie rapide de la crise politique. Et dans la foulée, être intégré au sein du panel de dialogue national. Mohamed Djemai ne se prive pas de revendiquer cette option, défendue d'ailleurs autant par le chef de l'Etat Abdelkader Bensalah que par le chef d'état-major Ahmed Gaid salah.

A la veille d'une conférence initiée par le parti pour soutenir l'initiative de dialogue national, lancée par le chef de l'Etat, le SG du FLN a apporté son plein soutien à cette démarche, estimant lui, également, que l'objectif principal des initiatives de dialogue « ne doit pas sortir du cadre de la préparation à une élection présidentielle consensuelle ». « La solution à la crise que traverse l'Algérie demeure en l'organisation d'une élection présidentielle consensuelle », a-t-il affirmé durant la réunion, mardi, du bureau politique du FLN, organisée d'ailleurs à la veille de la conférence nationale du dialogue organisée, hier mercredi, par le parti. Le SG du FLN a ajouté que « le dialogue nécessite la réunion de toutes les conditions nécessaires pour l'organisation d'une élection permettant au peuple de choisir son président ». En outre, le patron contesté du FLN estime que le dialogue national de sortie de crise, un processus mené par un panel de personnalités nationales, doit être mené « loin de toutes sortes d'exclusion ». Hier mercredi au cours d'une réunion de cadres, centrée sur le dialogue national, Mohamed Djemai a préconisé l'accélération de l'organisation d'une élection présidentielle transparente pour sortir de la crise politique actuelle. Pour lui, « la sortie de la crise que traverse l'Algérie ne saurait être envisagée qu'à travers l'organisation d'une élection présidentielle transparente donnant lieu à un président élu, en toute souveraineté, qui prendra en charge le lancement des différentes réformes ».

Il a également affirmé que l'organisation d'une présidentielle était « la solution pour faire face aux menaces qui guettent notre pays dans un environnement international et régional trouble. » Le prolongement de la crise « aura des retombées néfastes sur l'économie nationale, menant à l'augmentation du taux de chômage, de la pauvreté et à la propagation des fléaux sociaux », estime encore le SG du FLN. Il a, fatalement, insisté sur l'importance du dialogue comme seule voie garantissant la continuité de la République, avant de souligner l'attachement du FLN à « un dialogue reposant sur des compromis et qui n'exclut aucune partie politique ou civile, un dialogue qui vise à réunir les conditions constitutionnelles et juridiques nécessaires à l'organisation d'une présidentielle transparente au cours de laquelle le peuple dira son mot en toute souveraineté. Le FLN a-t-il dit, « croit profondément en le dialogue en tant que voie pour la résolution de tous ces problèmes », mettant en relief les efforts déployés par la présidence de la République pour « réunir toutes les conditions dans le but de trouver des issues à la crise que vit le pays ». Mohamed Djemai n'a pas manqué, également, de saluer l'institution militaire, qui a été « en phase avec les revendications populaires. A cette conférence organisée par le vieux parti unique, qui veut rebondir sur la scène nationale, et apporter son soutien aux pouvoirs, qui veulent organiser le plus tôt possible des élections présidentielles, il y avait quelque 1200 cadres, des participants non membres du FLN et des juristes, qui ont discuté des défis juridiques et constitutionnels propres à cette conjoncture, ainsi que des risques qu'encourt le ?Hirak' et « les revendications populaires légitimes exprimées par la rue et adoptées par les institutions de l'Etat ».

Une thématique qui ressemble à s'y méprendre avec celle de l'autre parti de l'ex-alliance présidentielle, le RND, dont le SG est en prison: le soutien au dialogue national voulu par le chef de l'Etat Abdelkader Bensalah et soutenu par Gaid Salah.

Le SG par intérim du RND, quant à lui, et dans le même objectif de soutien à la démarche de sortie de crise prônée par le pouvoir, avait organisé une conférence de presse consacrée à la présentation des grands axes de la feuille de route consacrée au « changement républicain» , une proposition du parti présentée comme sa propre contribution au dialogue national, dont l'organisation a été assignée à l'instance de dialogue et de médiation. Le FLN comme le RND ne veulent pas, en dépit des changements qu'ils ont enregistrés à la tête de leur direction, rater le train du dialogue national, comme ils confirment qu'ils ont toujours été des partis opportunistes et franchement aliénés au pouvoir.