Le cas de Mohamed Barkat, un non-voyant est un message fort en direction d'une administration cloîtrée dans ses préjugés bureaucratiques, réduisant ainsi la marge de manœuvre des fonctionnaires en charge de certains de service public. Le citoyen en question doté de tous ses droits civiques s'est adressé à la presse pour crier son désarroi lorsqu'on lui a signifié à la BADR de Sidi Bel-Abbés qu'il lui était interdit de disposer de son compte bancaire sans la présence de son mandataire. Pourtant, Mohamed est client dans cette banque depuis 2013 et se trouve en possession d'une carte magnétique qu'on a refusé de lui renouveler. Les responsables de la banque ont exigé, a-t-on appris, la présence d'un mandataire pour le renouvellement dudit document bancaire, ce que Mohamed a catégoriquement refusé arguant que la carte magnétique expirée en sa possession lui a été délivrée sans la présence d'une autre personne.

A priori notre interlocuteur qui est cadre à la CNAC avec un master en droit en poche rejette toute ingérence d'une autre personne dans la gestion de sa vie privée surtout lorsqu'il s'agit d'un secret bancaire. L'obscurité dans laquelle Mohamed est contraint de vivre ne semble guère le dissuader à accepter de l'assistance, preuve en est, a-t-il fait savoir, il a réussi un cursus universitaire au moyen du braille. Contacté par nos soins, des responsables de l'agence BADR 1er-Novembre ont fait savoir que la réglementation est ainsi faite pour des handicapés ne disposant pas de toutes leurs facultés, dans le souci de les protéger, a-t-on avancé. Pour le cas en question toutes les possibilités d'une éventuelle solution ont été recherchées, ont indiqué les responsables de la banque. Un véritable problème frustrant pour des handicapés qui luttent pour leur insertion au sein de la société.