Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Tlemcen: Les «juilletistes» moins nombreux à Marsa Ben M'hidi

par Khaled Boumediene

Marsa Ben M'hidi (ex-Port Say), a enregistré un net recul de fréquentation en ce début de saison estivale.

Selon la responsable de la communication de la Protection civile de Tlemcen, Djamila Abboudi, ils ne sont que 175.000 estivants à avoir séjourné depuis le 1er juillet, dans cette ville balnéaire de l'extrême nord-ouest de la wilaya de Tlemcen qui recevait avant plus de 2 millions durant la même période. Ainsi, tous les espaces littoraux ont été impactés et plus particulièrement les plages de la ville, Moscarda 1 et Moscarda 2.

La fréquentation des hôtels, campings, maisons avec garage et autres hébergements collectifs a baissé durant le mois de juillet par rapport aux années précédentes. Les commerces de proximité (magasins alimentaires, boucheries, commerces de fruits et légumes, restaurants, salles de jeux, boutiques artisanales, commerces de services...), implantés dans les ruelles et espaces commerçants de la ville, ont été très touchés en raison de la baisse des estivants et baigneurs juilletistes comparés aux années d'avant. Pour les commerçants de Marsa Ben M'hidi, l'impact est assez considérable après ce début de saison morose. «D'habitude le centre économique de cette station balnéaire bascule dès le début du mois de juillet dans l'effervescence des achats et des activités commerciales. Il grouillait de monde et les gens achetaient tout ce qui se trouvait sur les étals des marchands et d'autres vendeurs informels. Aujourd'hui, il souffre à cause du nombre d'estivants et des visiteurs qui a diminué considérablement par rapport aux années passées», raconte un épicier installé près du marché de fruits et légumes de Marsa Ben M'hidi. Même constat auprès des restaurateurs. «Ce mois de juillet nous laisse une impression insatisfaite !», lance Hadj Mohamed, restaurateur du centre-ville, qui note que la baisse de la fréquentation s'est accompagnée d'un recul de la consommation. D'ordinaire, les clients venaient des quatre coins du pays. Mon restaurant affichait, tout le temps, complet et les clients s'attablaient sur ma terrasse en grand nombre avec leurs familles. D'habitude, je mettais huit employés pour servir les repas aux clients. Mais, aujourd'hui, avec la baisse et l'abstinence des consommateurs, je range mes tables et mes chaises très tôt. J'ai été obligé de réduire à moitié mon effectif car il y a moins de clients pour faire travailler ses employés». Idem pour les hôtels, campings, maisons dont les propriétaires enregistrent un nouveau recul pour la location de leurs appartements, chambres et garages. D'autres commerces ont indiqué connaître une situation similaire, mais espèrent que les aoûtiens seront plus nombreux à Marsa Ben M'hidi : « Peut-être que ce mois d'août, les vacanciers seront plus nombreux, comme ça on rattrapera la baisse des chiffres d'affaires et ventes de juillet », assure un boucher d'un grand boulevard du centre-ville. Les plagistes, eux aussi, se plaignent de la régression de la location des tables, sièges, matelas et couverts servis sur les plages. En bord de mer, l'esplanade emblématique du front de mer, lieu incontournable, préféré des estivants qui y viennent pour se rafraîchir, se balader, déguster des glaces et siroter le thé jusqu'à une heure tardive de la nuit, n'est plus animée comme avant. Cette immense terrasse qui constitue le point de chute des vacanciers pendant la nuit est aujourd'hui désertée par endroits. « On n'arrive pas à comprendre cette baisse des vacanciers dans notre ville ! Est-ce dû à l'effet d'une crise économique sur les familles, à la cherté de la vie, aux mariages qui retiennent les familles ou à l'effet ?hirak' qui se tient tous les vendredis», indique un hôtelier en plaisantant. Et d'ajouter :« Il y a aussi, le fait que de nombreux Algériens préfèrent passer leurs vacances et congés à l'étranger, par exemple en Espagne, France, Maroc ou en la Tunisie, qui proposent à leurs visiteurs un accueil et un séjour sans tracas sur le plan des infrastructures touristiques, transport, sécurité ainsi que de bonnes conditions de santé et d'hygiène, des caractéristiques importantes que prennent en compte les Algériens, surtout lorsqu'ils voyagent avec des enfants en bas âge».