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Contrebande de produits alimentaires: Cinq sénateurs du Sud tirent la sonnette d'alarme

par Z. Mehdaoui

Les cinq sénateurs du Sud (Khafi Akhemadou de Tamanrasset, Zefane Boudjemâa d'Adrar, Djedia Abdelkader de Ouargla, Ben Mebarek Salem d'Adrar, Tahar Ghezil de Tamanrasset qui avaient adressé, la semaine dernière, un courrier au chef de l'Etat-major de l'ANP, pour l'exhorter à mettre fin au trafic aux frontières du sud du pays (Bord Badji Mokhtar, Timiaouine, Tinezaouatine et Ain Guezzam) de produits de première nécessité, subventionnés par l'Etat, en direction de pays africains qui pénalise cette région, sont revenus à la charge, hier. Ils expliquent à travers une seconde lettre rendue publique, que cette situation a été créée par «une instruction émanant de l'ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia».

Les sénateurs ont tenu aussi à clarifier les choses en indiquant que leur requête ne parle pas de produits locaux mais bel et bien de produits subventionnés.

Il faut rappeler que les parlementaires de la Chambre haute ont alerté, lors de leur premier courrier, sur l'explosion de la contrebande des produits alimentaires aux frontières sud.

Ce sont les Douanes algériennes qui ont répondu à la place du ministère du Commerce (étrangement muet depuis) aux sénateurs via un communiqué dans lequel ils tentaient de minimiser le danger en affirmant que le gouvernement « n'a accordé aucune autorisation d'exportation des marchandises de produits alimentaires subventionnés de large consommation via les postes frontaliers du Sud».

L'administration des Douanes a affirmé dans ce sens que le gouvernement actuel «n'a accordé aucune autorisation d'exportation de ces marchandises».

Dans leur première lettre, les sénateurs évoquaient un document relatif à une autorisation donnée par le Premier ministre pour l'exportation de certains produits via les frontières de l'extrême Sud.

Ces sénateurs demandaient l'arrêt immédiat de ces opérations d'exportation autorisées ou non pour préserver l'Economie nationale et limiter la saignée des devises qui servent à subventionner ces produits de large consommation. Le gouvernement que conduisait Abdelmadjid Tebboune, en 2017, avait évoqué ce dossier et installé une commission intersectorielle qui avait pour mission l'élaboration d'un rapport exhaustif sur le taux d'application du règlement régissant les opérations d'exportation des marchandises produites avec des matières premières subventionnées. Cette affaire qui n'a pas encore livré tous ses secrets commence à dépasser le cadre local pour devenir, en somme, une affaire d'Etat.