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Constantine - Médicaments: Persistance de la pénurie et de la vente concomitante

par A. Zerzouri

Depuis plus d'une année qu'on en parle, le manque de certains médicaments dans les officines pharmaceutiques persiste. Des malades et leurs proches se plaignent toujours de la pénurie qui touche des médicaments pour les épileptiques, les asthmatiques et autres catégories. « J'ai vainement fait le tour de toutes les officines pharmaceutiques pour me procurer la «Depakine» 200 mg, un médicament pour épileptiques », s'est lamentée une femme dans une pharmacie, qui explique que le médicament est indispensable pour sa sœur malade, sinon son cas peut s'aggraver, notamment le risque de chutes dangereuses qui peuvent s'avérer fatale pour la patiente. Le pharmacien lui a expliqué à son tour que le médicament «Depakine' 200 mg fait partie d'une ancienne médication, qui n'est que rarement prescrite par les médecins, d'où son manque sur le marché, lui conseillant de changer son ordonnance avec la prescription de nouveaux médicaments, la Depakine 500 mg et ?chrono', qui sont disponibles sur le marché, ainsi que la forme gouttes pour les enfants. « Nous nous plions en quatre pour trouver certains médicaments à nos clients, ou leur conseiller des prescriptions de rechange », affirme M. Abdelkrim Bouherid, porte-parole du bureau de wilaya du Snapo. Soulignant, sur ce registre des médicaments en rupture de stock, que les officines pharmaceutiques font également face à un grand manque du médicament «Spiriva», pour le traitement des malades asthmatiques, dont la demande augmente durant la saison d'été en raison de la chaleur, de l'humidité ou encore des fumées dégagées par les nombreux incendies signalés durant cette période caniculaire, qui provoquent des difficultés respiratoires chez les malades. Ainsi que les médicaments à base hormonale, pour le traitement de la tyroïde, distribués par petits quotas et qui ne peuvent répondre à la demande des patients. Pour ne citer que ces exemples qui rappellent l'installation, il y a plus d'une année, d'une cellule de veille, composée des membres du Snapo, des producteurs et importateurs de médicaments et les cadres du ministère de la Santé, pour veiller à ce que ces pénuries soient signalées à temps et parer aux ruptures de stocks endémiques. Hélas, cette cellule de veille est restée plus d'une année en mode «veille», jusqu'à ces dernières semaines, au mois de juin dernier, où l'on a pensé à la réactiver. Le ministre de la Santé qui a promis d'éradiquer la pénurie des médicaments a convenu avec les membres du bureau national du Snapo de réactiver cette cellule de veille, indique notre interlocuteur. En attendant, on reste confronté au problème des ruptures de stocks de médicaments, relève-t-il, non sans rappeler que la vente concomitante fait toujours parler d'elle. « Il faut chiffrer gros lors du dépôt des commandes chez les grossistes pour obtenir des médicaments sous tension », signale-t-il à ce propos, tout en estimant que « la faute incombe aux administrations locales de la santé, chargées de la mission de contrôle auprès des grossistes et qui, par laxisme et mauvaise foi, ne font pas grand-chose pour éradiquer ce phénomène honteux pour notre pays ».