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Mansourah: Une famille avec quatre enfants livrée à elle-même

par Khaled Boumediene

Une famille avec quatre enfants mineurs (3 garçons de 7, 6, 5 ans et une fille de 12 ans) est livrée à elle-même, en cette période de canicule et parfois d'orage, près du célèbre minaret et des ruines historiques de l'ancienne ville de Mansourah, située à un jet de pierre à l'ouest du chef-lieu de la wilaya de Tlemcen.

Dans l'attente de retrouver un logement social, elle dort depuis un mois à la rue. Dans sa petite tente en toile, cette famille a aménagé comme elle le pouvait son nouveau lieu de vie précaire.

«Depuis mon mariage je vivais à Boudghène avec mes parents, après j'ai déménagé chez mes beaux-frères à Koudia où j'ai vécu pendant près de quatre mois dans une pièce étroite qui ne pouvait pas contenir toute ma famille. A cause de quelques comportements et mauvais traitements, j'ai été contraint de ramener du pain à ma famille et de dormir chez d'autres amis et voisins afin d'éviter les problèmes. Un jour j'ai décidé de faire carrément sortir mes enfants à la rue car on ne pouvait plus supporter l'humiliation, alors j'ai pris mes enfants et quelques affaires et je me suis installé sur la pelouse du grand rond-point de Koudia. Les policiers sont venus me voir et m'ont conseillé de ne pas rester à cet endroit. Ils m'ont aidé en me ramenant un camion et maintenant je me retrouve ici. Depuis que je suis là, j'ai reçu la visite des gendarmes de Mansourah et des services de l'APC, qui m'ont établi chacun un procès-verbal de sinistré. Tout ce que je veux aujourd'hui c'est de trouver un logement social pour mes enfants. J'ai déposé un dossier en 2013 avec tous les documents nécessaires, même l'attestation négative des hypothèques, mais, on m'a privé de ce droit ! Je n'ai pas où aller avec mes enfants!», raconte le père, M. Rabah Malki (48 ans). Et de préciser : «J'ai été contraint d'abandonner mon boulot de clandestin pour veiller jour et nuit sur ma famille. Ici, nous n'avons ni eau pour se laver, ni éclairage, ni gaz, ni toilettes ! Mes enfants s'allongent à même le sol sur des matelas, ils craignent surtout les serpents qui sont nombreux ici. D'ailleurs, pas plus tard qu'hier matin, un de mes enfants a failli être mordu par un gros serpent qui est sorti de la broussaille».

M. Malki s'inquiète beaucoup de la canicule qui sévit actuellement. «En ce moment, il fait très chaud et ma famille suffoque faute d'aération de la tente, car je ne peux même pas relever la bâche de la tente pour ne pas exposer ma famille aux regards des nombreux passants et pour assurer l'intimité familiale. Je crains également les agressions pendant la nuit et les chiens errants», soulève-t-il. «Mes enfants sont également exposés à la poussière et à des nuisibles qui véhiculent des maladies, tels que les cafards, araignées, puces, punaises, fourmis, souris et rats. Depuis que nous habitons dans cette tente, les allergies et les crises d'asthme se sont aussi accentuées, j'ai vraiment peur pour mes enfants !», poursuit-t-il. Dans l'attente de trouver une habitation sociale, la famille Malki qui vit cette situation intenable souhaite rencontrer le wali pour lui exposer ce qu'elle endure. «Je réclame seulement un logement décent surtout pour le bien de mes enfants mineurs», crie-t-il.