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Constantine - Tramway: Des composteurs défaillants, gêne et accrochage entre contrôleurs et voyageurs

par A. Zerzouri

La défaillance des composteurs, ces petites machines installées à l'intérieur des rames du tramway et qui servent à la validation des titres de voyage, demeure l'un des problèmes des plus embarrassants qui persiste depuis des semaines, voire des mois.

Pratiquement, ce problème est apparu avec le changement des anciennes machines de validation des titres de voyage, remplacées par de nouvelle machines avec changement de la forme des titres de voyage, devenus plus larges, presque en même temps que la mise en fonctionnement commerciale de la première tranche de la ligne d'extension du tramway vers la nouvelle ville Ali Mendjeli, qui remonte au début du mois de juin dernier, et cela perdure encore.

Dans tous les déplacements par le biais de ce moyen de transport moderne, en l'occurrence le tramway, les citoyens et les contrôleurs de la Société d'exploitation du tramway (Setram), unité de Constantine, se trouvent dans la gêne face à des titres de voyage « vierges », validés mais ne portant aucune indication. « Est-ce que vous avez validé votre titre de voyage ? », demande le contrôleur au voyageur. « Oui, mais le titre de voyage est ressorti vierge de la machine, et quand j'ai réessayé de l'introduire une seconde fois, la machine m'a signalé que le titre de voyage a déjà été utilisé », lui répond le voyageur. Le contrôleur prend un stylo de sa poche et inscrit l'heure et la minute sur le titre de voyage, avant de le rendre au voyageur.

Des scènes devenues courantes dans les rames du tramway, et pour être plus pratiques, les contrôleurs ont laissé tomber les inscriptions au stylo, car on s'est mis à déchirer les titres de voyage, tout court, afin d'éviter que ces titres ne soient réutilisés par les voyageurs malintentionnés. Car, avec un titre de voyage vierge, on peut se déplacer autant de fois avant de tomber sur un contrôleur qui le déchire une fois entre ses mains. Parfois, on assiste à des accrochages entre les contrôleurs et les voyageurs à propos de « titres de voyage non validé », considéré par la réglementation comme fraude, conduisant à l'établissement d'une amende de 200 dinars à l'encontre du voyageur « fraudeur ». Mais, les voyageurs, même si le titre de voyage a été validé lors d'un précédent voyage, mais resté vierge à cause de la défaillance de la machine, mettent en cause cette défaillance et ne veulent rien entendre d'autre.

Les contrôleurs, qui n'ont pas de moyens pour s'assurer à quel moment le titre de voyage a été validé, savent bien que le problème réside dans la défaillance des machines de validation, c'est pourquoi leur attitude a changé sur ce registre, se résignant, désormais, à déchirer tous les titres de voyage non compostés, sans trop discuter. Une fois, toutes les machines d'une rame étaient défaillantes, et cela a donné du travail aux contrôleurs qui ont dû se mettre à déchirer tous les titres de voyage. Mais il y a des voyageurs qui descendent dans des stations avant la montée des contrôleurs, ceux-là peuvent bien les réutiliser lors de leur prochain voyage.

Les agents de la maintenance ont vainement tenté de réparer cette défaillance. Les choses ont légèrement évolué, mais la situation reste préoccupante. Il se peut que le problème ne concerne pas uniquement les machines de validation, mais également les titres de voyage, nous apprend un agent d'exploitation de la Setram. On soupçonne, en effet, que certains titres de voyage sont eux-mêmes « défectueux » et ne sont pas de ce fait validés par la machine, qui fonctionne normalement pour d'autres titres de voyage dans une même rame et même trajet. Cela suscite au final de nombreuses interrogations, dont celle liée à la conclusion de ce marché de l'acquisition de machines de validation de titres de voyage non opérationnelles.