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Belmadi, ou la réhabilitation du technicien algérien

par Adjal L.

  C'est après de tels exploits qu'un entraîneur se lâche et dit ce qu'il a sur le cœur. « Il y a onze mois, lorsque j'ai dit que la CAN était l'un de nos objectifs, on m'a pris pour un fou », a martelé Djamel Belmadi. Et puis, faut-il rappeler les « réserves » émises par certains consultants à propos de la liste des 23 ? Aujourd'hui, après six victoires, douze buts inscrits pour deux encaissés et une finale après 29 ans d'attente, nul ne niera que l'ancien pro de l'OM est devenu un grand entraîneur, qui s'est imposé avec sa conception, ses idées novatrices et sa ferme détermination, le tout en dépit de plusieurs obstacles sur son chemin.

Certes, ce sont les joueurs qui font le boulot sur le terrain, mais sans leur chef d'orchestre, ces derniers auraient commis des fausses notes. D'ailleurs, tous ses poulains ont appris à le connaître et à apprécier ses remarques, sachant que c'est pour leur bien et celui de l'équipe nationale. Les résultats confirment que l'osmose est parfaite entre Belmadi et ses poulains. Lorsqu'un Brahimi, véritable star en Europe, s'assoit sur le banc sans rechigner, c'est parce que beaucoup de choses ont changé par rapport à la situation précédant l'arrivée à la barre technique de Belmadi. Tout le monde sait que ses décisions sont empreintes de sincérité, et les magnifiques résultats de cette CAN le confortent dans sa démarche. En outre, les plus sceptiques sont désormais contraints de revoir leur jugement. C'est l'éclatante revanche de l'entraîneur « local » sur les techniciens étrangers coûtant les yeux de la tête à la fédération. Aussi, on ne félicitera jamais assez le président Zetchi d'avoir fait confiance à Belmadi, au lieu des étrangers dont la seule motivation est d'ordre financière. Ses premières pensées après cette qualification ont été pour les joueurs et, également, pour les supporters algériens. « On ressent cette énergie et cette force. On sait très bien ce que ça représente pour eux », a-t-il déclaré en zone mixte avant de louer les efforts du staff médical. « Le rôle du staff médical est très important car il a fait un gros travail » a-t-il ajouté. « Je ne suis ni un sorcier, ni un faiseur de miracle. Au peuple algérien, je dis qu'on va se battre et on fera le maximum pour le rendre heureux. » Rendez-vous est donc pris vendredi prochain.