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Analyse - Un parfum de sacre

par Adjal Lahouari

  Et Mahrez exécuta un superbe coup-franc à la dernière minute, c'est-à-dire au moment idéal dans ce débat très disputé et indécis de bout en bout entre deux équipes ambitieuses. En vérité, sans les ratés persistants de Bounedjah, décidément mal inspiré malgré ses promesses, l'EN aurait plié l'affaire en première période. Et cela aurait été des plus mérité au regard de la domination des Verts et des occasions. Comme prévu, ce fut d'abord un round d'observation avant que le match s'emballe à l'initiative des coéquipiers de Benlamri. En tout cas, la domination algérienne était incontestable, grâce à un jeu collectif de bon aloi entre des lignes rapprochées et solidaires. Il faut dire que dans ce duel haut de gamme, les deux entraîneurs avaient quelque peu levé le voile sur leurs intentions. «C'est l'équipe la plus forte qui l'emportera», avait lâché Belmadi en conférence d'avant match. Pour sa part, Gernot Rohr avait déclaré «que c'est celui qui se montrera le plus costaud qui gagnera». Ces déclarations reflétaient fidèlement les convictions de ces deux entraîneurs. En tout cas, au départ, le suspense était de mise en raison, d'une part, des statistiques du passé favorables au Nigéria et, d'autre part, au meilleur parcours des Verts, avec une attaque plus prolifique et une défense plus hermétique. Il restait à savoir quels seraient les systèmes adoptés par les deux techniciens, adeptes déclarés de la rigueur avec, toutefois, des variantes tactiques pour désorienter l'adversaire. Lors d'un précédent article, nous avions mis l'accent pour les Fennecs d'élever le rythme afin de faire déjouer leurs rivaux, adeptes d'un jeu collectif calculé. Quant au pourcentage de la possession du ballon, il est clair que ce n'est pas toujours la préoccupation de l'heure des Nigérians, comme cela a été constaté lors de leurs précédentes rencontres, face notamment au Cameroun et à l'Afrique du Sud. Et ce fut également vrai lors de ce match. En conséquence, il a donné les mêmes consignes en seconde période à ses protégés, certaines plus précises en raison du but inscrit contre son camp par Ekong. De son côté, Gernot Rohr savait que l'équipe d'Algérie actuelle n'est en rien comparable à celle qu'il avait battue en 2017. Belmadi, décidément bien inspiré, a mis l'accent particulièrement considéré comme deux «clés» de ce débat à suspense. Premièrement, les balles arrêtées sur lesquelles les Nigérians avaient éprouvé des difficultés. Deuxièmement, le face-à-face Musa-Zeffane, c'est-à-dire entre un attaquant expérimenté et un défenseur qui a remplacé au pied levé le titulaire Atal. On peut dire que Zeffane a fort bien rempli son rôle dans un match, devenu crispant dès la 72e minute, grâce au penalty par l'arbitre après consultation de la VAR. Il était dit que la justice immanente allait faire son œuvre par ce magistral coup-franc de Riyad Mahrez, ce capitaine clairvoyant et courageux. Ceci ne nous empêchera pas de tirer un grand coup de chapeau à cette bande de copains unis et solidaires qui font vibrer de bonheur, non seulement les millions d'Algériens, mais aussi l'immense communauté arabe dans le monde. Il est certain que cette équipe est en train d'écrire sa propre histoire, une histoire déjà fort belle avant la finale de vendredi prochain.