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Les F et les E (3) (Suite et fin)

par Mimi Massiva

Quant aux autres qu'on connait bien, les coupures sauvages d'électricité et la lenteur inhumaine du débit, les poussent à jeter l'éponge au-dessous de 0 %. Une étude faite sur les effets de l'utilisation d'Internet sur 10000 jeunes, révèle que même leur façon d'absorber l'information a été affectée. Ils ne lisent plus de gauche à droite et de haut en bas. L'immersion digitale les pousse à faire des « sauts de puce à la recherche d'informations pertinentes... » (18) Pour écrire son livre, Carr s'est retiré dans un coin perdu loin de la Toile de l'Araignée: «...Le démantèlement de ma vie en ligne ne s'est pas fait sans douleur...Pendant des mois, mes synapses réclamèrent en gémissant leur dose de Net. » Apparemment, il n'y a que les plus âgés qui résistent et les mieux placés pour réagir : Tim Berners Lee, « l'inventeur du web, s'active à faire un anti-internet pour combattre sa première création. Sans doute une économie de l' « inattention »... Sans oublier que ces géants de l'Internet interdissent à leurs rejetons les inventions qui ont fait leur fortune en leur imposant une éducation du niet (non) au Net. Au moment où le parent de l'enfant lambda est devenu, au mieux, un pote/serviteur et au pire, un bouffon. À moins, comme dit Cocteau, de naitre vieux ou de mourir jeune. « Pourquoi au-delà du sentiment de culpabilité des maitres, des mères et des pères, de l'autorité instituée en général, cette propension à mettre la jeunesse à l'abri de la réalité ? La réponse surgit : la jeunesse est tenue pour l'idéal vers lequel toute la société aspire. On n'aspire plus à devenir vieux et sage, à murir, on aspire à redevenir jeune. L'idéal d'existence ne se situe plus dans un avenir vers lequel tous nos efforts tendraient, mais dans un passé biologique...C'est l'enfance et la jeunesse que l'homme contemporain tient pour la vie humaine accomplie. » (19) La règle qui sévit chez les espèces vivantes, « si jeunesse savait et si vieillesse pouvait » n'est plus valable chez Sapiens. « De nos sociétés ultramodernes, les rides et la décrépitude sont bannies. Le jeunisme, promu par les marchands, fait loi. Nous sommes passés, d'une société de transmission à une société de communication immédiate, d'une culture du travail à une culture de loisir, d'un âge d'espérance à un âge d'impatience... Quand les vieillards sont sommés de se « grimer » en jeunes pour ne pas disparaitre, c'est toute une civilisation qui risque de perdre la mémoire. »(20)

C'est toute une civilisation qui a perdu sa mémoire si la durée maximale d'attention des jeunes dépasse d'une seconde celle du poisson rouge. C'est le penseur roumain, Emmanuel Cioran qui fait le lien entre jeunisme et fascisme « la jeunesse ne peut s'organiser et devenir une force que dans une dictature. » Différence entre le jeunisme fasciste et celui de la société de consommation : La mort est l'horizon du premier, l'immortalité pour le second (botox, viagra, crème anti (rides, chirurgie, pilules, philtres etc. (Robert Redeker) Pas sûr pour l'immortalité du moment où elle est soumise au traitement médical à vie qui raccourcit sérieusement la vie. On a découvert (dans le tard, comme toujours) que l'expression du visage est nécessaire pour se faire comprendre et se comprendre. Mais manque de chance, c'est les rides et le relâchement de la peau qui la forge. Résultat, des mains du chirurgien à celles du fossoyeur, un abonnement chez le psychiatre pour les lifté(es) est plus que conseillé. Les femmes en sont, de loin les premières concernées. Le docteur Marc Girard parle de « La brutalisation du corps féminin par la médecine moderne » : « Quand je pense à la médicalisation du corps féminin, je suis frappé par quelque chose de sinistre : tout cela s'est constitué comme un inquiétant univers inversé...Tout cela serait plaisant si ce n'était tragique. Car cette conception simplissime de la féminité sous-entend, par son arrogance et le manque de scrupules résultant, une véritable martyrologie des femmes : la médecine moderne n'a jamais eu peur de faire souffrir le corps féminin, voire de le mutiler, ou de le tuer. » Avant de conclure : « Méditer, cependant, sur la misogynie compulsive où s'enracine la médecine moderne, c'est aussi introduire à une interrogation sur le sadisme, au sens freudien du terme, de notre savoir et de nos pratiques. Vaste question... » Vaste question quand le docteur ne vise pas la chirurgie esthétique, mais un poids lourd comme la gynécologie. En Algérie, le ministre de la Santé veut impliquer le privé dans les gardes et les urgences et dans la foulée s'alarme sur « le taux élevé et inexpliqué des césariennes effectuées dans les structures privées » à 100 % selon les chiffres des DSD. (El Watan 01/ 07/2019). Il faut souligner que débourser 5 à 6 fois le SMIC pour un accouchement banal d'une durée n'excédant pas une nuit sans parler du reste, n'est pas à la portée de toutes les Algériennes. Généralement refoulées par les maternités publiques, elles atterrissent chez le privé quitte à s'endetter et être charcutée en priant Allah de sortir fissa sur ses deux jambes avec son bébé dans les bras. Il fut un temps où la grossesse et l'accouchement étaient naturels, de la routine.

Pas de toubib, pas d'échographie, pas de prise de sang, ni de congé de maternité, ni de crèche, ni d'octobre rose ...La paysanne enceinte allant le matin au champ et revenir le soir bien accompagnée. Analphabète et savante jusqu'à accoucher seule en pleine nature, couper le cordon ombilical et presser le pas pour préparer le repas du soir... Le docteur Saga Juniki, dans Mémoires de paille et de soie, écrit les témoignages de vie d'avant-guerre de ses patients les plus âgés. Il évoque le cas d'une paysanne morte le jour de son accouchement. Tout reposait sur elle avec un mari inapte, allergique au moindre effort physique. Après avoir mis son enfant au monde, le temps de le déposer sous la surveillance paternelle, elle se précipita pour aider le voisin, victime d'une inondation. Diagnostic : morte d'épuisement. Au Japon, quand le voisin a un problème, qu'on l'aime ou qu'on le déteste, on doit y aller, homme ou femme. C'est une question d'honneur... Nos ancêtres les Berbères avaient ce genre de vie : bosser et aider. « Le Kabyle travaille énormément et en toutes saisons ; la paresse est une honte à ses yeux. L'Arabe laboure beaucoup ; il possède de nombreux troupeaux ... ; il ne plante point d'arbres. Le Kabyle cultive moins de céréales, mais il s'occupe beaucoup de jardinage. Il passe sa vie à planter, à greffer ; il a des lentilles, des pois chiches, des fèves, des artichauts...Il cultive le tabac...il possède des fruits de toute espèce...L'Arabe n'a point d'industrie proprement dite... Le Kabyle, au contraire, est industrieux : il bâtit sa maison, il fait de la menuiserie, il forge des armes, des canons et de batteries de fusil, des sabres, des couteaux, des pioches... des pelles, des sabots, des métiers à tisser... burnous ... haïks...sa poterie est renommée... des meules de ses pressoirs (olives)... etc. »(21) La seule industrie coupable est la fausse monnaie de pièces en argent cuivre et or. Une façon d'échapper à l'injuste impôt turc malgré le risque de la peine capitale... Pour se protéger du cancer, on doit manger des fruits, des légumes de préférence bios et diminuer les céréales et la viande. Un régime plus kabyle qu'arabe. C'est intéressant de constater que la Régence arabe, turc, française et de nouveau arabe, a toujours mis cette contrée rebelle et laborieuse sous surveillance et en quarantaine illimitée. On comprend mieux quand l'auteur souligne : « Les Kabyles sont en outre assujettis à la corvée, touiza , mais non point comme les Arabes qui la doivent pour faire valoir les biens du beylik. Le Kabyle ne connait la touiza que pour sa mosquée, ses marabouts, la fontaine commune, les chemins qui peuvent être utiles à tous. Il fait encore la corvée pour creuser la tombe de l'un de ses compatriotes. Voilà toutes les dettes du Kabyle envers l'Etat. On voit comment il contribue de sa personne et de sa bourse au maintien de la chose publique ; mais ce qu'on cherche vainement, c'est une administration capable de régulariser tous ces efforts et d'en tirer le meilleur parti possible... Telle est la fierté kabyle, tel est son penchant instinctif pour l'égalité absolue...» Conclusion pour une Algérie parfaite, il faut arabiser le Kabyle et kabyliser l'Arabe. Que demande la rue ? De la karama, du travail, de la solidarité, moins de hogra, plus de partage, moins de servitude et surtout de liberté. Le pétrole a détruit tout le savoir-faire ancestral et en sus, attire les grands rapaces qui savent ce que contient le sous-sol.

De nos jours, le pétrole et le gaz de schiste sont dépassés, c'est au tour de l'or et de l'eau d'être prioritaires. Le premier, dit-on, pour sauver la monnaie de l'Oncle Sam, le second, c'est la vie. Ça tombe bien, les réserves d'eau sont inépuisables en Afrique du Nord et l'Europe se dessèche notamment la France. « Le sous-sol du Sahara algérien serait très riche en eau. Selon des chercheurs britanniques, les plus gros volumes d'eaux souterraines se trouvent dans les grands aquifères sédimentaires dans les pays : Algérie, Libye, Egypte, Soudan. Le stock estimé à 0,66 million de km3. Le volume total des eaux sous l'Afrique dépasse des centaines de fois celui de la Terre. » (22) Roosevelt le savait ainsi que Lénine qui a prédit que l'Afrique nourrira un jour toute l'humanité. Le problème, c'est si elle nourrira aussi ses enfants. Vaste est la question, quand on parle de « continent maudit », de « pillage de l'Afrique », de dictateurs milliardaires, de génocides, d'enfants soldats, d'enfants affamés, de femmes violées... Les Algériens, qui ne savent pas ce que le verbe voter veut dire, sont obligés d'inventer la « poudre » à Merlin pour échapper au maléfice. Après, ils passeront aux autres étapes que les plus retardataires ont fait depuis des décennies pour ne pas dire des siècles. À moins de faire du copier-coller comme d'habitude et Allah complétera. Dans son livre, « Les enfants de Rifaa », Guy Sorman écrit « ... La recherche d'une compatibilité entre islam et modernité ne conduit pas exclusivement à l'intégrisme et à la violence. Désespérée et rédemptrice chez Qotb, la quête d'un islam moderne fut inaugurée un bon siècle avant lui par un autre penseur...non pas sur un mode destructeur, mais allègre et positif, ce précurseur s'appelait Rifaa el Tahtawi (théologien)... envoyé à 25 ans à Paris... découvrir les secrets de la supériorité technique et scientifique de l'Occident...en France, terre des armes, des sciences et des lois...Le Pacha (Mohamed Ali) ordonna de rapporter les « pépites d'or de la connaissance, dégagées de la gangue chrétienne »... de Naguib Mahfoud à Taha Hussein ou Gamal Ghitany...la plupart se considéreront comme les « enfants de Rifaa »...Rifaa deviendra le grand architecte de l'Egypte moderne, le bâtisseur des pyramides contemporaines...Sur les conseils de Rifaa, la nouvelle administration égyptienne adoptera la langue française « plus précise que le turc et l'arabe »...il créera le 1er journal...inventera des lecteurs autres que ceux du Coran...l'esquisse d'une élite laïque et d'une intelligentsia..., la 1ere dans le monde musulman contemporain... Rifaa... fondateur de la « Renaissance arabe » (Nahda)... Elle faillit conduire le monde arabo-musulman vers la modernité et la démocratie dans les années 50, mais... Partout ou presque, des militaires s'emparèrent du pouvoir...le monde musulman ne s'en est jamais remis... » On remarque que les Arabes réputés ne pas s'entendre entre eux, se clonent quand il s'agit des « orientations ».

L'Algérie post indépendante avec des deys formés à l'école de Nasser, opte pour l'imprécision, en frottant la lampe d'Aladin en sens contraire. Résultat, les enfants furent livrés au manuel « Malik et Zina », une copie traduite du manuel français « Frère Jacques », dixit Malika Griffou. Cette dernière nous affirme que l'auteur effrayé par octobre 88, a signé des deux mains : « La mort du manuel ». Pour rien. Les étudiants africains préfèrent le Caire à Alger pour une licence de français. Et pour papoter, les Algériens, sexe et âge confondus, font un appel au blabla des autres via la multitude des écrans miniaturisés. Bâtarde, la langue maternelle arrachée à l'amazigh, la matrice traumatisée par les interdits et qui ne sort du coma que pour mieux s'y replonger... Ce qui explique l'automutilation, la course à reculant et la corruption jusqu'à la moelle. Dans son livre Corruption et Démocratie en Algerie, Djlillali Hadjadj écrit en 2001 : « Quand j'ai commencé à parler de mon projet autour de moi, beaucoup de proches et d'amis ont essayés de m'en dissuader : trop dangereux ! D'autres plus pessimistes encore posaient la sempiternelle question : « As-tu des preuves ? » Des preuves, il en existe suffisamment. Et la première, c'est l'état du pays. » Ce n'est pas une Eva Joly qui va le contredire. Pour cette juge franco-norvégienne qui a fait trembler l'Elysée avec l'affaire ELF, la corruption en Algérie se voit dans son paysage. Et la Norvégienne d'écrire: «...Celui qui m'attend tout au bout, ... Bouteflika a ce petit sourire satisfait qu'on connaît... Je devine pourquoi : entre ces deux puissances pétrolières que sont l'Algérie et la Norvège, l'intermédiaire n'est autre que celle qui conduisit au prétoire ELF, c'est-à-dire la France... Au printemps de l'année 2005, j'ai reçu un coup de téléphone de l'ambassadeur d'Algérie à la Haye. Il m'invite à venir donner une conférence devant les magistrats d'Alger. Cette idée lui est venue après m'avoir entendue parler 6 mois plus tôt, à l'occasion de la remise du prix Nobel de la paix. Ce jour-là, pour illustrer les dégâts de la corruption dans les pays en voie de développement, j'ai pris un exemple, l'Algérie...Il me félicite chaudement et longuement pour l'instruction du dossier ELF, en affirmant haut et fort que le ménage est nécessaire. Mais plus nous parlons de corruption, plus il m'assure que, chez lui, l'industrie pétrolière est un modèle de transparence. Je ne suis plus juge. Mon rôle n'est pas de le contredire. J'ai appris lors de ces rencontres internationales qu'il ne faut pas jouer à l'expert, mais rentrer dans l'univers mental de l'autre...Quand Bouteflika me dit qu'il lutte contre la corruption, il faut le féliciter et le prendre à ses propres mots...L'horloge tourne...Il a besoin de s'épancher... « Vous savez Eva, c'est terrible ce que vit mon pays. J'ai lu vos livres, j'entends ce que vous dites...Je voudrais faire une grande loi d'amnistie. » Il sait, s'il m'a vraiment lue, que, pour moi, seule la vérité juridique guérit...Je sors le texte de Derrida. «...le pardon est fou ...une folie de l'impossible, ce n'est pas...pour l'exclure ou le disqualifier...Dans toutes les scènes géopolitiques... on abuse...le plus souvent du mot « pardon». Car il s'agit toujours de négociations plus ou moins avouées, de transactions calculées, de conditions et comme dirait Kant, d'impératifs hypothétiques. Par exemple au nom de la « réconciliation nationale », expression à laquelle de Gaulle, Pompidou et Mitterrand ont tous les trois recourus au moment où ils ont cru devoir prendre la responsabilité d'effacer les dettes et les crimes du passé...» Les heures passent. Le président algérien a manifestement du temps devant lui. « Vous savez Eva, je n'ai pas eu d'ami scandinave depuis Olof Palme, pourquoi vous ne faites que regarder l'Algérie ? » ...Lorsque nous nous séparons, 4 heures se sont écoulées. Je suis épuisée. Quelques mois plus tard...Bouteflika a convoqué un referendum...dont le but de restaurer la paix civile en Algérie...écartant du débat l'opposition et les familles des victimes ainsi que les associations des droits de l'homme. Les médias ont fait bloc autour du pouvoir. L'Etat a utilisé tous les moyens matériels y compris les fonds publics pour le seul bénéfice des partisans du président...Je ne suis pas surprise. Je me rappelle qu'en sortant du palais présidentiel nous avions sacrifié au rituel de la photographie..., la belle image imposée aux journaux du lendemain. Je savais que Bouteflika cherchait à se blanchir avec Eva Joly, mais j'en ai couru le risque, espérant... que les mots laissent des traces, des taches de mensonge, sur les tapis rouges. » (23)

Eva n'est pas la seule à ne « regarder que l'Algérie ». Le président Roosevelt, le sénateur Kennedy, avant même d'être président des USA fit le buzz en son temps en évoquant l'indépendance de l'Algérie après la défaite de l'armée française face aux nazis... On a beau réduire à zéro le tourisme, rien n'échappe à la native d'un pays modelé par des paysans indépendants qui décident ensemble de leurs règles et dont le roi achète son propre billet de train. Seule certitude, Eva n'est pas venue en Algérie pour toucher un bakchich estimé 10 fois supérieur à la norme internationale, dixit l'expert en corruption nationale, Hadjadj. Dans son livre, Eva ne parle pas de sa conférence avec nos magistrats... A-t-elle seulement eu lieu ? Le problème, il y a système et système. Avec son livre « l'Or de Paris », Rifaa était persuadé d'avoir dérobé le secret des Occidentaux. L'auteur explique le pourquoi de l'échec : « ...L'Egypte de Rifaa serait sans doute restée une province endormie... si Bonaparte en 1878 ne l'avait réveillée ...qui rappela aux Egyptiens leur gloire ancienne et païenne que l'Islam avait toujours occultée... quand Mohamed Ali disparut... le pacha Abbas... épousa la cause des conservateurs ; il expédia Rifaa en exil à Khartoum... Notre héros inaugura ainsi, malgré lui, une autre tradition qui perdure en terre d'Islam : la répression des intellectuels. Depuis 1952, les dictateurs militaires ne cessent d'expédier les enfants de Rifaa en exil ou en prison. ..Du temps de Rifaa, les islamistes se contentaient d'excommunier ; ils s'appuient aujourd'hui sur des magistrats complices pour réprimer les intellectuels... quand ils ne recourent pas à l'assassinat..... L'Egypte, à l'instar du monde arabe que souvent elle inspire, sont ainsi ballotée, depuis les années 50, de modèle en modèle, sans jamais emprunter le chemin droit ... Le peuple en est devenu passif. Son fatalisme procède... d'une stratégie de survie... Les élites économiques ne se comportent pas autrement... Les intellectuels ? S'ils veulent survivre au régime du moment, ils ne s'expriment qu'en se faufilant par le chas d'une aiguille entre l'Etat qui est fréquemment leur employeur et le clergé, leur censeur... » Seulement, la censure ne se limite pas au domaine politique comme en Chine.

La première chose que les dirigeants chinois ont faite est de libérer l'agriculture. Offrir au paysan la moitié des droits norvégiens. La Régence a fait l'inverse. L'agriculture algérienne importée sans le laboratoire qui fait le tri entre l'aliment et le poison. Il ne reste aux Algériens que la voie verticale et prier Allah de les préserver du mauvais œil des jaloux. D'où peuvent émerger des esprits créateurs s'il n'y a pas un minimum de liberté ? Le pire c'est qu'à la longue, on s'habitue à l'absence de liberté, on arrive même à avoir peur d'être libéré. À l'image de Rifaa , Tocqueville a cherché l' «or» chez l'Oncle Sam à la même période, au même âge avec le même idéal. Sa conclusion : il faut plus craindre le relâchement des uns que la corruption des autres... (suite)

Notes :

(18)- Organisme de recherche et de consulting nGenera 2008 , source : La Voix de Portici

(19)- Le Jeunisme, M. Lachowsky, Gynéco et Société

(20)- Le Plan Vermeil (Regis Debray)

(21)- Mœurs et Coutumes en Algérie (Eugene Daumas, 1853, Edition ANEP Alger 2006)

(22)- British Geological Survey et de l'University College de Londres ( 20/04/2012) Alterinfo.net

(23)- La Force qui nous Manque (Eva Joly)