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La justice, la vérité et la concorde ne peuvent que fleurir l'algérie

par Benallal Mohamed*

«(Klitou el bled ya sarakines) est le cri pour une justice populaire»

Il est vécu au fond du cœur du petit lambda d'Algérie, il est également important pour lui et très bien reçu de la part du « Hirak » pour ne pas dire du peuple. Pendant que les rares medias de bonne conduite morale et de dignité exemplaire reconnue permettent de lui assurer le devoir pour mettre au point tous les parachronismes inverses, les contresens et les impropriétés pouvant donner un mauvais visage très répugnant et ignoble de la justice algérienne par des faits et des actes où la logique, le droit, la justesse, l'équité, le bon sens et la justice ne sont pas respectés, sinon malmenés et piétinés par un simple coup de fil, un si flène, une « chakhssiya », « quyada », comme on le signifie bien dans notre contexte de chez nous.

«Nous avons affaire à une oligarchie exerçant sa domination et son pouvoir prédateur dans le cadre des structures de l'Etat»

C'est à partir de cette absence continue de réaction positive pour apaiser les craintes du peuple et qui se dit de bouche à oreille partout ailleurs ou plus particulièrement avec le peu de modestie dans certains canards plus près des lambadas et avec une option d'opposition affichée, de ces états de faits qui se manifestent contrairement aux références, aux préétablies normes affichées, standards reconnus, morale et valeurs sociétales. Le peuple ne croit plus en cette justice trop injuste pour le peuple. Ce peuple malmené et trop humilié tourne le dos à l'institution qui fait du non-droit et lui impute toute sorte de malentendus où l'outrecuidance ne concerne plus le corps des magistrats.

L'Etat de droit, la démocratie, la liberté d'expression tant souhaités par le peuple pour une justice indépendante et impartiale, trop négligé par une élite qui s'est trop vite et facilement embourgeoisée au détriment de..., une perte insensée du bon sens des politiciens et bien piétiné par les technocrates en grand Monsieur et les prédateurs de tout bord. L'Etat de droit est un système dont les institutions commencent par le respect des règles et la seule et unique institution à garantir ce droit est bel et bien la justice impartiale.

Montesquieu disait bien : «qu'il n'y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l'on exerce à l'ombre des lois et avec les couleurs de la justice»

Porter atteintes aux libertés individuelles et publiques telles contenues dans la Constitution, le gouvernement (exécutif), la justice (judiciaire) et l'Apn (législatif) d'une part, selon Montesquieu ; d'autre part participent forcément et intentionnellement à la destruction d'un gros et solide pilier de l'Etat. Cet important pilier de l'Etat représente aux yeux du peuple et des organisations internationales, une moralité et un ciment traduits par une confiance sans égale entre le gouvernant et le gouverné, l'administrateur et l'administré...

«Le sage ne connaît que la justice, l'homme vulgaire ne connaît que les richesses». Proverbe

Les avocats, les magistrats, le personnel parajudiciaire doivent par principe et conscience dénoncer tous les abus et les anomalies portant sur les actions pratiques qui font sombrer les substances de justice et des libertés individuelles formulées par la « loi-cadre » afin de justifier la conformité portant sur l'exercice du droit de l'homme. Les fourberies du pouvoir pour sauvegarder certains intérêts de lobbies, n'hésitent pas à mettre cet amalgame sécuritaire pour renforcer par des mesures arbitraires permettant de museler la liberté d'expression d'une part et de limiter la contestation tout en accentuant des injustices par une élimination arbitraire des contrepouvoirs où l'impunité est de mise.

Tout contestation, voire révolte, émeute, petite manifestation, doivent trouver des réponses dans le cadre de la résolution des problèmes d'ordre socio- économique avant tout (emploi - pouvoir d'achat - logement - sécurité...). La fuite en avant devant la contestation même passive mettra le justiciable en hors cadre et le qualifiant de toutes les étiquettes, terrorisme y compris. Alors qu'en réalité une telle contestation publique, pacifique soit-elle, la loi devrait prévoir des dispositions de résolution pour mettre fin aux diverses aléas, ce cas devrait donc être traité par tout moyen juridictionnel pour trouver une solution juste et équitable au justiciable.

Dans le cas échéant, où la loi considère le contestataire comme un risque à l'ordre public, la loi s'en saisit pour le mettre en quarantaine (pouvoir de surveillance) et non faire de l'abus la solution de facilité.

Un Etat de droit canonise toutes les formes d'action

Par ailleurs, il existe certainement des anomalies comme par exemple ordonner des perquisitions sans l'aval du juge ou prolonger une garde à vue sans l'accord du procureur, ceci est des privations de liberté, de droit à la vie privée... qui n'existent pas dans le socle dans un Etat de droit. Il existe aussi d'autres mesures telles par exemple une lutte contre les abus de toutes ces entreprises privées qui « esclavagisent » et ravagent tout et ne supportent comme morale que la loi du plus riche, du profit et du gain facile... Il est clair que ces contacteurs dans une certaine presse ne sont pas anodins aussi.

El «Hirak» booste le changement de la conscience sociale

Dans cette modeste contribution ou article, il s'agit d'effrayer par tous les moyens, tous ceux qui pourraient envisager d'avoir l'impertinence ou la fatuité de conduire des actions favorables aux rassemblements pour une éventuelle contestation, comme par exemple des groupements pour la contestation de la mauvaise distribution des logements sociaux ou autres faits.

Ce sont des rassemblements populaires (émeutes) de petite ampleur qui n'ont pas le sens de véritables organisations avec meneur à l'appui, par ailleurs, un autre fait pour tous ceux qui appellent un tant soit peu, que ce soit par le biais des réseaux sociaux ou tout autre forme d'appel sinon par l'intermédiaire de certains médias, ces promoteurs sont désormais susceptibles de recevoir les services de sécurité pour un motif préparé d'avance.

Conclusion

Par conséquent, devant des situations de non-droit, le gouvernement ou plutôt le pouvoir exécutif mène sa politique convenue conforme à son projet libéral sauvage et capitaliste débridé, dans le cadre du libéralisme misanthropique et inculte. Tous les organes d'autorité de ce régime, de ce pouvoir, de ce gouvernement, de ces dirigeants, à commencer par la justice, ont été assortis pour prendre en otage la rente pétrolière et diaboliser tous ceux qui osent s'opposer à cette philosophie libérale féroce pimentée par une démocratie de façade et que le seul et unique pouvoir, est le seul qui soit légal et légitime dans cette société dite libérale wisigoth. Le rythme de la société restera la consommation à outrance portant sur des inputs de sociétés d'ailleurs, une bancarisation au service des oligarchies rentières, et plus de contestation sociale maîtrisable afin de ne pas toucher à ce système - modèle propre aux prédateurs oligarchiques. La surprise bouleversante est venue de ce « Hirak » qui a secoué la donne et dont la force pacifique est en train de balayer, pour un premier temps, les mauvais gestionnaires, les mauvais dirigeants, les mauvais gouverneurs pour laisser place à une nouvelle refondation d'un Etat où le droit sera maître et la loi sera reine. La jeunesse d'aujourd'hui va aller forcément vers ce nouvel ordre national par le biais de ce formidable « Hirak » et personne mais vraiment personne ne pourra s'y opposer, ni le freiner... La justice indépendante serait accompagnée de la démocratie et la démocratie serait appuyée sur la liberté d'expression et ce n'est pas une opération mains propres menée par le chef d'état-major de l'armée qui s'autorise à prendre la place d'un garde des Sceaux absent. Cette exception ne devait pas se faire, la justice est un appel qui représente un vecteur important de la revendication légitime du « Hirak » ; ceci rassurera fortement le peuple, car le voleur sera poursuivi et l'argent volé sera récupéré par la force et la rigueur de la loi dont le téléphone ne servira à plus rien ; là nous pourrons dire que la dignité de l'Algérien est conquise ! Une opération de grande envergure tant espérée par le plus petit des lambadas afin de retrouver sa dignité dans un nouvel Etat de droit.

*Ancien Magistrat à la Cour des Comptes.