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Duplicité et débauche des chantres de la politique et de la morale !

par Amar Djerrad

(Réponse à un patriote internaute soucieux de la stabilité de notre pays)

D'accord, vous dites qu'il faut aller vers l'élection d'un président, mais pourquoi une «transition» avec votre choix de «Ibrahimi et Benbitour» (on propose aussi d'autres) qui ont contribué à la mise en place du «système», et que ce même «système» a évincés du pouvoir. Presque tous nos ex- responsables ne voient les insuffisances du «système» qu'une fois évincés ! Oui, allons au vote, mais directement du président à la condition première de changer complètement la loi électorale (la Constitution le permet) en responsabilisant surtout les citoyens dans le contrôle à tous les niveaux (car avec cette loi c'est comme si l'on a rien fait).

Ainsi tout sera respecté, surtout la Constitution ! Cette dernière est ce qu'elle est, mais la solution à ce problème précis est prévue. Ce sera au futur président, élu véritablement par le peuple, de faire le reste des changements exigés par le peuple que ne peut faire actuellement, légalement, quiconque !

Le problème est que les partis et personnalités - qui se déclarent «démocrates»- ne veulent pas d'élection, sachant parfaitement que le peuple les rejette tous ! Ils veulent une phase de transition qu'ils veulent eux-mêmes diriger, sans élections, avec des propositions anti-constitutionnelles en demandant, de surcroît, la «caution de l'armée» (qui refuse catégoriquement !)

Plus grave, ils le font avec une sorte de chantage, selon leurs conditions (tout en n'arrivant pas à s'entendre entre-eux) sinon, ils rejettent et poussent à rejeter «tout» ! Est-ce raisonnable et responsable ? C'est très dangereux, car aucun pays ne nous fera plus confiance, même le peuple vis-à-vis de ses gouvernants futurs !)

C'est les mêmes personnes et milieux qui attendent et guettent que l'armée s'engage dans cette voie de «tordre» la Constitution pour la décrier ensuite ! Ils commencent déjà, puisque des partis réunis crient à l'anti-constitutionnalité supposée de la reconduction de M. Bensalah, eux qui ne cessent, jusqu'à ce jour, d'exiger l'application de leurs propositions anticonstitutionnelles pour des «sorties» que prévoit déjà la loi fondamentale !

Il reste toutefois une solution qu'autorise la Constitution et que cautionne l'Armée en sa qualité de garante de la stabilité et de la sécurité nationale !

Réunir des personnalités politiques (pour le dialogue) est raisonnable et sage ! Cependant, il est plus logique et acceptable de le faire en réunissant un panel de personnalités représentant toutes les franges de la société (représentants de partis, universitaires, avocats, magistrats, juristes, étudiants, syndicalistes etc. etc. )! Pour les partis ce sera des «représentants» et non officiellement au nom de leurs partis, car on sait et ils le savent, qu'ils sont rejetés par le hirak!

A la limite, si l'on accepte les partis, il faudra alors «démocratiquement» accepter «tous» les partis agréés, y compris le FLN, le RND et d'autres...sinon ce serait obtus, illogique et discriminatoire. Ne jouons pas aux «démocrates» de façon fausse et sélective ! Mieux vaut alors des représentants !

En réalité, chacun sait que les partis politiques actuels ne représentent, actuellement, qu'eux-mêmes et quelques militants. En aucun cas le «hirak», encore moins le peuple ! Comme le peuple semble les rejeter, alors allons vers les «représentants» ! Chaque parti délègue sa/ses «personnalité (s)», la même chose pour les universitaires, les avocats, les juristes et autres associations de métiers ou sociales ! C'est, à notre sens, la solution logique pour sortir, légalement, de l'impasse !

Autre chose : «Yetnahaw Ga3» (on enlève tout le monde !) est un slogan irresponsable et irréaliste qui parait simple et logique aux insensés qui n'ont pas de suite dans les idées ! Celui qui enlèvera «tout le monde» c'est qui, comment et qui remplacera qui, par qui, comment et quand... ?

Quelle attitude prendre envers ceux qui poussent à ne pas dialoguer, à empêcher le gouvernement d'expédier les affaires courantes, à empêcher le vote, à «murer» des administrations de proximité, à couper les routes, à mettre «tous» les cadres en prison, à fustiger l'armée et ses cadres, à «dégager tout le monde» sans connaître les suites et les conséquences sur la stabilité et la sécurité ! Est-ce raisonnable et patriotique ?

Dans le cas d'une paralysie, voire de violence par incitations et manipulations, il est fort à craindre que l'armée soit obligée, avec amertume, par la Constitution, de prendre ses responsabilités en matière de Sécurité nationale !

Ce sera alors celle d'une transition démocratique imposée, temporairement, par l'armée, durant laquelle, entre autres que la mise en place des mécanismes démocratiques de transition, les partis seront sans doute dissous pour réapparaître selon de nouvelles appellations, suivant de nouvelles règles engageants à plus de diligence et plus de sincérité !