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Tiaret: Ramadhan, les bonnes habitudes se perdent

par El-Houari Dilmi

Autres temps, autres us et coutumes. Si les mois de Ramadhan se suivent et se ressemblent, bien des habitudes changent d'année en année.

En effet, si la mode des plats préparés séduisent la femme qui travaille ou celle qui veut simplement se ménager au plus grand étonnement des nostalgiques d'une époque à jamais révolue, c'est surtout la pâtisserie orientale, zlabia et kalblouz en tête, qui n'ont plus la cote. Contrairement aux années passées, les commerces de pâtisseries orientales ne sont pas aussi nombreux. Outre la cherté du produit, pour beaucoup, « préparer sa zlabia ou son kalblouz chez soi, à la maison, revient beaucoup moins cher avec en sus la qualité », nous confie Rabah, un fonctionnaire en congé. « Mais contrairement aux années précédentes où l'ambiance était plutôt morose pendant le mois de carême, cette année il y a du mouvement dans les rues dès les premières heures de la matinée, probablement parce que ce n'est pas la période de congé et l'année scolaire n'est pas encore terminée », remarque avec pertinence Ali à l'humeur joyeuse.

Lundi, quinzième jour de Ramadhan, un homme, rencontré près du marché couvert du centre-ville, nous dit avoir parcouru toute la ville à la recherche éperdue d'une livre de zlabia, mais en vain, se désole-t-il. Aux quatre coins de Tiaret, les commerces de gâteaux orientaux, d'habitude si nombreux pendant la période du Ramadhan, se font rares cette année, en raison du « tour de vis donné par les autorités locales à cette activité qui s'exerce souvent dans l'anarchie la plus totale et des conditions d'hygiène déplorables », selon l'avis d'un adhérent d'une association locale de défense et de protection du consommateur.

Fabriquée dans un four banal datant des années quarante et toujours en activité sur le boulevard Emir AEK (ex-rue Bugeaud), la fougasse, particulièrement appréciée pendant ce mois de toutes les envies, n'a pas la cote non plus, concurrencée par le pain dit « syrien », à la qualité et au goût pas forcément meilleurs. Quant au pain « volcan », une galette de semoule cuite au four traditionnel construit à base de paille et de bouse de vache - et autre « matloûe » -, plus personne ou presque n'y prête attention tellement sa cherté, entre 30 et 40 DA dinars/pièce, est loin de garantir une qualité qui n'est plus qu'un lointain bon souvenir de ceux qui sont nostalgiques du Ramadhan d'antan.