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Elle ne dépassera pas les 200.000 quintaux: Baisse sensible de la production céréalière à cause de la sécheresse

par J. Boukraa

Le coup d'envoi de la campagne moisson-battage a été donné timidement dans quelques exploitations dans la wilaya d'Oran. Près d'une centaine de moissonneuses-batteuses seront mobilisées pour la campagne ainsi que cinq points de collecte. Dans ce cadre, une journée d'information et de sensibilisation a été organisée en fin de semaine par la chambre d'agriculture en direction des producteurs céréaliers. La journée a été animée par des spécialiste de l'Institut national de la protection des végétaux -INPV- d'Oran, la caisse de mutuelle agricole CRMA et la caisse de mutuelle agricole d'Oran. C'était l'occasion de débattre de plusieurs thèmes comme de la prévention des céréales contre les maladies cryptogamiques, les différents produits d'assurance et la prévention contre les incendies des récoltes, le réglage des moissonneuses-batteuses pour éviter les pertes et récolter le maximum de la production céréalière. Mais le plus préoccupant est la sécheresse qui a touché une très grande partie des céréales dans de nombreuses régions. Avec des pluies nettement insuffisantes durant tout l'hiver, sur plus de 50.000 hectares emblavés, près de 29.000 ha sont touchés à 100%, a déclaré à la radio locale Mr Brachemi président de la chambre d'agriculture. Pour les 20.000 ha qui restent le rendement varie entre 4 et 10 quintaux par hectare. L'inquiétude est grande. Les fellahs sont donc désemparés, subissant les contrecoups de la sécheresse. Les céréaliers sont les premières victimes de cette situation. La production va connaître cette année un grand recul et ne dépassera pas 200.000 quintaux contre plus d'un million de quintaux la saison passée. Le président de la chambre d'agriculture a ajouté que pour sauver la saison, une grande partie des récoltes sera reconvertie en aliments de bétail. Cette situation rappelle la nécessité de développer l'irrigation d'appoint pour parer aux incertitudes météorologiques mais aussi pour augmenter le rendement par hectare.

Pour rappel, la récolte de 2018 a atteint 1.400.486 quintaux de céréales pour une superficie emblavée de quelque 54.000 hectares. Une production record si on la compare avec la saison 2016/2017, où on n'a pas dépassé 420.000 quintaux, contre 730.000 q en 2015, 850.000 q en 2013. Cette situation trouve son origine dans le bon apport pluviométrique enregistré en 2018 contrairement aux saisons précédentes. Pour pallier cette pénurie et mieux gérer la ressource en eau, une politique de subvention aux techniques modernes d'irrigation, économes en eau, comme le goutte-à-goutte, a été mise en place. Dans ce contexte les agriculteurs interpellent les services concernés pour accélérer la mise en service du le projet d'irrigation de la plaine de M'lata. Un projet qui devait être exploité il y a quelques années. Comme première phase du projet, il sera procédé à l'irrigation d'une superficie de quelque 6.800 hectares de terres agricoles dans la localité de Oued Tlélat et ses environs immédiats. La mise en valeur du périmètre de la plaine de M'lata, destiné principalement à la production céréalière, fourragère, arboriculture et oléicole, contribuera à l'amélioration du rendement agricole et à l'économie de ressources hydriques par l'exploitation des eaux usées traitées. Le projet vise aussi à réaliser les objectifs fixés par le contrat de performance signé avec le ministère de tutelle. Après le lancement de cette opération, les services agricoles s'attendent à un accroissement de la production des céréales.

Ce projet, qui porte sur des équipements d'irrigation pour alimenter le périmètre en eau à partir de la station de traitement des eaux usées de la commune d'El Kerma, a nécessité une enveloppe financière de 5,4 milliards de dinars. Rappelons que ce nouveau projet répond à d'autres objectifs, dont la protection de l'environnement, l'économie de l'eau par l'utilisation des eaux non conventionnelles. Il y a lieu de signaler qu'une augmentation de la superficie des terres irriguées à 19.000 ha d'ici 2021 est attendue après l'achèvement d'une série de projets dans les secteurs de l'agriculture et de l'hydraulique.