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Election présidentielle du 04 juillet: Le «non» massif des étudiants

par M. Aziza

Impressionnante marche des étudiants en ce 11ème mardi. Des milliers d'étudiants ont organisé une marche à Alger et à travers plusieurs wilayas du pays, au deuxième jour du Ramadhan, pour dire non aux élections «sous le patronage du gang».

La mobilisation des étudiants est restée intacte, voire plus forte au début de ce mois sacré, malgré le jeûne et le soleil. Très bien organisés, les étudiants issus de différentes universités d'Alger se sont rassemblés à 10h près de la faculté centrale.

D'autres groupes se sont regroupés près de la Grande Poste d'Alger pour entamer une marche tournante au cœur de la capitale. Le slogan phare de cette marche « pas d'élections avec le gang».

Les étudiants de l'école nationale polytechnique ont distribué des prospectus aux passants, à travers lesquels ils ont expliqué les motifs du refus de l'élection présidentielle du 4 juillet prochain. Ils ont précisé à travers les brochures imprimées que « le système ne tient pas qu'à des têtes, les récentes démissions et arrestations n'ont presque rien changé au régime en place ».

Pour les étudiants, «les circonstances actuelles ne permettent pas un bon déroulement des élections» et ce en relevant les obstacles qui empêchent l'organisation des élections démocratiques.

Leurs arguments reposent sur le fait que des élections présidentielles sous ce système impliqueront sa régénération. Arborant le fait également que des potentiels candidats intègres sont réticents à l'idée de se présenter à des élections dont la transparence n'est pas assurée. Ils ont également évoqué le rôle des médias qui parfois n'assurent pas une vraie neutralité lors des campagnes électorales, ce qui influence négativement l'issue des scrutins.

Et de rappeler la dissolution de la Haute instance de surveillance des élections (HIISE), précisant qu'aucun organisme n'est en place pour assurer l'organisation et la surveillance des élections. Les étudiants s'interrogent : « quelle légitimité pourrait avoir un président élu dans de telle conditions ? Ne serait-ce pas seulement une manière d'amplifier la crise et non la résoudre ?»

Les universitaire ont brandi des pancartes avec comme slogans : «Gaïd, on a dit pas de vote dans ces circonstances » ou « Bensalah dégage, on n'accepte pas des élections avec les gangs».

Pour les étudiants qui sont sortis hier en force, «c'est le peuple qui choisira les représentants qui vont encadrer la période de transition et la préparation des élections et c'est le peuple qui choisira son président».