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Pourquoi sommes-nous tombés si bas dans la république clownesque des «fakakirs» ?

par Abdelkader Khelil*

Les «nouveaux maîtres» aux généalogies douteuses du S12, d'une naissance traficotée dans le secteur de l'outre rive «chérifienne» d'Oued Kiss aux eaux troubles mais peu profondes (bien connu par nos narco-terroristes, trafiquants zélés et passeurs de carburant au service de Sa Majesté le roi M6), ont cru avoir à faire à un peuple veule, soumis, couard et pleutre Ad vitam aeternam.

Ils sont donc restés tout à fait sourds à ses appels incessants et même aujourd'hui à certaines de ses revendications les plus légitimes qui ont été à l'origine de son Hirak, cette «éruption volcanique» qui a vomi sa lave, puis sa cendre noire étalée sur leurs joues devenues subitement blêmes, eux, dont «les ventres sont pleins de paille», comme le dit si bien un proverbe puisé dans le très riche répertoire des terroirs féconds de cette Algérie qui a senti venir enfin l'heure de sa résurrection et de son éveil définitif...

Et pourtant ! Ce n'est là que le résultat très significatif d'un point de vue statistique au regard du ras-le-bol collectif si longtemps contenu, dignement étouffé et sciemment enfoui dans les tréfonds du subconscient d'un peuple qui ne cherchait qu'à vivre en paix, lui qui a surmonté l'épreuve douloureuse de ses longues années de braise, de sang et de larmes. Oui ! ce drame horrible que des esprits malveillants et des traîtres de tous bords ont entretenu pour maintenir honteusement «leur» peuple dans un état durable d'avilissement et de subordination... Et pour accomplir leurs sinistres desseins, ils agitaient inlassablement l'étendard de la peur du risque de retourner à la case départ, c'est-à-dire celle de la décennie noire en guise de «bouloulou», faisant passer la pilule dans une sorte de complicité tacite avec des puissances étrangères dominantes et, leurs multinationales de la prédation et de l'exploitation minières des richesses de notre sous-sol.

Ces dirigeants diaboliques et adeptes du machiavélisme érigé en système, en dignes fils de leurs aïeux suppôts, puisant leur gouvernance dans la culture féodale de l'asservissement pour tenter de faire de ce grand peuple vaillant, un ramassis d'individus (certains ont même parlé de «ghachis», de populace) infantilisés à l'extrême, réduits à «un tube digestif» dépendant de la «charité» de l'État providence et de ses cadeaux démagogiques, comme la «goufette Ramadhan», et donc, inféodé au diktat de leur «ordre» établi. Cette caste dirigeante entourée de gouvernants méprisants et haineux à l'égard du peuple, allait devenir chemin faisant en mode gouvernance de type ottomane, totalement inscrite dans l'esprit de jouissance et de violence des deys et des beys (du début du 19èmesiècle vivant de razzias pour finir par être dépossédés du fabuleux trésor d'Alger par les Français) du «harim essultan», une «issaba» d'arrivistes incultes aux ambitions pharaoniques puisant leurs richesses factices dans la rente gazière et pétrolière gérée de façon occulte et tournant le dos aux intérêts de la collectivité nationale, loin de tout contrôle des institutions financières réduites au silence par le «prince» héritier, le sieur Saïd Bouteflika, que la justice devrait songer à l'écouter pour avoir été, lui aussi, à l'origine de tous nos malheurs...

C'est lui, en effet, le deuxième homme anticonstitutionnel qui, après son frère aîné très malade, permettait à tous ses amis oligarques de profiter largement des grands marchés juteux selon la règle du chacun son tour, en fonction de la place occupée dans le cercle mafieux de la «issaba» sur lequel il trônait en «grand vizir», à l'ombre du pouvoir de «fakhamatouhou» et, du degré de soumission et d'allégeance à son autorité de chef de clan. Cela se manigançait bien évidemment au mépris des principes de la morale et des lois de la «République» votées par des êtres veules et d'une laideur morale extrême, comme les «Tliba and co», ces députés alibi d'un «parlement croupion» travesti, guidé par la majorité d'un Ould Abbès, secrétaire putschiste du FLN hégémonique et arrogant devenu, faut-il le déplorer, le nœud gordien de toutes les crises vécues par l'Algérie indépendante, et son compère Ouyahia, en chef de file du RND. Et dire que le maître des horloges, ce président si orgueilleux, mais sans foi ni loi et de surcroît nombriliste invétéré, croyait détenir la «grande» légitimité «révolutionnaire». Tout cela est devenu obsolète ! Cette revendication de grands bonimenteurs est désormais devenue nulle, non avenue et irrecevable, dès lors que le peuple a tout compris ! Oui ! C'est fini ! Barakat, leur a-t-il dit ! L'heure de votre départ a sonné et rien ne pourra la retarder !

C'est que dans le monde d'aujourd'hui, point de légitimités et de références que celles du savoir, de la connaissance et de la compétence, seules capables en effet de faire progresser les peuples, et celles aussi des comportements exemplaires et du mérite des citoyennes et des citoyens qui n'acceptent que de se mettre désormais au service exclusif de leur pays. Plus jamais donc de «chèque en blanc» délivré à des «mégalos» pour qu'ils en fassent l'usage qui les arrange, selon leur bon gré et leur bon vouloir ! Pas besoin d'aller dans la précipitation et la fébrilité vers le «cayon» des élections suicidaires, de «l'hara-kiri» collectif des «moutons de Panurge» qu'ils veulent que nous soyons, même si toutes les conditions de garanties pour l'émergence d'une authentique République, ne sont pas encore réunies ! Rien ne presse donc quand il s'agit de bâtir solidement, consensuellement et sereinement l'avenir de notre société sur un socle puissant pouvant résister à tous les «séismes» à venir, y compris celui qui naîtra à très court terme de la situation désastreuse de notre économie comme le prédisent beaucoup de nos experts ! Le départ de ceux qui veulent gagner du temps juste pour boucler soigneusement leurs affaires avant de tirer leur révérence et sans se soucier de tout le reste («après moi le déluge»), est une condition sine qua non ! Il faudrait qu'ils sachent que leur entêtement ne leur servira à rien, sinon qu'à se faire haïr davantage par un peuple déterminé à les voir déguerpir au plus vite, quoi que cela puisse lui en coûter !

Quant au peuple, il a su tirer les leçons d'un passé douloureux et, est sorti de cette cupidité qui lui a fait croire que «notre zaïm» du «3/4 président» allait pouvoir hisser notre pays au même niveau de développement que la Turquie, la Malaisie ou l'Indonésie après avoir dépensé plus de 4.000 milliards de $ en moins de deux décennies et laissé partir des cadres de grande valeur par dizaines de milliers. En réalité, ce «mégalo» passait son temps à se plaindre de ce peuple qui ignorait son bonheur d'être dirigé et «guidé» par lui, nous disait-il, en président hors la loi, oisif, satisfait de s'être octroyé quatre mandats, après avoir trituré et rafistolé à sa guise et à trois reprises la Constitution que ses héritiers et adeptes parmi les «décideurs» et «gouvernants» disent maintenant défendre bec et ongles et quoi qu'il en coûtera au pays ! L'essentiel pour eux est de rester en gardiens du terrain miné (plus que ne l'était les lignes Maurice et Challe de si triste souvenir) qu'a laissé derrière lui, leur «maître» destitué, parce que honni par le peuple. C'est ce que retiendra l'Histoire de la marche du peuple algérien réhabilité dans sa dignité et désormais reconnu mondialement pour sa vaillance et sa civilité exprimée sur le terrain de l'action, en attendant qu'il puisse se remettre au travail...

Résultat des courses, le tableau de la piteuse et longue gouvernance signale que tous les indicateurs socio-économiques et culturels sont au rouge ! Alors ! Question à qui veut devenir champion dans la «république» des «fakakirs» qui nous ont jusque-là gouverné sans connaissances requises ni talents avérés, avant qu'ils ne rejoignent la célèbre prison de «quatre hectares» à El Harrach pour bon nombre parmi eux, pour aller goutter sa soupe ! Pourquoi après avoir dépensé tant et tant d'argent, sommes-nous quarante ans après moins avancés qu'en 1978, à la mort du président Houari Boumediene ? Oui ! voilà un bon sujet de philosophie pour le bac de l'année du Hirak ! Il faut dire que les adeptes de la gouvernance clownesque, les promoteurs de la planche à billets du leurre et de l'arnaque, mais aussi, ceux de la «lessiveuse» de devises fortes vers l'Outre-mer ont la tête ailleurs pour pouvoir se prêter à pareil exercice de question/réponse ! À défaut de faire parler et réagir les grands timoniers du «rafiot Algérie» en dérive, alors qu'occupés à être auditionnés par la justice ou en instance de comparaître devant elle, voyons ce qu'a écrit notre ami Mourad Benachenhou, l'expert financier, inquiet lui aussi au plus haut point pour son pays !

Dans son article, intitulé : «Bouteflika doit répondre devant la justice algérienne de ses actes illégaux et anticonstitutionnels» paru dans le Quotidien d'Oran du 27 avril 2019, lui l'officier de l'ALN qui a bien connu «Si Abdelkader El Mali» à Oujda, a clamé sans complaisance : «... Que le chef de l'État qui a présidé à la dérive morale du pays doit répondre de son mode de gouvernance qu'il a imposé au pays pendant deux longues décennies, et qui a abouti à la crise profonde et dangereuse actuelle...Ce président qui a été arraché de son «trône», nous dit-il, laisse à ses successeurs un pays au bord de la banqueroute, incapable de payer ses factures et forcé de recourir massivement à la planche à billets pour un montant faramineux de 6,5 trillons de dinars, conséquence directe du pillage auquel le pays a été soumis»... Et d'ajouter : «Mais au-delà des délits en matière de finances publiques, chacune des politiques menées par l'ancien président a abouti à des résultats désastreux, contraires aux intérêts du pays, et dont il doit rendre compte devant les autorités judiciaires pour qu'elles puissent éclairer les citoyens sur les motivations personnelles derrière ces politiques désastreuses pour le pays...».

Pour comprendre ce qui nous arrive, écoutons aussi ce qu'a répondu le sociologue guinéen Amadou Douno, professeur à l'Université Ahmadou-Dieng de Conakry, au président Emmanuel Macron qui avait déclaré : «Avec une famille qui a sept, huit enfants en Afrique, investissez des milliards ne changera rien (...) Le défi de l'Afrique est civilisationnel...» Et notre ami, en digne fils de cette Afrique néo-colonisée, de lui répondre : «Les Africains n'ont aucune leçon de civilisation à recevoir de gens comme vous ! L'Afrique est de loin, le continent le plus riche au monde avec ses énormes richesses minières. Ce qui retarde ce continent, c'est le pillage à grande échelle de ses ressources par les grandes puissances, la France en tête ! » (...) «Le défi de l'Afrique, c'est de se débarrasser des intérêts néo-coloniaux de la France. Parce que cette dernière n'est pas la solution à son sous-développement, elle est au cœur du problème !»

Comment ne pas souscrire à cette thèse lorsqu'on sait qu'effectivement tout le malheur de l'Afrique et de l'Algérie, bien sûr, vient de ce pays qui n'arrive pas à se défaire de son élan de puissance néo-coloniale qui réalise ses ambitions aux dépens des intérêts de nos peuples, avec la complicité, bien sûr, de ces traîtres qui emplissent nos institutions et qui n'hésitent pas à sacrifier des générations entières en livrant leurs pays à l'ancienne puissance colonisatrice. Ces derniers, en tant qu'acteurs zélés, confient tous les secteurs clés de leurs économies aux pays occidentaux, et à la France en particulier. En réalité, ils mènent la stratégie voulue par l'ancienne puissance colonisatrice, eux qui se réclament de la «légitimité révolutionnaire» alors qu'ils disposent de comptes en banques, de cartes de séjour et de résidents dans ce pays et bien d'autres encore qui leur assurent une protection négociée. Dans notre cas, la T.V. officielle a même osé nous montrer (comble de la honte et du ridicule) cette image insoutenable du président algérien s'entretenant avec son Premier ministre et son chef d'état-major dans les salons de l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, destinée aux VIP de France et des ex-Colonies françaises. Quelle H'chouma pour nous !

Alors, oui ! Il importe de dire que tant que les Algériens ne se départiront pas de ce «complexe de colonisés» vis-à-vis de l'ancienne puissance coloniale en prenant en charge librement et de façon autonome leur propre destin, comme l'ont fait les Asiatiques et tous les autres pays qui n'ont cru et défendu que des relations et des partenariats où les intérêts mutuellement avantageux et le principe du «gagnant-gagnant» ne sont pas de vains mots ou des slogans creux, il leur sera très difficile de sortir du gouffre que leur a promis le général De Gaulle il y a de cela plus d'un demi-siècle avec l'appui des taupes de «hizb frança» tapis dans les institutions algériennes et que le Hirak a fini par en débusquer une infime partie visible du sommet de cette «montagne dormante», en attendant l'exploration minutieuse de ses strates géologiques sous-jacentes. Mais il ne faut pas croire que ce qui nous arrive ne l'est que par la faute de ce pays et de ses multinationales ! La France ne fait que défendre ses propres intérêts. Notre mal est plutôt en nous ! Pas besoin de chercher cette «main étrangère» alibi grossier qui a longtemps nourri nos fantasmes, face à notre incapacité à pouvoir ou vouloir expliquer objectivement les raisons de nos échecs, de nos insuffisances et de nos dérives !

Quel dommage que l'élan d'une Algérie indépendante, solidaire, fraternelle et conviviale qui savait marquer des points et gagner en prestige, soit brisé dès le début des années 80 avec des gouvernants et des décideurs adeptes des solutions ultra-libérales des «Chicago boys» et destructeurs de la base productive de l'Algérie, qu'elle soit industrielle, agraire et/ou de services ! Il faut croire que nous ne fûmes pas suffisamment attentifs et vigilants par rapport à la question clef du retour à la terre nourricière, et c'est là un premier échec consommé dans la marche de notre jeune nation vers le progrès et le développement. Et pourtant ! un homme comme Safi Boudissa1 va consacrer toute son énergie pour le lancement du fameux projet de l'Oued Touil, depuis la finalisation de l'étude d'aménagement sur 850.000 hectares réalisée par des académiciens soviétiques dans la partie centrale des Hauts-Plateaux (wilayas de Tiaret, de Djelfa, de Laghouat, la partie sud de Médéa et une partie de M'sila). Ce projet approuvé en 1964 va constituer sans relâche et sur plus d'un demi-siècle son cheval de bataille et l'essentiel de son activité bénévole post-indépendance.

Ce projet majeur devait d'abord porter sur la remontée biologique sur plus de deux millions d'hectares de parcours steppiques et visait l'amélioration sensible des conditions de vie des populations pastorales et agricoles. Il s'agissait en fait d'entreprendre l'exploitation rationnelle des prairies permanentes de la Steppe à partir de l'utilisation des eaux d'irrigation. Ce système devait permettre une association culturale riche et diversifiée de fourrages, de cultures maraîchères et autres. Ce «ventre mou» des Hauts-Plateaux était porteur d'espoir pour le redéploiement des populations qui continuent à exercer une forte pression sur les ressources rares des régions du Nord, atteinte par une littoralisation et une sur-concentration accrue des activités et de peuplement. La mise en valeur de ces espaces intérieurs devait s'accompagner un peu plus tard par la création d'une véritable «capitale» économique à Boughzoul (petite bourgade située à une centaine de kilomètres au sud d'Alger). Le colonel Aouchiche, alors ministre de l'Habitat, a été instruit par le président Houari Boumediene à l'effet d'engager les études relatives au choix du site et à la conception de la «ville nouvelle» qui, après sa réalisation, aurait permis de décongestionner Alger et son aire métropolitaine. L'objectif étant la préservation des terres agricoles à fortes potentialités de la Mitidja et du Sahel et l'enjeu à long terme, l'amorce d'une authentique politique de «souveraineté alimentaire».

Après la mort de Houari Boumediene et l'éviction par le président Chadli Bendjedid en juillet 1980 du ministre de l'Habitat qui avait en charge l'étude, ce projet est définitivement «remisé au placard» des oubliettes. Est-ce là un hasard ! Mais qui peut nous dire pourquoi ce magnifique élan porteur d'espoir par et pour tout un peuple aspirant au bonheur et à la prospérité partagés fut ainsi lamentablement brisé ? La situation économique du pays durant ces années 80 était-elle la seule vraie raison d'une cassure préjudiciable à cette politique hardie et juste de développement autonome et autocentré mis en place dans les décennies 60 et 70, y compris pour sa composante d'aménagement du territoire ? Que de temps et de ressources humaines physiques et techniques perdus ! Quelle opportunité gâchée pour l'Algérie de s'arrimer au peloton des nations émergentes ! Et en même temps, que de questions restées sans réponses !

Avec l'arrivée de Bouteflika au pouvoir en 1999, notre ami Safi Boudissa lui a soumis avec mon concours l'idée de faire de ce projet majeur pour notre sécurité alimentaire un projet «satellite» du fameux NEPAD. Il est vrai qu'il lui a signifié publiquement son accord à l'occasion de sa visite à Tiaret. Mais malgré cela, Safi Boudissa a été encore une fois grugé par les bonimenteurs de la «Hachia de fakhamatouhou», eux les hauts placés pourtant censés décider et gouverner dans l'intérêt du pays et de son développement autonome et autocentré. Ils ne l'ont jamais pris au sérieux et ont continué à encourager et à poursuivre leur politique d'importation et au prix le plus élevé en devises rares l'essentiel de nos besoins alimentaires de l'étranger. Cette dépendance voulue et organisée sciemment dans une sorte de pacte tacite et non écrit du : «donnant-donnant» et du : «À toi le pouvoir à vie et, à moi ton marché pour l'éternité», est perçu par ce grand militant de la première heure et par celles et ceux qui ont tout compris comme une grande trahison et une rupture tragique avec les idéaux, les sacrifices et les textes doctrinaux de notre glorieuse lutte de libération nationale. C'est dire que ces braves ont bien raison de le penser !

En fait, tous les engagements pris, que ce soit par le président déchu, ses chefs de gouvernements, ses Premiers ministres et ses ministres qui se sont rendus à maintes reprises en visites à Tiaret et se sont entretenus avec Safi Boudissa, n'ont été en définitive que des «faire-valoir» et cette «poudre aux yeux» essaimée à plein vent dans l'immensité des espaces de plus en plus désertifiés des Hauts-Plateaux et des régions sud, au grand dam de la population de ces contrées semi-arides et arides qui a pourtant cru en ce projet vital et mobilisateur. Que du «khorti», dans la planète des «khoroutous» et des démagogues ! C'est là une technique bien connue à laquelle ont toujours recours les adeptes du «zaïmisme» d'un temps révolu, du discours électoraliste assimilable à cette «coquille vide» sans ancrage territorial. Alors oui ! C'est à partir de là et avec l'éveil du Hirak du 22 février 2019 que les expressions : «Dégage !» et «Errehal», lancées en direction des tenants du pouvoir bi-décennal, prennent toute leur signification militante et leur pertinence, après avoir mûri dans les esprits de citoyennes et de citoyens aux espoirs déchus et enfin retrouvés dans leur grand mouvement d'éveil et de prise de conscience ...

1. Né le 22 août 1929 à El-Bayadh, Safi Boudissa a eu un parcours des plus élogieux et un engagement ininterrompu pendant 70 ans au service de son pays. Il fut d'abord chef de daïra MTLD à Guelma à l'Est, puis à Mascara à l'Ouest. C'est lui qui, en février 1952, a organisé l'évasion de Ahmed Ben Bella et de Ahmed Mahsas du pénitencier de Blida. Dès 1952, il a commencé à acheter des armes et à stocker de la dynamite. Il a été aussi fondateur du F.L.N au printemps 1954. Fondateur et animateur de l'Amicale des travailleurs algériens en Europe l'A.G.T.A. en février 1957. Il fut nommé vice-président fondateur de la Panafricaine syndicale ouvrière à Accra au Ghana. En juin 1960, il crée l'école des commissaires politiques E.M.G. ALN, à «Ghardimaou» auprès de l'état-major dont Boumediene était le chef. Il crée à Blida en octobre 1962 la coopérative ouvrière Aissat Idir. Il fut le fondateur du mouvement coopératif algérien en 1963. Il a été aussi membre du Comité central du F.L.N. de 1963 à 1966 et ministre du Travail et des Affaires sociales. En janvier 1989, il crée l'O.N.G. Ibn Al Awam dont-il est le vice-président ...

*Professeur