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Tribunal criminel d'Oran: Quatre ans pour attentat à la pudeur sur mineure

par M. Nadir

Le tribunal criminel d'Oran a condamné, hier, les dénommés M. Abdelkader et M. Abderrahmane à quatre ans de prison ferme pour le viol d'une mineure répondant au nom de S. Karima. Par une nuit d'octobre 2015, une patrouille de police d'Aïn El-Turck a interpellé un jeune homme accompagné d'une adolescente. Une vérification permit de découvrir que la fille était âgée de 15 ans, qu'elle n'avait pas de domicile fixe et qu'elle errait à travers les quartiers et les communes d'Oran. Au commissariat où ils ont été emmenés, la prénommée Karima accusera son accompagnateur, Abderrahmane, 32 ans, de viol. Elle affirmera également qu'un ami de son présumé violeur, un certain Abdelkader, 55 ans, s'en était également pris à elle dans une maison appartenant à un certain Ch. Mourad. Convoqués par la police, les deux hommes, tout comme Abderrahmane, rejetteront les accusations et affirmeront n'avoir jamais porté la main sur l'adolescente. Après instruction, Ch. Mourad bénéficiera d'un non-lieu alors que les deux autres suspects seront inculpés pour attentat à la pudeur sur une mineure de 16 ans, selon l'article 335, alinéa 2, du code pénal. Lors du procès que la victime, qui ne s'est pas portée partie civile, a choisi de bouder, les deux accusés ont nié les accusations d'attentat à la pudeur.

S'ils admettent connaître la vagabonde, ils jurent qu'ils n'ont jamais eu de rapports intimes avec elle. «Je l'ai vue une seule fois. Lorsque j'ai compris que c'était une vagabonde, je lui ai donné 100 DA en lui recommandant de rentrer chez elle. Je regrette amèrement d'avoir tenté de lui porter secours», regrette Abdelkader, gardien de parking à l'époque des faits. Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public balaiera du revers de la main les dénégations des accusés et réclamera 8 et 10 ans de prison, en insistant sur le statut de mineure de la victime. Les avocats de la défense, désignés la veille du procès pour défendre les intérêts des mis en cause, tenteront de décrédibiliser la victime en mettant en doute ses déclarations. Ils souligneront, par ailleurs, l'absence d'éléments de preuves matérielles liant les accusés aux traces de viol relevées par le médecin légiste. «L'expertise a constaté des traces anciennes, ce qui prouve que la victime avait déjà eu des relations antérieures. Or, elle affirme avoir perdu son innocence avec l'un des accusés. Ses déclarations ne sont pas cohérentes», relèveront-ils. Après délibérations, le tribunal reconnaîtra les accusés coupables des charges retenues et les condamnera à quatre ans de prison ferme. Soit l'équivalent du temps qu'ils ont passé en détention depuis 2015.