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Dans le cauchemar algérien, une lueur d'espoir ?

par Tarik Benzaghou*

  Dans ces périodes annonçant de salutaires changements, garder espoir est vital. Parler de cauchemar n'a rien de péjoratif. On peut le définir de plusieurs façons en Algérie : penser à la disponibilité du lait, à la fermeture précoce du boulanger, au non-passage du ramassage d'ordures, à l'heure à ne pas dépasser pour avoir le moins d'embouteillages ou au dossier administratif qui n'en finit pas de prendre ses jours de congé.

 La liste est non exhaustive. A côté de ça, le régime vacillant nous sort des inventions d'un monstre agonisant : créer un poste de vice-Premier ministre inexistant et encore plus fort inventer un ministre d'un gouvernement qui n'existe pas. On veut bien croire que le président n'est plus en mesure de décider grand-chose mais quand même, toute sa cour agglutinée tel des charognards sur son corps n'est même pas capable de faire un semblant de nouvelle impulsion légale pour essayer de calmer la population des laisser-pour compte.

Avouons que Rachid Nekkaz, l'original je précise, a bien montré le grand cirque qu'est devenu le système politique algérien en sortant son pauvre cousin à la presse à sa place comme candidat mettant à nu la mascarade tant de fois répétée de nos élections.

L'espoir en Algérie a toujours existé depuis l'indépendance, nos parents y ont cru et nous sommes en devoir de le garder. Une seule période mérite d'être définie comme la lueur dans un ciel gris, ce fut de janvier à juin 1992. Un VRAI patriote a été ramené par erreur par les militaires qui croyaient jouer avec comme précédemment mais qui ont vite compris qu'ils ont ramené peut être celui qui les balayera. Mohamed Boudiaf a été cette chance pour l'Algérie pendant quelques mois, les Algériens ont compris que ce qu'ils vivaient n'étaient pas une fatalité divine mais juste un mauvais calcul d'experts en rapine.

On a compris qu'une personne pouvait tout changer à tous les niveaux. Malheureusement, son assassinat en direct à la télévision a tué en même temps cet espoir et plongé l'Algérie dans les abîmes.

Penser que tous les maux de l'Algérie se règleront en enlevant la clique des Bouteflika est faire preuve de naïveté flagrante. Il faut appliquer deux maximes de feu Abane Ramdhan pour essayer de sortir l'Algérie de son été moribond. « Primauté du civil sur le militaire » est d'abord vital. Faire rentrer les militaires dans les casernes et ne plus leur donner de pouvoir de décision particulier.

C'est aussi la fin d'organisation comme ceux des enfants de chouhada, de moudjahidine, de ministère dédié, de partis comme le FLN et son clone le RND qui à défaut de bien gouverner ont bien dilapidés les richesses algériennes. « Primauté de l'intérieur sur l'extérieur » est une façon de dire, clan d'Oujda et consorts, dehors. Ceci nécessitera une remise en cause de centaines de milliers de faux moudjahidine et que Mr Mellouk termine son travail pour retrouver notre histoire car un peuple qui ne se réconcilie pas avec son passé est condamné à une disparition précoce.

En matière de mémoire, n'oublions pas tous ceux que Bouteflika a voulu faire disparaitre avec sa réconciliation nationale. Quand mon oncle a été assassiné devant sa fille, aucune personne n'a été jugée. Quand les terroristes se transforment en cuisiniers et rentrent chez eux avec la baraka du pouvoir, l'aliénation des esprits n'est pas loin. La justice est la pièce angulaire sur laquelle doit reposer une nouvelle Algérie. Des juges aux ordres doivent être bannis. Les lois doivent juste être appliquées. L'éducation est un chantier titanesque qui construira une future Algérie. Rien n'est impossible mais ceci doit prendre du temps. Soyons lucides et choisissons les bonnes personnes cette fois-ci pour accompagner une ère nouvelle que nous espérons tous.

Que Dieu nous protège et qu'il protège l'Algérie !

*Citoyen algérien