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Constantine - Laboratoire des travaux publics de l'Est: Sit-in des travailleurs devant le siège de la direction

par A. Zerzouri

Plus d'une centaine de travailleurs du Laboratoire des travaux publics de l'Est (LTP) ont observé, hier, un sit-in de protestation devant le siège de la direction, sis à la zone industrielle ?Palma'. Dès les premières heures de la matinée, les travailleurs ont commencé à se rassembler devant le siège de la direction pour revendiquer leurs droits socioprofessionnels et exiger l'envoi d'une commission d'enquête indépendante pour lever le voile sur ce qu'ils qualifient de « dépassements et passe-droits qui caractérisent la gestion de la société ». Contactés par nos soins, les travailleurs en avaient gros sur le cœur à propos « la marginalisation qui les touche et des abus commis à leur encontre sur tous les plans ». A commencer par la gestion de la carrière du personnel, qualifiée d'opaque et où rien n'obéit à des critères clairement définis. « On peut trouver des travailleurs classé au grade ?2' toute leur carrière, durant vingt ans, et partir en retraite avec le même grade, alors que d'autres montent au grade comme une flèche tout juste après quelques années ! », s'indignent nos interlocuteurs. Ajoutant que le même scénario est valable pour les échelons, où certains grimpent allègrement alors que d'autres stagnent dans le même échelon durant 10 et 15 ans et plus !? « Il s'agit d'une grave injustice qui touche la gestion des carrières du personnel », dénoncent les travailleurs. Ajoutant qu'il existe également un grave abus d'autorité en matière de sanction contre les travailleurs, sans passer devant la commission de discipline.

Les travailleurs revendiquent aussi les primes de rendement qui sont versées d'une manière très irrégulières, « sous prétexte du manque d'argent, alors que dans d'autres cas de figure l'argent est disponible, comme par exemple quand il s'agit d'achat d'un véhicule touristique de luxe, sans se soucier du manque de véhicules de service, ainsi que la disponibilité de l'argent lorsqu'il s'agit du paiement des variables pour les cadres, mais rien pour le travailleur ». Les œuvres sociales constituent un autre volet qui attise la colère des travailleurs. Car, affirment nos interlocuteurs, là également les règles ne sont pas respectées et même si on prend un prêt, on doit rembourser 10% mensuellement, ce qui ne laisse pas grand-chose dans la solde du travailleur. « Le remboursement des prêts sociaux ne doit pas mettre en difficulté financière le travailleur, sinon à quoi bon avoir un prêt social ? », s'indigne-t-on.

Nos interlocuteurs rappellent qu'ils ont organisé un sit-in le 31 mars dernier qui a donné lieu à une rencontre entre le directeur général et des représentants des travailleurs, « mais sans aucun résultat positif ». « Cette fois-ci, nous sommes déterminés à satisfaire nos revendications », lancent les travailleurs protestataires. « Quitte à recourir aux moyens musclés », préviennent-ils. Notons que le DG de la SPA/EPE LTP de l'Est a refusé de faire des déclarations à la presse, nombreuse sur place, hier, pour la couverture médiatique de cette protestation.