L'heure est au blocage dans une dizaine de communes
de la wilaya. En effet, depuis plusieurs semaines, la colère des populations
gronde pour dénoncer le blocage dans la gestion des affaires locales, comme
c'est le cas dans la commune de Sidi Bakhti, à
quelque 60 km au nord-ouest de Tiaret, fermée depuis une semaine par des
citoyens excédés par le retard accusé dans la réalisation de plusieurs projets.
N'était-ce l'intervention de la gendarmerie, la situation a failli virer au
pire mardi dernier quand un entrepreneur a pris à partie un citoyen qui
refusait l'amoncellement de gravats devant son domicile. A Aïn
Bouchekif, Dahmouni, Hamadia, Rechaïga ou encore Rahouia, l'heure est à la révolte de la population qui se
plaint du manque de réactivité des autorités locales, «malgré le risque avéré
de dérapage à tout moment» alerte le président d'un comité de quartier à Aïn Bouchekif.
A Medrissa où la population
dénonce à cor, et à cri, le bradage du foncier agricole ou encore à Frenda où
un terrain de 600 m² appartenant à Sonelgaz a été
cédé à un privé, le leitmotiv qui revient dans toutes les revendications
citoyennes est le peu de considération que témoignent les élus locaux, toutes
obédiences politiques, à l'égard des citoyens. A Hamadia,
une commune à conflits récurrents entre élus, la population n'a rien trouvé
mieux à faire pour faire entendre sa voix que de cadenasser l'entrée du siège
de l'APC et empêcher la présidente d'y accéder. Ni le chef de daïra ni même le
wali de la wilaya n'ont réussi à dénouer ce conflit qui s'installe dans la
durée. Ces blocages dans une dizaine de communes de la wilaya ont, pour autre
conséquence, le retard accusé dans la réalisation de projets d'investissements
notamment dans le domaine de la reprise des réseaux d'eau potable et
d'assainissement ou encore la paralysie des services administratifs comme ceux
de l'état civil ou des services sociaux, supposés venir en aide aux couches
défavorisées de la population.